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En portant à l’écran le roman d’une autre (le prix Renaudot 2012 de Scholastique Mukasonga), Atiq Rahimi semble avoir perdu tous ses repères. Oubliée la maîtrise implacable de Syngué Sabour. Dès les premiers plans, peuplés de ralentis inutiles, on perçoit son parti pris voué à l’échec : apporter de la joliesse dans un monde brutal et ramer à contre-courant de ce portrait d’un institut catholique formant de jeunes Rwandaises à devenir l’élite du pays. Située en 1973, l’action décrit les tensions entre Tutsis et Hutus qui trouveront leur apogée lors d’une sanglante guerre civile vingt ans plus tard. Mais à multiplier les personnages, Rahimi est soudainement forcé d’en zapper certains pour que tout tienne en 90 minutes. La dernière ligne droite, aux ellipses maladroites, en vient même à brouiller la compréhension. Souci de scénario ? Erreurs de montage ? Son premier loupé.