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Le titre laisse doc deviner où le film veut en venir, mais c'est un défaut mineur car, avant la conclusion assez satisfaisante, le vieux misanthrope nous aura gratifiés d'un certain nombre de vérités sur les bars, sur ceux qui les fréquentent et celles qui ne devraient pas les fréquenter. L'Islandais Dagur Kari a tourné les extérieurs à New York et les scènes de bar en Islande, utilisant une photo sombre, granuleuse et totalement dépourvue de couleurs chaudes pour appuyer cette fable désabusée, mais paradoxalement chaleureux, sur la nécessité de se faire du mal pour se faire du bien.
Toutes les critiques de The Good Heart
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un univers peuplé de personnages en marge, un peu perdus, une façon originale, touchante et souvent drôle, de parler des relations humaines en quelques touches subtiles.
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The Good Heart de Dagur Kari pourrait servir d'exemplaire de démonstration à la rubrique «film indépendant américain réussi». Cette fable sur l'amitié entre un alcoolique au bout du rouleau et un SDF paumé se révèle touchante, mais sans mièvrerie. Les comédiens Brian Cox en cynique et Paul Dano en naïf sont les garants de la qualité d'un film chaleureux qu'Isild Le Besco éclaire brièvement d'une présence lumineuse. New York, personnage à part entière, contribue à donner envie de soutenir ce film de bon cœur.
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Avec l'arrivée d'Isild Le Besco (sans que l'actrice en soit responsable), le film mollit un brin, avant qu'un dénouement inattendu et cynique lui fasse retrouver son étrangeté... Car il règne, dans le premier film américain de Dagur Kári, l'absurde léger qui faisait le prix de Nó albinói, son long métrage islandais. Tous les personnages ressemblent à des solitaires pathétiques, des zombis, des survivants. A commencer par les habitués de La Maison des huîtres : l'éboueur qui rêve d'aller ramasser les ordures dans les étoiles ; le romancier, bloqué dès la page 1 de son livre, à cause du titre génial qu'il a trouvé... Tous semblent sortis des univers, raides imbibés, du cinéaste Aki Kaurismäki et du romancier James Crumley.
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Ballotté au gré des remous de cette relation de confiance naissante, on regrettera que le scénario manque de de tenue. En découlent une inversion des rôles assez maladroite, l'arrivée dans le tableau d'une figure féminine prétexte au rebondissement (Isild Le Besco, tragiquement sans relief), ainsi qu'une fin aussi violente qu'inutile. Dans ce monde de brutes, un zest de subtilité en plus n'aurait pas été de refus.
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L’un est bougon, cynique et misanthrope, l’autre est un agneau, idéaliste et généreux : le duo d’acteurs est au diapason avec le grand Brian Cox, décavé, énervé, qui s’attendrit peu à peu et Paul Dano jouant de son physique d’adolescent attardé, voire benêt, pour avancer doucement vers la maturité. Un film tendre et modeste, moins barré que les précédents du réalisateur, mais plein d’un humour décalé, d’une sombre poésie et d’un charme mélancolique.
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Quelque chose chez Le Besco dépasse le simple jeu, la seule conviction du geste et du mot. Plante verte, elle participe ici fortement au charme d'un film excluant obstinément l'éventualité du battement d'aile. A son contact, le personnage de Lucas prend du relief, la moue de Paul Dano gagne presque en nuances. Arrivant à lui comme ça, un soir, parce que le scénario le voulait bien, April traversera ainsi le film sans promesses ni grandeur, juste à prendre ou à laisser. The Good heart vaut pour tout ça, cette constance dans la platitude, cette égalisation sans effets de tout motif, interdisant jusqu'au bout le moindre soupçon de malignité de la part de son auteur. Rien de bien décisif ne s'y dit, aucune scène ou réplique qui laissent, au final, le moindre souvenir. Mais comme on dit : c'est déjà mieux que rien.
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Sept ans après "Noi Albinoi", Dagur Kári renoue avec le comique absurde qui faisait le charme de son premier long, mais peine à boucler son affaire. Passée la première partie haute en couleur, les bons sentiments l’emportent et l’originalité s’émousse. Dommage.
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Réalisé par l'Islandais Dagur Kari, «The good heart» - autrement dit «Le bon cœur» - se révèle d'abord intrigant.
La rencontre de ces deux solitaires que tout oppose, la conception que le râleur invétéré se fait d'un bar - un endroit forcément lugubre et réservé aux hommes - et sa façon d'enseigner le métier à son protégé, tout cela fournit matière à des moments amusants. Rien d'inoubliable, toutefois, d'autant plus que le scénario, déjà mince, vire à l'artificiel dans la dernière ligne droite. Reste un tandem d'acteurs convaincant, à commencer par Paul Dano, la révélation de «Little miss sunshine». -
Ce n'est pas un méchant film, mais on a envie d'utiliser les qualificatifs qui viennent quand un petit enfant fait exactement ce qu'il ne faut pas faire : bécassounet, gros bêta. Car The Good Heart est plein de mauvaises idées comme "une hôtesse de l'air qui a peur de l'avion". On n'en fera pas l'énumération, par une charité inspirée par le personnage que joue Paul Dano.
Oh, et puis si, quand même: pour montrer que ces paumés qui attendent on ne sait quoi procèdent d'une grande tradition littéraire, Dagur Kari a imaginé un canard nommé Estragon. -
Tendresse et humour pour ce récit initiatique qui parle de transmission entre un mentor (Brian Cox) et son disciple naïf (Paul Dano). Une dynamique brisée par l’arrivée d’un personnage féminin superflu (Isild Le Besco). La sincérité de l’interprétation compense un dénouement prévisible, qui torpille l’émotion.
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On ne pourra donc compter ni sur la forme, ni sur les acteurs pour nous faire gober un scénario sacrément misogyne (Isild Le Besco hérite d’un parfait rôle de potiche) et cousu de fil blanc, qui voit le bougon s’humaniser subitement et bénéficier d’une greffe du cœur téléphonée et improbable. Rien à faire, The Good Heart ne prend pas.