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La proposition avait de la gueule. Le film un peu moins : jamais ambigu, complètement bateau, Ondine boit rapidement la tasse et ne convertit à aucun moment ses promesses de mystère, préférant devenir une chronique de campagne anodine sur un père qui s'occupe de sa fille malade et planque une femme énigmatique dans sa cahute.
Toutes les critiques de Ondine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Embarquez donc avec Syracuse, le pêcheur au grand coeur, Ondine, la ravissante et secrète naïade et Annie, la fillette courageuse et fougueuse, pour un voyage au pays des rivières, des torrents, des cascades et des lacs. L'espoir est au bout de la quête. Vos rêves peuvent devenir aussi un jour des réalités.
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par Yann Lebecque
La naïveté, la candeur ne sont des défauts que dans le monde cynique, et permettent en réalité de découvrir un chemin vers le bonheur. Jordan nous offre une heure et demie de rêve, d'évasion, d'amour et de merveilleux.
(...) le plus gros défaut de Jordan en tant que cinéaste est de ne pas être jusqu'au-boutiste, de ne pas s'emparer de son sujet à bras-le-corps : il finit donc par tuer le mystère qui entoure Ondine dans des scènes lourdement explicatives, sans toutefois parvenir à complètement briser le charme et l'humour de cette touchante histoire d'amour, bercée par l'enivrante musique de Sigur Ros.
Peinant toutefois à dessiner des enjeux clairs, il est difficile de savoir où va le film. Chronique sociale et histoire d'amour ? Portrait d'un père et d'une famille brisée ? Réinterprétation d'un mythe et douce critique de la très catholique Irlande ? Le mystère autour de la prétendue nymphe, maintenu par un suspens menant progressivement vers un dénouement prévisible et surtout très maladroit, n'arrangent rien à l'affaire. Il faut donc du temps pour comprendre où Jordan veut aller en empruntant la voie mythologique. Et la réponse, paradoxale mais locale, tient au besoin de faire tenir ensemble la mystification et la démystification, le désir de fiction et la vérité la plus crue (sinon sordide), pour redonner du sens aux choses et à la famille en particulier. Pas sûr qu'on adhère complètement mais l'idée se défend. Pour le reste, Chris Doyle à la photo sature un paysage aussi verdoyant que fabuleux, offrant au film un style visuel où onirisme et réalisme cohabitent. Inégal mais plutôt cohérent, ceci compense un peu la mise en scène sans qualités de Jordan. Sinon Farrell fait le boulot, égal à lui-même, toujours imbibé, lourdaud, mais définitivement attachant avec son regard d'enfant égaré.
Pour peu qu'on se laisse embarquer par le très convaincant Colin Farrel et imprégner par la rudesse des paysages du comté de Corke, on appréciera ce conte moderne dont l'intrigue est plutôt bien charpentée.
Alors que la grève des scénaristes hollywoodiens bloque l'un de ses projets, Neil Jordan, généralement audacieux et ambigu (Mona Lisa, The Crying Game) imagine l'histoire toute simple d'un pêcheur irlandais ramenant dans ses filets une enchanteresse. Tout le monde autour de lui semble ravi : l'actrice polonaise Alicja Bachleda hérite d'un joli rôle international ; Christopher Doyle, le célèbre chef opérateur, imagine déjà les superbes images qu'il va pouvoir concocter ; et Colin Farrell, qui aime bien varier les plaisirs - Alexandre le Grand pour Oliver Stone et un personnage dostoïevskien dans Le Rêve de Cassandre, de Woody Allen - se réjouit, lui, à l'idée d'imiter l'accent rocailleux du coin... A l'arrivée, Alicja est adorable, les images de Christopher sont superbes et Colin est crédible au possible. Est-ce que cela fait un gentil roman photo ? Oui. Un grand film ? Non.
Une histoire charmeuse et peu commune qu'a choisi de mettre en scène Neil Jordan, où la pure féérie chatouille ingénieusement la dure réalité. Mais l'esthétique et le scénario demeurent trop balisés pour convaincre.
Dommage qu’il faille près de deux heures à Neil Jordan, réalisateur capable du meilleur ("Mona Lisa") comme du pire ("A vif"), pour résoudre cette équation à deux inconnus: un homme et une femme. Plus monolithique que jamais, Colin Farrell est exaspérant à souhait en rustre bourru et l’on se désintéresse assez vite de ce dépliant touristique fadasse malgré une splendide photo de Christopher Doyle, le complice habituel de Wong Kar-waï.
Comme Julie Bertuccelli avec L'arbre, Jordan s'essaie au conte et au mélange complexe entre rêve et réalité, via un récit vécu à travers les yeux d'une petite fille. Mais il ne se confronte jamais vraiment au coeur de son sujet et se réfugie dans le contemplatif. Le résultat manque de rythme, de relief, de force et d'émotion. Le Jordan de The Crying Game est bien loin !