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Regarde-moi fait la synthèse en proposant deux perceptions: celle des garçons dans une première partie plutôt fun; celle des filles, dans une seconde plutôt dramatique. Où l'on constate qu'une même situation est vécue avec légèreté par les uns et douloureusement par les autres; juste parce que les filles sont obligées de se nier en tant que filles pour exister dans un environnement hostile. Si le dispositif mis en place par la jeune Audrey Estrugo manque d'évidence et de clarté, la maturité et la justesse de son regard font mouche.
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Même si les acteurs ont parfois tendance à surjouer le folklore verlan et frime, comme dans un théâtre nô, même si Audrey Estrougo ne nous apprend rien sur la démission, l'inadaptation ou l'impuissance des parents, sur l'effervescence des trafics, "services" et deals, ou sur le tohu-bohu d'un lieu voué aux cris et aux engueulades, elle apporte un point de vue original en montrant le rôle que les adolescentes sont obligées de jouer.
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Construit en deux parties – vingt-quatre heures côté garçons, puis côté filles –, le film est démonstratif et un peu plat dans sa première moitié, mais décolle soudainement lorsqu’il zoome sur Julie et Fatimata. La Blanche et la Noire, amoureuses du même garçon, engagées dans une impitoyable rivalité. La réalisatrice (âgée seulement de 23 ans) abandonne alors les longs travellings du début pour des images fiévreuses et précises, suivant au plus près ces filles paumées mais volontaires, avec une maîtrise parfois étourdissante.
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Malgré sa troupe d'acteurs épatants et ses qualités evidentes, le film se range vite du côté d'une évocation téléphonée où ce sont les filles qui morflent, les frères qui tyrannisent, les parents qui démissionnent, etc. A force de vouloir faire vrai, la part de fiction bascule dans la caricature pesante. Regrettable car la réalisatrice cherche la vérité, plaide l'amour, dénonce l'intolérance et la discrimination.