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Dans ce conte érotique filmé en 3D, Jean- Claude Brisseau met en scène deux colocatrices amantes au quotidien soudain bouleversé par leur rencontre avec une jeune femme sexuellement très libérée, poursuivie par son petit ami éconduit. Le tout sous le regard d’un voisin, vieux sage épris de yoga. Une histoire de désir(s) et de lévitation donc, comme un mix entre Choses secrètes et Céline. Et c’est bien là que le bât blesse. Car si comme tout auteur qui se respecte, Brisseau aime creuser film après film le même sillon, il donne ici l’impression de bégayer. Certes, il filme toujours aussi sensuellement les étreintes de ses différents protagonistes. Certes on peut être emporté par son obsession à percer le mystère du désir et sa croyance inouïe en ce qu’il raconte. Mais quand les mots prennent le pas sur les images, difficile de ne pas décrocher voire de pouffer presque malgré soi à ses discours naïfs sur le désir, plombés par l’interprétation plus qu’inégale de ses comédiens dont
certains semblent totalement dépassés par ce qu’ils ont à jouer et appuient sur leurs dialogues au lieu de les sublimer. Seules Anna Sigalevitch et Fabienne Babe (qui retrouve Brisseau 30 ans après le magistral De bruit et de fureur) s’en tirent avec les honneurs.
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- Que le diable nous emporte
Que le diable nous emporte
Première
(1 critique)