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L’œuvre du romancier vedette japonais Haruki Murakami (1Q84, Kafka sur le rivage, La course au mouton sauvage...), allie l’ordinaire et l’extraordinaire, réalisme et fantastique. Il est ainsi souvent question de personnages solitaires, invisibles au monde, qui vont se révéler à eux-mêmes et aux autres en arpentant des rives insoupçonnées. C’est ce qui a intéressé le réalisateur franco-américain d’animation Pierre Földes, connu pour ses courts-métrages expérimentaux. Avec cette libre adaptation de plusieurs nouvelles de Murakami, il signe un premier long-métrage d’une puissance poétique rare. On croise ici un chat perdu et une grenouille géante, annonciateurs d’une catastrophe naturelle qui va bouleverser l’équilibre du Japon. C’est là où des hommes et des femmes, à priori insignifiants vont devoir s’employer pour sauver ce qui peut l’être. « Tu peux faire n’importe quel vœu mais en fin de compte on n’est jamais que soi-même ! », entend-on. Les héros de Murakami n’ont donc pas à forcer leur nature pour briller mais simplement à donner ce qu’ils ont de meilleur. Encore faut-il que les circonstances permettent ce cheminement. Le surnaturel peut entrer en jeu, exacerbant tensions et passions. « Pourquoi tu ne ferais pas un petit voyage ? » Földes, également auteur de la musique, parvient à faire de ces croisements d’histoires un labyrinthe mental et pénètre l’intime de chaque être sans jamais les trahir. Sa mise en scène d’une grâce et d’une pureté absolues, étreint le spectateur pour ne plus le lâcher. Un miracle.
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- Saules aveugles, femme endormie
Saules aveugles, femme endormie
Première
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