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Sous des dehors de film social façon frères Dardenne – qui coproduisent d’ailleurs le film – dans lequel le monde du travail et celui du sport sont appréhendés de façon documentaire, "Terre battue" dévoile peu à peu ses intentions. Stéphane Demoustier commence par jouer en fond de court et montre les destins croisés du père (Olivier Gourmet, figure paternelle dardennienne par excellence) et du fils, le premier à la baisse, le second à la hausse. Ce n’est que lorsque les deux protagonistes montent au filet que les choses s’animent. L’obsession de la réussite qui les caractérise dissimule en fait un vide affectif abyssal que la mère, de plus en plus absente du récit (Valeria Bruni Tedeschi, qui habite avec force chaque plan dans lequel elle apparaît) n’est pas en mesure de combler. Cette "disparition" maternelle est la bonne idée d’un film qui interroge la masculinité, son rapport au pouvoir, à la violence, sa grande fragilité aussi.
Toutes les critiques de Terre battue
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Par sa matière tressant l’intime et le sociétal comme par son réalisme sans apprêt, Demoustier s’inscrit dans le sillage des frères Dardenne (avec une moindre puissance), impression renforcée par la présence en majesté d’Olivier Gourmet, comédien assez extraordinaire.
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Le film est habité d'authenticité, sans tomber dans le naturalisme. Sa dramaturgie bien écrite et rythmée est servie par des dialogues qui sonnent justes, portés par une interprétation impeccable. Un récit des mieux menés, sensible et fort.
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Les thèmes de la relation père-fils ne sont pas nouveaux, mais en choisissant le sport comme toile de fond, le réalisateur tend le miroir d'une société ultra compétitive, qui n'accepte plus la défaite. D'où la tension sourde, la menace de dérapage fatal qui plane jusqu'au bout...
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Un très bon premier film. Un coup de maître pour un premier essai.
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Inspiré d’un fait divers, très ancré dans le social, le film est aussi une fable sociétale à l’heure où la réussite compte plus que tout.
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Cette chronique dardennoloachienne se mue peu à peu en drame sur les relations père-fils avant de proposer, dans un final inattendu, une passionnante réflexion sur les conséquences de ses actes. Il est là, le vrai sujet du film. Qui arrive malheureusement un peu trop tard.
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Olivier Gourmet est formidable dans ce personnage de professionnel enthousiaste, et de père assumant tant bien que mal ses responsabilités. Dommage que ce premier long-métrage ait un sérieux handicap : il court trop de lièvres à la fois.
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Ce premier film sensible met en avant l'histoire du gamin (la partie la plus anecdotique de l'histoire) en parallèle avec le chemin de croix du père, tous deux obsédés par la réussite.
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Stéphane Demoustier réussit un vrai passage à l’acte avec ce premier long métrage qui maîtrise son sujet. (...) La direction d’acteurs est habile notamment dans sa capacité à diriger Charles Mérienne, un jeune comédien non professionnel, mais champion en herbe face aux deux monstres sacrés du cinéma d’auteur que sont Olivier Gourmet et Valeria Bruni Tedeschi.
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A bien y regarder, la concomitance des deux histoires ne fonctionne pas parfaitement. Autant celle qui concerne Jérôme-Olivier Gourmet a l’épaisseur qui convient, autant celle d’Ugo finit par apparaître surécrite.
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On aura rarement vu ce sport si mal filmé, privé des puissances de profondeur de champ ou de champ contrechamp, abandonné à une traque peu inspirée. Le plan reste moyen, dans tous les sens du terme.