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À l’occasion de son quatrième long métrage, le Québécois Kim Nguyen fait mine de s’éloigner du fantastique pour raconter, avec un réalisme presque documentaire, le parcours fictif d’une adolescente emportée par les convulsions de l’histoire africaine. À 12 ans, elle assiste au massacre de ses parents avant d’être enrôlée de force par les rebelles. À leur contact, elle vivra en deux ans plus d’expériences traumatisantes que certains en l’espace d’une vie. L’histoire est racontée à la première personne et les images, comme le texte et la musique, traduisent la confusion du personnage, les changements d’humeur d’une enfant qui a l’esprit embrumé par l’endoctrinement, la magie, les croyances ancestrales et les drogues qui lui font voir des fantômes. Adoptant une structure qui alterne épisodes de grande violence et moments d’espoir, Nguyen arrive à trouver un équilibre entre ce qu’il faut montrer, ce qui peut être suggéré avec des mots et ce qu’il vaut mieux laisser à l’imagination. Très fort.
Toutes les critiques de Rebelle
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fable engagée sur la guerre civile, Rebelle est aussi une méditation bouleversante et sinueuse sur le poids des fantômes.
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Une petite fille, tombée brutalement dans l’esclavage et hantée par les fantômes des villageois assassinés en période de guerre reflète bien l’effet dramatique et insoutenable du scénario.
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La descente aux enfers de l'héroïne est filmée avec une grande sobriété par le cinéaste canadien qui ne cède jamais à la complaisance. « Suggérer est plus efficace que montrer », assure-t-il. La tension qui habite cette œuvre puissante lui donne raison à 300 %. Rebelle est un grand film.
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Si sa dimension onirique ne convainc qu'à moitié, cette fable multiplie les fulgurances et révèle une actrice en or : Rachel Mwanza.
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Dix ans ont été nécessaires au réalisateur pour scénariser ce film, collecter des fonds et tourner enfin cette petite merveille qui ne joue dans aucune catégorie.
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Des images oniriques et d’une forte puissance émotionnelle ponctuent le réalisme guerrier d’une situation qui laisse peu de champ à ces fugitifs.
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Ce film de Kim Nguyen, sur un sujet terrifiant, est un vrai bonheur.
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Difficile de ne pas être bouleversé. Par chance le réalisateur n'a pas joué la carte de la surenchère nauséabonde de l'horreur et évite de verser dans le mélodrame (...) L'histoire de Komona ne s'arrête pas une fois le projecteur éteint... Vous la garderez longtemps en mémoire après la séance.
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Les détails du scénario sont minutieux, la performance de Mwanza est surprenante, la question d’authenticité ne se pose même pas.
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Ce film puissant décrit parfaitement l’injustice, mais de façon intelligente et sensible sans aucune maladresse.
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La leçon est capitale, et puissamment donnée. On en ressort un peu hagard, avec la certitude que l'espoir est permis : ni moins ni plus.
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Voici un film qui tombe à pic : au moment où l’est de la république démocratique du Congo (RDC) plonge à nouveau dans la guerre civile, Rebelle raconte justement l’épopée de Komona, une jeune fille enrôlée de force dans un des groupes armés qui sévissent dans cet immense pays. Pourtant, il ne s’agit pas là d’un film politique ou à prétention explicative sur l’instabilité de la RDC. Toute identification aux lieux et au contexte est même réduite au minimum.
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Rebelle, à la fois tragique et plein d'espoir, est imprégné par la présence magnétique de sa jeune interprète, Rachel Mwanza, actrice non professionnelle de 15 ans, d'une justesse inouïe.
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…un drame intriguant et dérangeant qui traite un sujet douloureux d’une manière totalement impartiale…
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S'entourant d'acteurs non-professionnels, le réalisateur Kim N'Guyen louvoie entre le réalisme et le romanesque, instillant même le fantastique à travers les visions de l'héroïne. On regrettera en revanche qu'une voix-off paraphrasante ne vienne inutilement alourdir le propos et qu'une tendance à la pose s'exprime au détriment de la dimension viscérale.
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Mené par une actrice désarmante de naturel, "Rebelle" emmène le spectateur dans une histoire où se mêlent les superstitions traditionnelles et le pragmatisme de la guerre.
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Un film qui saisit par son degré de maturation et sa maîtrise aussi bien esthétique que dramatique.
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Rebelle dépasse le cadre du film à thème, et propose une romance sans eau de rose portée par des jeunes acteurs au magnétismes évidents. Un choc !
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Le parti pris de N’Guyen de ne pas tomber dans le mélodrame est bien choisi et plutôt admirable. Le scénario est ingénueux et sensible pour adoucir l’impact que ce sujet très dur peut avoir sur les spectateurs.
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Dans un pays d'Afrique subsaharienne, le calvaire d'une jeune fille de 12 ans, enrôlée de force comme combattante rebelle... Un récit de survie surprenant, au croisement du réalisme violent et de la fable, qui réserve un long intermède sentimental, lyrique et non dénué d'humour.
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Tourné au Congo avec en majorité des acteurs non-professionnels (dont la jeune Rachel Mwanza, prix d’interprétation au dernier festival de Berlin), Rebelle nous plonge dans l’horreur de la guerre civile et de l’endoctrinement des jeunes pour servir la cause des opposants au pouvoir. Difficile de porter à l’écran un tel sujet sans tomber dans des facilités que le film n’évite pas toujours, sans que cela suffise pourtant à rendre l’entreprise détestable.
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Lumière léchée et cadres fignolés pour raconter une histoire d’enfants soldats malgré eux dans un pays d’Afrique centrale. On préfèrera la sauvagerie faussement documentaire d’un Johnny Mad Dog à ce réceptacle de bonnes intentions un peu putassières uniquement destinées à séduire la communauté occidentale.