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Un futur proche où le monde (enfin, un bout d'Amérique profonde) est ravagé par des monstres invincibles, aveugles et sensibles au moindre bruit. Cela faisait longtemps que le cinéma de genre n'avait pas accouché d'un concept aussi simple et excitant. Réalisé par l'acteur John Krasinski, plus habitué aux drames middle america (le héros « normal » de The Office a notamment écrit Promised Land avec Matt Damon pour Gus Van Sant) et produit par Michael Bay, Sans un bruit brandit son superbe concept de slasher minimaliste, en choisissant d'effacer un des éléments du langage cinématographique -le dialogue, donc- tout en ménageant suffisamment de surprises pour ne pas lasser.
Un buzz mérité
Avec sa structure bien taillée en trois actes réguliers, son habileté dans la suggestion (la mise en place terrifiante refuse toute explication qui appauvrirait le contexte), son Emily Blunt armée d'un shotgun et son climax qui va vous faire planter vos ongles dans votre fauteuil, Sans un bruit mérite bien tout le buzz qui l'entoure. C'est malin et prenant, à en oublier de bouffer son pop-corn -tant mieux, ça ferait trop de bruit dans la salle. Ce n'est peut-être pas le film le plus subtil du monde -trop d'héroïsme familial, peut-être- mais il parvient à brillamment épuiser son sujet. Ce qui rend l'annonce de la mise en chantier d'une suite assez curieuse (comment ne pas être redondant ?), mais vu son énorme succès public et critique aux USA, c'est parfaitement logique. Comme le film, en fait : curieux, mais d’une logique imparable.