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Huit ans après sa présentation à Sundance, débarque cette expérience sensorielle proposée par A.J. Edwards: raconter l'enfance de Lincoln par des sensations plus que par des mots et deviner comment elle a fondé l'homme et la figure politique historique qu'il est devenu. L’ombre de Malick (dont Edwards fut le monteur) plane sur ce premier long dans cette manière de donner à voir et écouter la nature - humaine comme terrestre- avec des yeux et des oreilles différentes. Comme si on réapprenait à entendre un rire d'enfant, le torrent d'une rivière ou un arbre fracassé à coup de hache. Pour raconter cette jeunesse marquée par la violence, Edwards a choisi un noir et blanc rugueux et crée le contraste avec les prestations lumineuses de douceur de Brit Marling et Diane Kruger dans les rôles des deux mère et belle mère aimantes. Flirtant parfois avec l'exercice de style, le résultat n'en est pas moins captivant.