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Renouant avec la méthode semi-documentaire de L’Apprenti (prix Louis Delluc 2008 du premier film), Samuel Collardey dirige un trio de comédiens non professionnels qui rejouent sous une forme scénarisée des évènements vécus par eux quelques années plus tôt. Aussi revigorant que l’environnement vendéen où il prend place, le portrait de ce père aimant, mais maladroit, se révèle époustoufl ant de naturel : de même que son personnage modifie progressivement ses projets pour redéfinir sa relation avec ses enfants, l’acteur Dominique Leborne – scotchant – semble accepter définitivement, par cette reconstitution cinématographique où s’invite aussi l’imprévu, ses responsabilités parentales. Mieux que des vies non vécues, Tempête donne ainsi à voir des vies doublement vécues.
Toutes les critiques de Tempête
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce film marie l'aventure tout court, vécue au large — impressionnantes premières séquences — avec l'aventure intérieure, familiale et tout aussi costaude.
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Le résultat se révèle particulièrement poignat. Tant sur le fond du récit (...) que sur sa forme, où Collardey magnifie celles et ceux qu'il a réunis devant sa caméra par l'emploi du 35 mm et du scope.
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Comme dans ses précédents films, le regard de Collardey est attentif, précis, sobre, à la fois rugueux et stylisé, ancré dans le réel mais filmé en Scope, un peu dans la veine des Dardenne, ou d’un Ken Loach sans la pesanteur idéologico-moralisatrice.
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Tempête est un film inégal, où toutes les scènes n’emportent pas la même conviction (...) Mais cela n’a finalement que peu d’importance en regard des cimes d’intensité que le film côtoie, certes par intermittence, mais qui compensent tous ses ajustements.
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Le film de Samuel Collardey tire, avec force et authenticité, le portrait d'un marin pêcheur vendéen tenaillé entre sa famille et son métier.
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Ils sont aussi vrais que dans la vie. Collardey et sa coscénariste, Catherine Paillé, les ont rencontrés et fréquentés longuement, avant de les sublimer par le cinéma. La caméra leur donne une densité, une épaisseur, une vérité nouvelles.
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Un film humain et généreux qui parle de famille, de transmission et de classes sociales, thèmes chers au réalisateur. On navigue en pleine vie, c’est plein de creux et de bosses et on aime ça.
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Le mélange de fiction et de documentaire fait ici merveille: difficile de ne pas être ému par le combat ordinaire de Dom, surtout que le cinéaste prend bien soin à ne jamais forcer le trait et lui imposer une trajectoire doloriste.
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(...) ses capacités d’écoute, de respect, de mise en évidence de ce qui échappe à la dramaturgie la plus balisée, sont des plus bienvenues.
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Mais que cette histoire, à la fois tragique et burlesque, soit authentique ne change finalement pas grand-chose à l'affaire. Restent la touchante humilité du propos et un acteur qui s'ignorait et qu'on serait curieux de voir dans d'autres circonstances.
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Le parti pris est fort et inattendu. Mais une certaine platitude (notamment visuelle) donne à ce pari scénaristico- documentaire un aspect mal assumé et l’empêche d’apparaître vraiment réussi.