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Fidèles au livre et à eux-mêmes, les Coen réalisent leur film le plus sombre et le plus maîtrisé. L'un des plus jouissifs aussi, qui contient une bonne demi-douzaine de scènes d'anthologie, réglées au millimètre près, sans un détail de trop. L'humour noir, dosé avec parcimonie, sert beaucoup plus de révélateur que d'expédient frivole.
Toutes les critiques de No Country for Old Men
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Entre un boeuf et un homme, l'issue du combat n'est pas si sûre, balance un moment le shérif, qui fait volontiers rimer philosophie avec plaisanterie. Mais plus l'enquête avance, moins ce nostalgique de valeurs qui n'ont plus cours comprend le déchaînement de violence auquel il assiste. Vers la fin, le film ralentit, gagné par une lenteur mélancolique, une méditation qui n'a plus rien de sarcastique. On voit alors se dessiner le portrait d'un homme qui ne reconnaît plus son pays, ni son père. Un homme poursuivi lui aussi, hanté par la perte.
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Rejoignant au sommet Blood Simple (1984) et Fargo (1996), No Country for Old Men est une oeuvre tendue sur le fil du rasoir, palpitante comme une artère tranchée, mais aussi subtilement distanciée. Un film coenien comme on les aime, à double fond et double visage, distribuant l'humour et le macabre, la farce sanglante et le pessimisme métaphysique, la puissance du film noir et les magnificences du film de route.
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En parfaite fusion avec le roman de Cormac McCarthy, les frères Coen installent les dérapages contrôlés d'un scénario jouissif, complexe et dynamisé par une distribution pour Oscars. A travers cette méditation sur la déshumanisation du monde, nuancée par la poésie des paysages, le lyrisme douloureux de la musique, les frères Coen abordent un nouveau territoire qui mérite tous les superlatifs.
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Il arrive parfois qu'un film surpasse le roman dont il est l'adaptation. C'est le cas du nouvel opus des frères Coen dont le talent de cinéastes, le sens du montage et l'exceptionnelle photographie subliment l'épopée macabre de McCarthy.
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Les frères Coen renouent avec l'ambiance noire de Sang pour Sang et de Fargo. La violence et la maîtrise visuelle en plus.
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Un western où les dealers ont remplacé les cowboys, un film d’action avec flingues, poursuites et suspense, une peinture crépusculaire du monde : ce dernier opus du tandem Coen est remarquable. A tous points de vue : superbe photo, dialogues excellents et une équipe d’acteurs dont le moindre rôle a de l’épaisseur, de la vie (dont quelques tarés à la manière de « Fargo », quoique moins rigolos !). Fil rouge du film : le vert, la couleur du dollar, ce sacro saint dollar au fort pouvoir de perversion, capable de pousser un type à risquer sa peau et celles des siens, de transformer en quelques secondes un adolescent généreux en futur business man. Autant dire que malgré quelques bienvenues doses d’humour, l’histoire adaptée d’un roman de Cormac McCarthy, n’est pas très porteuse d’espérance. Pas de pays, pas de frontières, pas de conscience : juste le fric et la drogue et une vie qu’on joue à pile ou face. A côté de ce tableau, la conquête de l’ouest d’hier a tout d’une balade de santé. A l’ouest aujourd’hui, les cowboys (l’anachronique Tommy Lee Jones au désespoir tranquille) sont fatigués, très fatigués.