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La solitude était le moteur de Je préfère qu’on reste amis. La vie en communauté, celui de Nos Jours heureux. Pour leur troisième long, Toledano et Nakache se sont attaqués à la famille, chaînon manquant de leur comédie humaine où le potache le dispute au pathétique. Que dire de neuf sur un sujet aussi galvaudé ? Pas grand-chose. Maîtres du tempo, les réalisateurs plantent le décor avec efficacité. En deux plans, trois mouvements, ils présentent les personnages, très stéréotypés (l’adulescent, la romantique, le beauf, la rigide), et imaginent les pires scénarios : le héros qui retourne chez son ringard de père, son beau-frère avocat qui s’acoquine avec des dealers, sa belle-sœur catho qui vire « ultrasémite » pour favoriser l’entrée de ses filles dans une école privée juive... Tout est prétexte à un comique de situation, parfois cocasse (Audrey Dana en intégriste religieuse mérite la Palme), parfois franchement inapproprié (la relation prévisible entre Alain et son père, les foireux arrangements avec la loi de l’avocaillon). Parti à un train d’enfer, le film finit sur des rails. Car, après avoir montré les crocs, les réalisateurs rangent l’artillerie lourde pour aboutir au constat suivant : la famille, y a pas mieux. Ah bon ?
Toutes les critiques de Tellement proches
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Voilà un beau film sur la famille, sur une tribu qui se déchire, entre Shakespeare et la commedia dell’arte. Alain, ce looser admirablement interprété par Vincent Elbaz, aurait voulu « être un artiste » comme dit la chanson et il est persuadé d’avoir raté sa vie. Alors hors de question pour lui de rater sa paternité, avec son affreux garnement tellement dissipé, son petit diable de fils Lucien. On est plus qu’ému par la dernière séquence de cette histoire mais chut ! Ne dévoilons pas ses magnifiques secrets. Eric Toledano et Olivier Nakache, auxquels ont doit déjà « Je préfère qu’on reste amis » et « Nos jours heureux », sont le beau tandem qui réchauffe les cœurs en cette mi-juin. Une chance pour le public que d’être tellement proche de ces deux-là et de leur belle et bouleversante équipe.
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Virée chez Ikéa avec les deux enfants pour choisir une armoire pour les uns, casting de nounous pour les autres, premier diner dans la belle-famille, tout est prétexte à des scènes délirantes.
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Entourés par une distribution haut de gamme (...), [les réalisateurs] flirtent avec le surréalisme pour livrer une chronique multiculturelle fort savoureuse.
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(...) Nakache et Toledano retrouvent la justesse de point de vue de Nos jours heureux et ce même sens du timing pour les gags. (...)
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(...) Si les deux réalisateurs, ici, ne se privent pas d'utiliser les canons du genre, ils le font sans caricature et donnent à leur affaire un rythme salutaire de bout en bout.(...)
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Tout commence donc peu avant l'implosion générale, par un dîner aussi rasant pour les personnages que pour les spectateurs (...). Fort heureusement, tout se détraque très vite à la fin du dîner, et le film prend la tangente de la pure fantaisie (...), ménageant des moments loufoques bienvenus. Encore aurait-il fallu que le film tienne ce pari sur la distance et ne se laisse pas rattraper par un certain laisser-aller et une inéluctable normalisation. Dommage, car on est passé très près d'une réussite.
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Commencé en fanfare (une scène de dîner d'anthologie qui finit à coups de poêle), avec une méchanceté proche des comédies italiennes d'antan, le film passe ensuite progressivement de la caricature à la tendresse. Les deux réalisateurs gardent néanmoins leur mordant pour dénoncer le racisme ordinaire, offrant à Omar Sy son premier vrai rôle en médecin que tout le monde s'obstine à prendre pour un simple infirmier...
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Commencé en fanfare (...), avec une méchanceté proche des comédies italiennes d'antan, le film passe ensuite progressivement de la caricature à la tendresse.
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Des bons mots, des personnages soigneusement ourlés, une troupe de comédiens vraiment excellents et, pourtant, l'ensemble laisse curieusement un sentiment d'inachevé : légère déception donc. L'impression de déjà-vu et le manque de personnalité de l'ensemble n'y sont sans doute pas étrangers. Mais pas de quoi bouder pour autant.