Toutes les critiques de The Devil's Rejects

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Avec cette variation sur le thème de Massacre à la tronçonneuse, Rob Zombie poursuit de façon plus que convaincante son entreprise commencée avec La Maison des 1 000 morts. (…) Le choix de la musique est à l’avenant, chaque morceau amplifiant la scène qu’il illustre. (…) C’est un film d’horreur, et Zombie n’est pas timide en la matière. Quand on est client, on applaudit et on en redemande.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Après La maison des 1000 morts (inédit en France, jusqu'à sa sortie en DVD le 5 juillet dernier), le nouveau Rob Zombie, The Devil's Rejects, fonce sur l'autoroute du genre en embarquant Romero, Hooper, Craven et Peckinpah sur la plage arrière, tout en les larguant en chemin. Immoral, anar, trash, vulgaire, déclaration d'amour aux 70's, son film a tout pour faire la différence. Mais si sa limite, c'était d'abord lui-même ?
    A force de voir enchaîner les remakes du cinéma d'horreur des années 70 commence à se profiler un nouveau type de cinéma post moderne. Une sorte de réservoir d'effets de mise en scène et d'ambiances photographiques où l'esthétique datée est devenue un genre dans le genre. Si à ce jeu là la plupart ne dépasse pas une approche « vintage » ( voir le dernier en date, La Colline a des yeux), Rob Zombie avec The Devil's Rejects va plus loin en imposant l'époque comme un style à part entière. Pas d'élan nostalgique, mais une sorte de réflexe identitaire associé au formalisme des « seventies' ».Rob Zombie est le célèbre chanteur du groupe metal White Zombie, dont il a également réalisé les clips. La contre-culture rock et trash est donc pour lui un mode de vie. Le cinéma d'horreur y équivaut à une bible dont les apôtres ou dieux vivants sont George Romero, Tobe Hooper, Wes Craven voire Sam Peckinpah. Il ne fait donc pas un cinéma de références. Les apparitions de Ken Foree (Zombie l'original) ou Michael Berryman (La Colline a des yeux version 77) ne sont pas tant des hommages qu'une manière de se situer au coeur d'une époque qu'il tente d'habiter totalement et librement. Cette liberté si désirée se développe ici au fil d'une fausse intrigue, prétexte au débordement et à un excès de violence injustifiée. C'est ce qui distingue encore Rob Zombie de ses pères ; a priori, chez lui aucun discours, à peine une métaphore.En soi, The Devil's Rejects ressemble à un carnaval de l'horreur où le grotesque et la vulgarité relèvent presque d'une éthique. Suivant la fuite d'une famille de psychopathes satanistes poursuivie par un shérif justicier presque aussi dérangé, le film façon « road movie » est jonché de cadavres. Les individus y sont éliminés dans la joie et la bonne humeur, d'où l'impression étrange que provoque d'emblée le film. Sacralisant des personnages irrécupérables, ultra-violents, hyper pervers, tout simplement amoraux, Rob Zombie ne donne aucune branche où accrocher la moindre moralité. Observant d'un regard presque attendri et joyeux sa bande de tueurs sans scrupules, il dynamite tout sentiment de justice. En tentant plutôt une forme de poésie « trash », il affirme sa position d'acteur de la contre culture tout en vantant une Amérique malpropre, à l'opposée de l'angélisme et des valeurs qu'elle cherche à s'acheter. Provocateur en permanence, Zombie jouit de faire des bras d'honneur à Hollywood ou au politiquement correct, même si infime et codé soit-il au sein du genre.Cette allure débraillée, « je m'en foutiste » au point que le film compile des effets d'une laideur égale à celle des personnages, trouve aussi sa limite. Une telle bénédiction du vulgaire et d'une violence décomplexée ne dérangera personne tant le spectacle est d'abord assuré pour un public conquis d'avance. Rob Zombie flatte les convictions cinéphiliques. Sa bizarrerie et son allégeance aux années 70 peinent à produire autre chose qu'une imagerie d'une certaine complaisance. D'où un retour, quoique par l'extrême, à l'incapacité du film d'horreur actuel à faire de vrais propositions divergentes, voire anarchisantes. Pour réaliser un véritable film d'horreur, peut-être faudrait-il en finir avec le genre ou faire un bras d'honneur au cinéma lui-même. Dommage, Rob Zombie n'est pas passé loin.The Devil's Rejects
    Un film de Rob Zombie
    Etats Unis, 2005 - 101 mn
    Avec : Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon, William Forsythe, Ken Foree, Michael Berryman
    Sortie en salles (France) : 19 juin 2006[Illustrations : © Lions Gate Films Inc. ]
    Sur Fluctuat :
    - Lire la chronique de la série Masters of horror
    - Consultez les fils sorties de la semaine, horreur, en salleSur le web :
    - Le site officiel du film