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Très maîtrisé, servi par des acteurs au cordeau – Darroussin et Podalydès en tête –, Rien de personnel, tout en dénonçant la manipulation des uns par les autres, ne rechigne pas à user de même envers le spectateur. Selon les versions, il n’y a pas que l’angle qui change mais aussi le jeu des comédiens, l’ajout d’un accessoire (un classeur de comptes-rendus
ou une lettre de démission)... N’empêche, le tableau social, même sombre, donne lieu
à une fiction réjouissante.
Toutes les critiques de Rien de personnel
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film est avant tout un divertissement mordant épinglant les petites hypocrisies et manipulations du monde de l'entreprise. Servi par une mise en scène sobre, mais efficace, des dialogues percutants et quelques scènes cocasses, il bénéficie également d'un casting solide.
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Reprenant plusieurs fois les mêmes séquences en variant les points de vue, il transforme son film en une angoissante comédie de dupes qui ne révèle qu'en cours de route la véritable identité de ses personnages. Cela confère à Rien de personnel une touche pour le coup très personnelle, à laquelle les acteurs sont évidemment invités à participer dans une sorte de mise en abyme de leur propre métier, qui consiste à se mettre constamment dans la peau d'un autre.
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Pour dénoncer la férocité du monde de l'entreprise, Mathias Gokalp choisit une installation à la fois ludique et oppressante : unité de lieu et de temps théâtrale, personnages qui s'agitent comme des rats de laboratoire et construction ultra maligne, puisqu'il nous donne à revoir la même scène plusieurs fois, sous les angles opposés et complémentaires des différents protagonistes. (...) Au fur et à mesure de ce jeu d'échecs grandeur nature où les blancs sont les noirs et inversement, chacun peut être mat, expulsé du jeu et... du film.
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L’originalité formelle est une arme dangereuse au cinéma car, gratuite, elle transforme le film en coquille vide. Ce n’est pas le cas de ce premier long astucieux, structuré en trois actes racontant la même histoire (trois cadres d’entreprise dans une réception qui se transforme en un cruel exercice de coaching) d’un point de vue différent.
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Plus cinéaste que distributeur de tracts, Mathias Gokalp a trempé sa plume dans un vitriol distancié, cynique mais sans manichéisme, avant tout curieux des mécanismes hiérarchiques. Ambitieux et ludique dans sa forme, Rien de personnel est un film intense et brillant, qui porte mal son titre.
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Construit sur le principe de la répétition des scènes, chaque personnage défendant un point de vue différent et complémentaire, grinçant de réalisme et de cynisme et d’une drôlerie effrayante, le premier film de Mathias Kogalp se révèle un jeu de manipulation virtuose. Patron, salariés et spectateurs, chacun participant activement à cette comédie du travail aussi corrosive que totalement désenchantée.
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Mathias Gokalp réalise un premier film ambitieux et non introspectif, chose rare pour une première œuvre. Le jeune réalisateur filme dans un magnifique et intrigant décor - un musée de médecine au cœur d’une chapelle classée -, la comédie du travail et l’univers impitoyable qu’il est devenu ces dernières années, face à la montée du chômage. La plupart des scènes se déroulent au milieu de nombreux invités, et c’est dans cette foule que les personnalités se dévoilent, que les masques tombent ; tous les coups sont permis, les faux semblants et les coups de Jarnac, la lutte des classes est omniprésente. Une fois de plus, Jean-Pierre Darroussin marque cette histoire de tout son talent dans son interprétation d’un étonnant personnage. Un beau et surprenant moment de cinéma.
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Pour son premier film, Gokalp réussi à dessiner en quelques traits acérés les personnages de sa farce à la fois réaliste et burlesque, tendre et cruelle. (...) la distribution est un sans-faute. Et sa mise en scène à tiroirs multipliant les points de vue est parfaitement maîtrisée.
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Un sujet gâché par un scénario qui se veut trop malin et que le réalisateur n'arrive pas à maîtriser. A force de tirer plusieurs tiroirs (Machin n'est jamais celui qu'on croit), Mathias Gokalp noie son scénario dans un récit qui finit par manquer de clarté. Dommage pour le casting - Zabou Breitman, Denis Podalydès, Jean-Pierre Darroussin, Mélanie Doutey - au-dessus de tout soupçon.
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Tout ceci est assez réjouissant, et parfois même irrésistible, mais on regrettera le rythme quelque peu laborieux ainsi que les limites du caractère factice de l’ensemble, empêchant la sensibilisation totale au principal sujet du film, à savoir le traitement et le mal-être des employés d’entreprise.
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En prime, on revoit les mêmes séquences du point de vue de divers personnages. Cela révèle des choses insoupçonnées, mais complique à loisir cet harassant jeu de rôle, qui redit ce qu’on savait déjà sur le machiavélisme du tertiaire.
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Difficile de savoir qui est qui dans Rien de personnel, kaléidoscope grinçant dont on retient, en substance, que tourner le dos au collègue de bureau peut parfois réserver des surprises. Instructif.
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La structure reprend les mêmes scènes avec des point de vue différents, créant d'ironiques perspectives. Très personnelle, au contraire, cette vision sarcastique et désabusée de l'entreprise.