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The Iceman, d’Ariel Vroman, évoque l’histoire vraie de Richard Kuklinski , tueur à gages et père de famille appelé “l’homme de glace” à cause de sa capacité à rester insensible dans des situations tendues (...) Le personnage est joué par Michael Shannon et le film est un catalogue de tout ce qu’il sait faire : regard noir, murmure menaçant, explosions de violence, destruction d’équipement domestique, du froid au chaud en un battement de cil… La meilleure réussite du film est dans son casting, qui donne l’occasion à Winona Ryder de rappeler qu’elle est plus que capable de reprendre la tête de l’affiche. On peut avoir des doutes sur les effets de style, notamment la curieuse bouillie sonore qui rend difficilement compréhensibles les dialogues, peut-être pour cacher la banalité d’une biographie qui repose sur la seule idée de l’association du feu et de la glace.
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En voulant raconter l’histoire vraie de Richard Kuklinski, Ari Vromen semble s’être surtout intéressé à l’invraisemblable durée pendant laquelle le célèbre exécuteur a réussi à concilier son métier et sa vie de bon père de famille. Le fi lm le réduit au rôle de gentil gangster, cliché aussi banal que celui de la pute au grand coeur. Dans la réalité, Kuklinski était un assassin compulsif, paranoïaque et bipolaire qui battait sa femme et avait commencé ses basses oeuvres dès l’enfance en torturant à mort des animaux. Il s’est ensuite attaqué à des clochards, toujours pour le plaisir, avant d’être repéré par la pègre, qui lui a proposé de le rémunérer pour ses services. Entre l’étude psychologique et la saga criminelle façon Soprano, il y avait beaucoup de pistes à creuser pour raconter ce destin à la fois commun et singulier. Vromen, lui, s’est contenté de jouer sur tous les tableaux, sans jamais réussir à cerner son sujet. Les meurtres sont particulièrement répétitifs, alors qu’ils sont censés illustrer la variété des méthodes utilisées par Kuklinski. Par ailleurs, quasiment rien n’est dit sur la spécialité qui a valu au tueur son surnom de « The Iceman » (il congelait les corps de ses victimes avant de s’en débarrasser plusieurs mois plus tard). L’unique intérêt du fi lm est son interprète principal, Michael Shannon, qui s’est amusé à multiplier les ornements vestimentaires et les postiches correspondant à chaque décennie traversée. Amusant mais un peu anecdotique compte tenu du sujet.
Toutes les critiques de The Iceman
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Michael Shannon, dans le rôle du célèbre tueur Richard Kuklinski a des qualités paradoxales propres a toutes les performances de qualité, il est à la fois illisible et transparent.
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Le redoutable Michael Shannon est irrésistible dans le rôle, tiré de faits réels, du criminel du New jersey Richard Kuklinski.
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Apparemment impassible, sous les contours d'une composition d'une intrigante intensité. [Michael Shannon] domine une distribution qui, de Winona Ryder à James Franco en passant par Ray Liotta, apporte toute sa vitalité à ce thriller glacial.
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Un film biographique standard, élevé par le style de la réalisation de Ariel Vromen et de l’incroyable performance de Michael Shannon.
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Un film hypnotique, essentiellement basé sur la performance exemplaire de Shannon qui se retrouve habituellement enfermé dans les mêmes rôles.
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Un drame violent ainsi qu’une belle étude de personnage, Ariel Vromen a tout donné dans ce film.
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Le réalisateur filme les crimes de manière très sobre et presque clinique, parfait reflet de la distance éprouvée par le personnage.
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Si vous aimez Martin Scorsese, The Iceman d'Ariel Vromen est fait pour vous.
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« Ce mec est froid comme la glace putain ! », constate le patron de la mafia Roy Demeo (Ray Liotta, pourtant toujours flippant avec sa gueule vérolée) en braquant son flingue sur Michael « Iceman » Shannon qui ne bronche pas. « The Iceman » raconte l’histoire vraie de Richard Kuklinski, tueur à gages qui égorge, trucide et démembre comme il respire. Un employé et un mari modèle qui a tué de sang froid pendant vingt ans (1960-1980) pour gagner sa vie et élever ses deux filles adorées - comme tout bon film de mafia depuis « Le Parrain » de Coppola, le film d’Ariel Vromen est aussi une vision cauchemardesque du rêve américain et du capitalisme. Shannon, col pelle à tarte et rouflaquettes, est parfait dans cette version dark du Travolta de « La fièvre du samedi soir ». Christopher Walken peut prendre sa retraite l’esprit tranquille. La relève est assurée. Mâchoires serrées, regard tourmenté, grande carcasse (1,97 m)… Michael Shannon, 38 ans, est en train d’imposer sa silhouette et son visage à Hollywood. De « Bug » à « The Iceman », en passant par « Take Shelter » et « Boardwalk Empire » (la série de Martin Scorsese sur la prohibition à Atlantic City), l’acteur enchaîne les rôles de type borderline et/ou violent, moins brute épaisse que fragile, à fleur de peau. « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes », la phrase de l’écrivain Henri Calet, semble avoir été écrite pour lui. En attendant de le retrouver en méchant dans « Man of Steel » (le 19 juin) le « Superman » de Zach Snyder, il faut le voir passer de papa poule à découpeur de cadavres sans sourciller. Glaçant.
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Ce polar met en vedette l'impressionnant Michael Shannon, qui insuffle à son personnage une densité ahurissante. Tantôt monolithique, menaçant, déterminé, tantôt timide, tendre et émouvant, Shannon porte le film sur ses épaules, qu'il a sacrément larges.
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Michael Shannon incarne Kuklinski au détail près. On retrouve des similitudes avec Paul Muni dans « Scarface », son visage est si fermé et solide qu’il donne l’impression d’avoir été moulé dans du granite.
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Un vrai thriller dirigé par Ariel Vromen avec une énergie endurante et punchy, « The Iceman » est un film fascinant même si il est un peu gauche à certains moments.
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Il y a une autre bonne nouvelle dans ce film efficace, l'interprétation tout en finesse et contrastes, de Wynona Ryder en épouse qui choisit de se réfugier dans le déni, alors que la violence de son mari lui saute aux yeux. Ce duo vaut, à lui seul, le détour.
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Lorsque le nombre de victime augmente, le film commence à perdre pied mais Shannon et Vromen ne le laissent pas pour autant dérailler, chaque détail est contrôlé.
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Inquiétant, fascinant, l’acteur est l’atout-maître de ce thriller noir d’encre, inspiré de faits réels, aussi glacial que glaçant.
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Michael Shannon est un acteur accablant et il met « The Iceman » dans une impasse.
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De solides seconds couteaux, Ray Liotta en tête, font de cette série B un véritable plaisir pour amoureux de films noirs et de gangsters aussi à l’aise en pantoufles dans leur salon que faisant passer leur prochain de vie à trépas.
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Le sujet est fascinant : une bête sauvage qui se cache derrière le personnage du père de famille classique, cependant, le film ne le met pas en valeur.
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En résumé, une mini-fresque relativement ordinaire qui évite l’insipidité de la croûte grâce à un piment entêtant : Michael Shannon.
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Ce film n’a aucun style et aucun intérêt en dépit des excellents acteurs.
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Au diapason de cette direction d’acteurs très premier degré, Ariel Vromen ancre son film dans le tangible, avec une reconstitution soignée : des années 1960 aux années 1980, le monde dans lequel évoluent les personnages est très crédible – ce qui donne l’insigne plaisir de voir passer, fugitivement, un Michael Shannon arborant de féroces rouflaquettes, un pattes d’éph’ et des chaussures à talons compensés, ce qui en soi vaut déjà de voir le film. Cela implique également que le réalisateur ne se facilite pas la tâche : condenser 30 ans en 1h45 n’est pas évident. Ariel Vromen se révèle très malin lorsqu’il s’agit de créer des images qui s’interpellent les unes les autres, de disséminer des indices temporels extrêmement évocateurs, le tout avec efficacité et subtilité. Ajoutez à cela un rythme soutenu et une concentration sur les actions meurtrières de Kuklinski : voilà une mécanique bien huilée.
Mais cette mécanique reste mécanique : rien d’humain ne semble venir troubler le récit prenant de la vie de cette étrange créature qu’était Richard Kuklinski. De ses meurtres, on verra beaucoup – on assistera même avec une fascination horrifiée à sa collaboration avec un autre tueur professionnel, surnommé « Freezy ». Mais rien, vraiment, de ce qui habite cet homme. Son besoin pathologique de tuer est à peine effleuré, et son sens de la dissimulation extraordinaire, complètement occulté. Son ambivalence, enfin, ce qui fait qu’un père de famille honorable puisse en même temps être un monstre homicide, échappe à Ariel Vromen.
Tout préoccupé de filmer son monstre froid, le réalisateur oublie donc de le considérer comme un humain, laissant ainsi de côté son ambiguïté et sa folie. Soigneux et appliqué, Ariel Vromen s’entoure d’un casting luxueux et fonctionnel, et raconte avec efficacité une histoire qui se révèle finalement rebattue : celle du rien-du-tout qui va faire sa vie dans la pègre avant de déchoir. Il oublie hélas en chemin de faire preuve de la passion la plus élémentaire.
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L’unique enjeu dramatique réside dans cette question : combien de temps Kuklinski parviendra-t-il à entretenir l’illusion d’un citoyen respectable ? Le film, hélas, échoue à faire en sorte qu’on s’en soucie.
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Une question tenace nous traverse l’esprit tout au long du film : Est-ce que l’histoire de cette homme nous intéresse ?
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Même s’il comporte des qualités artistiques certaines et un casting impressionnant (avec, entre autres, Michael Shannon, James Franco, Winona Ryder, Ray Liotta, David Schwimmer…), il se cantonne à l’exercice de style.
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Malgré le jeu bluffant de James Shannon, cet "Iceman" ne parvient guère à briser la glace. Derrière le thème connu du "bourreau bon père de famille", un désert humain et philosophique. Vide comme l'enfer.
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The Iceman est un thriller mafieux qui accumule les passages obligés et réserve son lot de personnages caricaturaux, tous incarnés par des visages connus, histoire de justifier le visionnage. On retrouve ainsi Ray Liotta, Winona Ryder, David Schwimmer (Ross dans Friends), James Franco et Chris Evans en tueur/marchand de glaces qui peine à convaincre. Le film laisse froid, souffrant d'une structure narrative déséquilibrée et d'une mise en scène insipide. L'ennui s'installe durablement et les quelques pics de violence sont assez fades. En vérité, le personnage de Kuklinski n'impressionne jamais malgré les efforts de Shannon pour traduire à l'écran l'effrayante ambivalence du tueur à gages.
Finalement, le tueur n'est jamais terrifiant et sa famille jamais touchante. Vromen nous balade d'un endroit à l'autre sans beaucoup de cohérence, habillant son film d'une photographie sans éclat et d'une musique anecdotique. C'est plutôt dommage au vu du potentiel cinématographique de l'histoire de l'homme de glace, à l'origine de la mort de plus d'une centaine de personnes. Le caractère impitoyable du tueur n'apparaît réellement que dans une courte scène dans laquelle il défie le pouvoir de Dieu. Michael Shannon a du talent, c'est indéniable. Ariel Vromen, un peu moins.
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Contaminé par son sujet, et donc froid comme la mort que Richard sème aux vents les plus rentables, incapable de questionner par le scénario sa propre fascination pour le monstre, ou même de produire la moindre idée de mise en scène susceptible de sonder l’iceberg, The Iceman se jette dans les bras monumentaux de Michael Shannon pour sauver l’honneur. Toujours aussi puissant en trois inflexions de sourcil, le monolithe préféré de Jeff Nichols joue ici les arômes de synthèse - ceux-là mêmes qui font passer le goût des cachets les plus innommables – et parvient même à nous détacher le regard de la fascinante moustache arborée par David Schwimmer, dernier recours pileux employé en vain par l’ex-prof de Friends pour nous rappeler qu’il n’est plus Ross Geller. Saluons le geste comique et la démarche, étrangement contraire à celle de Ray Liotta, qui cherche lui à nous montrer qu’il jouera pour l’éternité le rôle de Ray Liotta. Et puis, finalement, cette petite comédie intertextuelle et involontaire qui louvoie gaiement entre deux meurtres jamais sordides demeure peut-être la meilleure arme d’un film tristement fonctionnel, certainement pas assez malhonnête ou malveillant pour nous éviter une temporaire mais néanmoins agaçante cryonie du bulbe.
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Ce film biographique constitue un tremplin pour Shannon qui était spécialisé dans les rôles de psychopathes mais, au final, ce personnage ne le sert pas vraiment.
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Pourquoi aller voir un film si pessimiste et infailliblement sérieux ? pour les performances désarmantes, particulièrement celles de Shannon.