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Avec ce nouveau buddy movie à la française dans lequel il se plaît encore à épingler les préjugés et les travers de Français (concept élargi à nos cousins belges), Boon donne en effet un peu l'impression de radoter (...). Visuellement plus ambitieux que les Ch'tis, Rien à déclarer témoigne d'un indiscutable savoir-faire comique. Les répliques dépotent; Boon, Poelvoorde et Karin Viard font des étincelles; et certaines séquences sont d'ores et déjà d'anthologie. Un succès annoncé qui n'occulte cependant pas une question de fond : Danny Boon va -t-il se contenter de ne vivre que sur ses acquis ?
Toutes les critiques de Rien à déclarer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une fois encore, le rire n'est jamais gratuit, il porte un message de tolérance et une subtile dénonciation du racisme. Et notre coeur fait Boon !
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Voilà le nouveau film très attendu de Dany Boon, à nouveau une réussite. Benoît Poelvoorde et Dany Boon s’en donnent à cœur joie dans ce « Don Camillo » administratif très bien dialogué, Karine Viard et François Damiens, patrons de café magouilleurs et menteurs, sont impeccables. On le sait depuis « Bienvenue chez les Ch’tis », Danny Boon filme comme personne les fonctionnaires de notre pays. Cette comédie ouvre aussi la réflexion sur une sourde violence raciste, comme si le cinéaste pointait certaines banderoles vues dans l’enceinte du Parc des Princes. Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde) est parfois plus que vindicatif, physiquement menaçant, quand il poursuit de pauvres pieds nickelés vivant de petits trafics ou encore lorsqu’il s’adresse à Mathias, son ennemi juré. Philippe Rombi a composé un joli thème pour ce Clochemerle qui va provoquer, une fois encore, des rires par millions. Quelque chose à déclarer en sortant de la salle de projection ? Oui, les fous-rires ! Bienvenue en Europe du Nord…
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(...) Le cinéaste se pose donc en héritier de Gérard Oury, réunissant avec joie ce binôme antinomique, contraint d'inaugurer la première brigade volante franco-belge à l'heure de l'ouverture des frontières. Boon reprend la même recette thématique de Bienvenus chez les Cht'is, prônant l'ouverture aux autres et luttant contre les préjugés. Il ne renouvelle pas pour autant le miracle de son précédent film. Des lourdeurs sont à déclarer (...) et le récit ne franchit pas toujours la douane de l'émotion. Néanmoins, cette comédie respecte son contrat : titiller les zygos grâce à l'humour qui devrait traverser les frontières.
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On le voit, les similitudes sont nombreuses entre Bienvenue chez les Ch'tis et Rien à déclarer. Même désuétude du propos, même inactualité du sujet, même inclination pour le provincialisme, même subordination de la fantaisie au message pour la tolérance. Même désir, enfin, de ranimer le binôme mythique de la comédie française (De Funès/Bourvil), dans l'association entre un réactionnaire énervé (Kad Merad dans le premier, Benoît Poelvoorde dans le second) et un gars simple au coeur pur (Dany Boon). Cette épure commune rend d'autant plus troublant le sentiment qu'un film est réussi et l'autre pas, en dépit de quelques passages drolatiques.(...) Rien à déclarer, donc, si ce n'est que quelque chose s'est visiblement perdu au passage. Appelons cela la grâce comique.
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Serait-ce à la fois la métaphore et le destin de Rien à déclarer. Une vieillerie à la traîne et à la ramasse du ciné comique français des année 60-70 qui, dopée par le succès pharaonique des Cht'is, part le coffre débordant de budget, de distribution, de promo et autres accessoirisations rutilantes, et se vautre dans le néant dès qu'il embraye, sans que pendant 1h40 rien n'avance ?, ni scénario, ni les gags, ni les acteurs...
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Le résultat est-il aussi alarmant, docteur ? Non, Boon est probablement plus inoffensif qu'un Michel Leeb sur le retour. C'est juste qu'il ne sait pas où il va, ou mal, et qu'en espérant faire son Clochemerle X Le Gendarme de Saint-Tropez, sa gentille satire des penchants qui fâchent se retourne contre lui. La dernière scène où Poelvoorde, qu'on pense alors enfin passé du bon côté de la force, en dit long : comme le bonhomme s'est réconcilié avec les Français (traités de camembert à tout bout de champ), on le fait rebondir sur un Chinois. Le racisme selon Boon est-il donc incurable ? A moins qu'il ne veuille laisser aucune chance à son personnage ; ou fallait-il rajouter une vanne ? Celui qui en rira en jugera. Mais débarrassé des ces affreux oripeaux idéologiques, que vaut le film ? En dépit d'une mise en place laborieuse, inutilement longue, d'un rythme déréglé alourdissant toutes les situations, ou encore du fait qu'on y dégaine son gun pour tuer sans scrupules (on s'en sort pas), il faut reconnaître une chose au film, un certain cachet. Boon retrouve, parfois, dans son utilisation des couleurs, ou dans ce qui serait une ébauche de style, quelque chose de la BD franco-belge (sans jeu de mots). Sauf qu'on est loin du meilleur de Dupuis/Casterman, et plus proche du cadeau de Noël un peu beauf, ces caricatures à lire aux chiottes qui vous font perdre foi en l'humanité.
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Voilà une comédie qui s'apparente presque à une expérience de savant fou tant elle vise à remttre en branle tout ce qui à fait s'esclaffer le pays... mais il y a déjà plusieurs décennies (...) le tout dans une mollesse généralisée hélas récurrente à toute période de la comédie bien de chez nous.(...) A croire que Dany Boon n'a même pas vu d'autres films avec Poelvoorde et François Damiens, tant leur rendement comique est ici d'une consternante monotonie.