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Mal reçu à Cannes où il était présenté en compétition, "Souffle" fait partie des films de KKD les plus accessibles. Peut-être est-ce pour cette raison même qu'il a été snobé. Après l'inégal "Time", au symbolisme forcé et à la mise en scène ordinaire, "Souffle" aère un peu l'oeuvre du cinéaste sud-coréen, qui a parfois tendance à céder au conformisme auteuriste. Ici, pas d'allégorie opaque ni d'effets esthétisants qui en jettent plein les pupilles. KKD nous raconte simplement une histoire d'amour -tordue, ça va de soi- avec un minimun d'artifices formels. Surtout, il donne vie à des personnages plus denses et plus ancrés socialement qu'à l'accoutumée : elle, figure typique de la bonne épouse coréenne prisonnière de sa condition; lui, condamné à mort dans un pays partagé sur la peine capitale. Souffle n'est pas pour autant un film à message. Quasiment sans paroles, il fait ressortir, derrière la cruauté de l'enfermement physique et psy des deux protagonistes, un romantisme et un humanisme de plus en plus pregnants dans l'oeuvre au noir du Coréen.
Toutes les critiques de Souffle
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Deux univers qui se ressemblent et que la caméra de Kim Ki-Duk juxtapose en établissant de magnifiques ponts entre les deux.
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Plus mutique que jamais, le cinéaste s'appuie sur un langage symbolique, indicateur des états d'âme. L'émotion, de sa romance métaphysique passe par le regard, la passion par les gestes. Toujours étonnant et original, Kim Ki-Duk ne s'essoufle pas.
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Mais si Kim Ki-duk ne cesse, de film en film, d'incruster un ton, un univers, de scruter des êtres autistes de la communication, s'exprimant par le silence et la brutalité, son cinéma laconique peine du coup à glisser du symbole au transport, de la mise en scène au sentiment, dessinant systématiquement des trajectoires conceptuelles là où on guetterait l'irruption... d'un souffle, justement... pour respirer.
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Voilà un joli film de Kim Ki-Duk, cinéaste-poète, qui parle de la vie, la mort, l'amour. Souffle, comme celui qu'on a au coeur quand il va mal, est néanmoins dominé par un élan baroque, qui laisse une impression d'étrangeté.