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Après un premier fi lm situé dans l’univers carcéral, le Danois Michael Noer poursuit son exploration du monde criminel avec ce drame familial qui, tout en décrivant avec précision un contexte social explosif, explique le parcours fatidique de deux frères. Alors que les difficultés économiques poussent les jeunes dans l’illégalité, les gangs s’organisent en fonction des origines ethniques, opposant les Européens de l’Est aux Moyen-Orientaux. En détaillant les modes opératoires des diverses formes de banditisme, Northwest ne perd toutefois jamais de vue l’ancrage humain, qui donne de l’épaisseur aux personnages. Le réalisme de ce parti pris est accentué par le tournage en caméra portée et par une interprétation très convaincante. Les deux personnages principaux sont en effet joués par des acteurs non professionnels, frères dans la vie. Seul bémol, le dénouement ultra-prévisible d’une histoire qui se répète depuis la nuit des temps.
Toutes les critiques de Northwest
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On ressort chamboulé et entièrement conquis par ce choc visuel qui fera sûrement date dans l’histoire du cinéma indépendant danois.
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Les jurés du Festival internationnal du film policier de Beaune (...) ont décerné avec raison les Prix du jury et de la critique à "Northwest". L'efficacité du thriller est indéniable (...)
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Michael Noer signe une pépite d'un noir brillant au crescendo remarquable.
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Avec Northwest, le cinéma nordique n’en finit plus de confirmer son étonnante vitalité entre digestion réussie de l’artificiel Dogme et héritage sublimé du Pusher de Refn.
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Cette œuvre radicale et sans issue témoigne d’un terrible constat, à l’opposé des idées préconçues sur l’aisance sereine des sociétés nord-européennes.
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Formé au documentaire, Michael Noer réalise un film efficace, tendu, d'un réalisme sombre.
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Le fric facile, les filles, la dope : son escalade manque certes d'un peu de surprise, mais le Scorsese scandinave l'orchestre avec brio, lui insuffle une tension et une vérité saisissantes. L'émotion pointe également, car sous la carrure puissante de Casper se cache un coeur tendre, un gamin complexe, fragile et pétri de doutes.
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Loin de la trajectoire balisée, Noer n'a pas peur des scènes casse-gueule et, par son audace, capte des choses que l'on ne voit pas ailleurs (l'angoisse de la nuit et du lendemain, la trouille au ventre, le sentiment d'échec, la lâcheté et la culpabilité, les adieux à un enfant). Dieu sait si les tentations (complaisance, inflation glauque, chantage à l'émotion, démagogie suintante) étaient nombreuses. De toute évidence, Noer n'a pas le sens du calcul. Il est mû par quelque chose de plus instinctif : il use de sa caméra comme une arme en quête de vérité et d'intensité. Il n'en oublie pas pour autant de poser des questions de cinéma. Jusqu'au plan final, bouleversant.
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Il y a quelque chose de l'énergie de Scorsese dans ce thriller d'initiation criminelle au tempo brutal, mais la caméra, qui capte la candeur et l'effroi juvéniles, lui donne une tendresse poignante.
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Michael Noer démontre qu’il peut diriger un film d’action crédible (cf. les scènes de poursuite) sans toutefois en négliger la dimension humaine, voire affective. Bref, il pourrait réaliser un peu n’importe quel film urbain contemporain. Quant à savoir s’il réussira à se distinguer de la cohorte des bons faiseurs, à Copenhague ou à Hollywood, cela reste indécidable.
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Avec Northwest, Michael Noer revisite le film de genre en le plongeant dans le grand bain du naturalisme, qui oblitère toute mythologie, au profit d'une approche âpre et réaliste. Il est aidé dans son parti pris par l'impressionnant Gustav Dyekjaer Giese, qui fait ses débuts au cinéma. Donnant la réplique à son propre frère, le jeune homme a cette présence animale et un regard – surtout – qui ridiculisent, par leur force, les performances dans le même registre d'acteurs hollywoodiens plus chevronnés.
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Si "Northwest" s’inscrit dans cette tradition, il le fait avec une fraîcheur et un réalisme qui lui donnent des airs de première fois. Il y a d’abord l’ancrage, inhabituel, dans l’une des cités les plus pauvres de Copenhague – le Northwest du titre – filmée comme si on y était. Puis la justesse documentaire d’un script sans manichéisme qui colle aux basques de Casper, petit cambrioleur mais bon fils et frère attentionné, cornaqué par un baron du coin, dealer et proxénète. Enfin, la mise en scène nerveuse, viscérale, et des acteurs qui ne semblent pas en être (mention spéciale au novice Gustav Dyekjaer Giese). Un film vrai et percutant, entre "Pusher" et les frères Dardenne.
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Plongée saisissante dans le monde de la pègre à la mode danoise, Northwest doit beaucoup à la caméra inspirée de Michael Noer. On pense à l’influence de son compatriote Nicolas Winding Refn et sa
trilogie Pusher. Même empathie pour les personnages alliée à une certaine sécheresse de style, limite coup-de-poing. La chasse à l’homme finale est particulièrement poignante. -
Si Northwest parvient à faire dérailler la trame générique et à surprendre notre horizon d’attente par l’émotivité poignante de ses personnages (jusqu‘à leur faire perdre le contrôle de leurs fonctions intestinales), il s’achève sur un vide. Le dernier plan relègue d’ailleurs la violence hors champ pour nous laisser littéralement dans le flou, aussi bien celui de la profondeur de champ que du propos. Le programme du film (la précarité mène au trafic, le trafic à la violence, la violence à la mort) est exécuté avec précision, mais ne laisse guère entendre ce que Michael Noer peut avoir à dire de particulier une fois ce constat établi.
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Pas de quoi se lever, n'étaient les qualités de metteur en scène de Michael Noer, qui imprime au film une tension palpable et qui ne lâche pas son sujet. Une sécheresse et une rapidité qui font penser au Nicolas Winding Refn de la trilogie Pusher.
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L'histoire -- souvent vue -- d'un jeune homme qui, avec son frère, va de petits larcins en gangs nettement plus dangereux ; Deux qualités : la mise en scène fébrile et la révélation d'un formidable jeune comédien.
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Ainsi le long-métrage de Michael Noer, ne tombe jamais dans la démonstration, ni l’émotion facile et le pathos vers lequel l’histoire pourrait facilement basculer, et c’est la sa grande force. Malheureusement c’est aussi sa faiblesse, en distançant trop les choses, c’est l’émotion qu’il repousse et alors l’attachement du spectateur pour son récit et ses personnages. Ces derniers qui sont pourtant très travaillés, notamment celui de Björn en même temps tyran destructeur et figure attachante du père que les deux frères ont perdus, en même temps que celle de mentor. On regrette alors que le film ne finisse pas par assumer ces forces et enfin les dépasser pour être plus qu’un bon drame, plein de sincérité, mais finalement un peu anodin.
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Malgré le naturalisme blafard qui menace parfois (caméra à l’épaule, grisaille du quotidien), le cinéaste fait valoir beaucoup de flair – la direction d’acteur est saisissante – et un style qui éclate dans la photographie minutieuse d’un quartier de Copenhague.