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Pour Franck Dubosc, il y a eu un avant et un après Tout le monde debout. Comme comédien, il avait certes connu de plus grands succès. Mais jamais, jusque là, la critique ne s’était réellement penchée (et, avec enthousiasme !) sur son travail. Comme s’il faisait partie des meubles et qu’on n’attendait rien de lui. Cette première réalisation a donc ouvert une voie que prolonge Rumba la vie où on le retrouve en vieux garçon revenu de tout, qui, après un pépin cardiaque, va affronter son passé en s’inscrivant incognito dans un cours de danse dirigé par sa fille qu’il n’a jamais connue en espérant renouer avec elle. Comme dans Tout le monde debout où son personnage se faisait passer pour handicapé, le mensonge est donc au cœur du récit mais se trouve vite éventé pour raconter, sans cet artifice, une relation père- fille en construction précaire, où, sans se départir de son humour, Dubosc fend l’armure plus qu’à son habitude. Surgit alors une évidence : Dubosc comédien n’a que rarement été réellement regardé (Bis constitue une exception) par ses différents metteurs en scène derrière le masque du comique. Logique donc qu’il n’ait pas imprimé l’écran dans ses rares rôles plus graves. Logique aussi qu’il donne ici la pleine mesure de son jeu. Car il porte ce regard à la fois sincère sur lui comédien et généreux avec ses partenaires jamais réduits au rang de faire- valoir. Trop à sa quête d’un happy end, Rumba la vie n’est pas exempt de défauts. Mais sa sincérité désarmante et son premier degré assumé rendent le propos attachant et profondément émouvant de bout en bout.