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Primé lors du dernier Champs Elysées Film Festival, le quatrième long métrage de l’américain Matthew Porterfield met en scène le retour d’un jeune homme de 24 ans dans son quartier, après un séjour en prison. Des retrouvailles avec son père et ses proches qui ne seront pas de tout repos tant elles vont le replonger dans ses vieux démons, jamais totalement évanouis. On connaît depuis le remarquable Putty Hill le regard pointu et ciselé que Porterfield sait porter sur ces coins d’Amérique décrépis, à mille lieux du fameux American dream. On sait aussi sa subtilité à laisser des zones d’ombre dans son récit et à ne jamais chercher à tout expliquer, à tout justifier. Tout cela est présent ici et pourtant on reste sur sa faim. Sans doute parce qu’au fil des minutes, défilent sous nos yeux tous les archétypes d’un certain type de cinéma indé américain qui empêchent ce Sollers Point-Baltimore de faire entendre sa petite musique singulièrE. Et cet air de déjà (beaucoup) vu nuit forcément à l’impact d’un film cependant remarquablement interprété. A commencer par McCaul Lombardi (American honey) dans le rôle central.