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Le pitch évoque les comédies qu’usinaient Judd Apatow et ses disciples à la fin des années 2000 : un journaliste grande gueule et fumeur de joints (Seth Rogen) se retrouve à écrire les discours de la secrétaire d’État aux affaires étrangères, bien placée dans la course à la présidence, et qui se trouve accessoirement être son ancienne baby-sitter. Remplacez Charlize Theron par Katherine Heigl et le film aurait pu sortir dans la foulée d’En cloque, mode d’emploi, à l’époque de l’émission Beauty and the Geek, dans laquelle des intellos boutonneux essayaient d’emballer des blondes sculpturales. Mais Séduis-moi si tu peux !donne en réalité plein de gages de modernité, brassant avec malice et sans démagogie des thèmes très contemporains : la crise de la presse, l’urgence écologique, les nouveaux rapports hommes-femmes, les ravages de la politique spectacle – le must étant ce président à la Trump joué par Bob Odenkirk (l’avocat véreux de Breaking Bad et Better Call Saul), un ancien acteur de séries qui veut utiliser le bureau ovale comme un tremplin pour sa carrière au cinéma. Le réalisateur Jonathan Levine (auteur vénéré de Tous les garçons aiment Mandy Lane, reconverti en stakhanoviste de la comédie R-rated) réactualise les thèmes éternels de la comédie du remariage en les saupoudrant de gags déconseillés aux enfants, à base de secrétions corporelles et de MDMA. La durée franchement déraisonnable du film (2 h 05 !) est excusée par la bonne ambiance qui y règne et l’alchimie incontestable entre Seth Rogen et une Charlize Theron impériale.
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Séduis-moi si tu peux !
Première
(1 critique)