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Sur le papier, la proposition est plutôt alléchante puisque la fille non-voyante recouvre partiellement la vue après sa rencontre avec l’assassin de son frère. On anticipe alors des rebondissements intéressants. Mais les réalisateurs tardent à les développer, trop occupés qu’ils sont à traduire, sur un mode expérimental, les différences de perception entre le meurtrier qui privilégie la vision et sa protégée qui est tout ouïe. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, aucune exploitation n’est faite de cette fiction, qui aurait engagé le fi lm sur la voie séduisante du giallo. En lieu et place, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza ont privilégié une approche naturaliste afin d’étudier les états d’âme d’un tueur en proie au remords et l’hypothèse d’un début de relation avec sa captive. Par conséquent, la dernière partie de ce premier film s’installe dans un psychodrame statique et théâtral, qui débouche sur un dénouement prévisible et forcément déprimant.
Toutes les critiques de Salvo
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce premier long-métrage est exceptionnel.
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Un film parmi d'autres sur la mafia sicilienne ? Bien mieux que cela, en fait.
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Flamboyant et audacieux hommage au film noir, épurant sa stylisation pour mieux la souligner, osant une sensualité qui confère au récit une suffocante tension sexuelle et, surtout, porté par une mise en scène claquemurante de minutie, "Salvo" est une révélation majeure.
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Un film angoissant baigné d'un soleil noir, aux confins du fantastique. (...) " Salvo" est accablé de chaleur. Un film d'horreur en jaune et noir, quelque chose comme un croisement entre Samouraï de Jean-Pierre Melville et le Halloween de John Carpenter en terres azuréennes.
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Un superbe thriller sicilien épuré et abstrait, flottant sur la surface de l’attente et du non-dit.
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Le film aguiche du côté du polar, il intrigue dans ces moments de western sicilien, il séduit enfin par une science des apartés et des légers détails qui contrarient les arcanes de ces deux genres.
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Salvo marie harmonieusement les extrêmes: la passion qui embrase les deux héros et la Grande faucheuse prête à les punir. Mais on vit ce film d'autant plus intensément qu'il joue avec nos sens. Le travail sur le son est fascinant. Et le parti pris de braquer la caméra sur Rita et de supprimer les contrechamps pour traduire son handicap crée une ambiance étouffante. Salvo n'évite pas, certes, quelques longueurs mais sa mise en scène au plus près des corps les fait oublier.
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Il fallait bien tout le talent de Daniele Capri (...) pour prolonger le travail organique sur la bande-son et amener (...) à ressentir la moiteur qui s'abat comme une chape de plomb sur palerme.
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Quel étrange premier long-métrage que ce thriller mystique qui oscille entre le film d’action et la tragédie amoureuse. Son rythme lent (très), ses héros taiseux (trop), son soleil accablant et ses ombres oppressantes singularisent ce film porté à bout de nerfs par ses deux interprètes principaux. Un « Miracle en Alabama » à la sauce sicilienne épicée, en quelque sorte…
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Ce petit polar est typique du jeune cinéma actuel : les deux cinéastes sont techniquement au point : leurs éclairages sont magnifiques dans le genre expressionniste Ils réussissent même, par leur mise en cène, à instaurer une ambiance étrange, notamment dans les rapports qu'entretient le héros avec ses logeurs ; une dame et un fils à sa maman, vaguement attiré par lui. Aucune profondeur dans les personnages, en revanche. Tout le scénario baigne d'ailleurs, dans un romantisme à la fois niais et superficiel.
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Un thriller abstrait et radical entre ténèbres et lumières, engoncé dans une ardente lenteur où les mots se font rares...
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Un polar sobre et efficace.
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Le Samouraï de Melville à la sauce Sergio Leone, le talent en moins. Soit une succession de longs plans séquences quasi mutiques qui laissent de marbre.
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Un bon début, mais une mise en scène qui s'essoufle et un scénario qui manque d'originalité.
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un film à la mise en scène impressionnante mais à la vacuité assommante.
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La course-poursuite qui ouvre le film laissait espérer le meilleur : les deux réalisateurs italiens passent du point de vue du tueur à celui de sa victime. Et esquissent les prémices d’un polar sensoriel et
charnel. Mais l’approche naturaliste et le manque d’enjeux narratifs finissent par lasser. Encore plus quand le film vire au psychodrame théâtral. -
Salvo (qui a remporté le Prix de la Semaine de la critique à Cannes) ne manque pas d’ambition et n’est pas sans une certaine beauté plastique, mais il aurait gagné à moins s’observer. Il se noie dans ses effets avant même de faire entendre sa voix, en laissant l’impression d’un coup d’essai en mal de sophistication, à la recherche d’un brevet de maîtrise avant tout.