-
En le sortant à la sauvette, même le distributeur croit devoir afficher une sorte de honte vis-à-vis de ce petit thriller paranoiaque adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick. Pourtant, l’hilarante accumulation de péripéties qui s’abattent sur Nicolas Cage, Jessica Biele et Julianne Moore en fait le film le plus fun de cet interminable (deux mois !) purgatoire cinéphilique qui précède toujours Cannes.
Toutes les critiques de Next
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le Mondepar Jean-François Rauger
Ce qui est finalement remarquable dans le film de Lee Tamahori, c'est que cette idée, qui semble nier l'irréversibilité du temps, contredit parfois l'exigence d'efficacité liée à tout film d'action hollywoodien. Rien ne peut en effet prédire que ce que l'on voit a vraiment eu lieu.
- Paris Matchpar Christine Haas
Ici, la transposition contemporaine de "L'homme doré" par le scénariste Gary Goldman est dynamisée par des effets spéciaux et des cascades magnifiquement chorégraphiées. Mais Lee Tamahori se montre plus convaincant dans le mouvement des corps masculins que dans les dialogues féminins, qui tendent à la caricature. Si Nicolas Cage frôle parfois le ridicule dans sa gestuelle new age zen, il est sauvé par l'humour et le second degré. Quant au film, il se vit comme un jeu vidéo très vite oublié.
- Fluctuat
Enième récit de Philip K Dick dont s'empare le 7ème art, Next est une caricature de films d'action qui se complaît dans un mouvement perpétuel et explosif aussi fatiguant que vain. Avec cet efficace produit commercial, Lee Tamahori (L'âme des guerriers) réalise une adaptation unidimensionnelle sans ouverture ni ambition. Frustrant et indigeste.
- Exprimez-vous sur le forum NextPhilip K Dick est à la mode. Après Minority Report, A Scanner darkly ou Paycheck pour citer les plus récents, c'est au tour de Next, adaptation de The Golden Man (L'homme doré), d'arriver sur les écrans. La nouvelle se déroule dans le futur mais les scénaristes-producteurs ont préféré situer leur film à notre époque. Les 70 millions de dollars de budget étant visiblement concentrés dans les effets pyrotechniques.Encore imprégné d'un esthétisme froid et métallique, très « James Bondien » (Meurs un autre jour), Lee Tamahori signe un film d'action hyper-conventionnel, très rythmé mais globalement inintéressant. Cris Johnson, alias « Franck Cadillac », magicien miteux dans un casino de Las Vegas, voit son futur avec 2 minutes d'avance. Il en profite pour compléter ses revenus avec discrétion et « ...toujours contre la banque ». Ce don devient vite le seul espoir d'empêcher l'explosion d'une bombe nucléaire dérobée à la Russie. Alors qu'il est pourchassé par le FBI et les méchants terroristes français, sa rencontre avec Liz, incarnée par l'appétissante Jessica Biel, est l'ultime ingrédient de base d'un film très, très basique.Les rotors d'hélicos font tchac-tchac, le mitraillage en règle bang-bang, les poings pif-paf et Nicolas Cage et Jessica Biel bisous-bisous. Monté comme un clip sur-vitaminé, où la musique appuie les scènes d'actions avec trop d'insistance, ce cocktail d'emprunt (Un jour sans fin, Matrix, James Bond...etc.), est plus saoulant que grisant. Et son fort goût de déjà-vu contamine jusqu'aux acteurs. Ainsi, Nicolas Cage, bouche ouverte grimaçante, arbore-t-il toujours sa lèvre lippue comme un étendard à planter en territoire ennemi lorsqu'il joue au super-héros. En mode « looser défraîchi », c'est le regard « cocker triste breveté » que l'on retrouve sans surprise. Mécanique et répétitif ; quelqu'un pourrait-il sortir Nicolas de sa cage ? En face, Julianne Moore, mi-agent Starling (Hannibal), mi-Jack Bauer (24H), cultive l'idée que tous les moyens sont bons pour lutter contre le terrorisme. C'est à la mode...Heureusement, l'action, menée tambour battant dans de magnifiques décors naturels, parfois trop numérisés, et un certain humour, répétitif, offrent toutes les garanties d'un divertissement efficace. Pas le temps de s'ennuyer donc... ni de réfléchir. Et c'est bien là le problème. D'un passionnant point de départ, Lee Tamahori signe un pur film d'action qui répond aux critères en vogue mais sans inspiration particulière. Les multiples potentialités de la nouvelle de Philip K. Dick ne débouchent sur aucune piste (déterminisme, champs des possibles...) à même d'ouvrir la réflexion. Dommage, elle s'y prêtait à merveille.Rien de neuf donc, dans le meilleur des mondes du « film-d'action-à-gros-budget-qui-ne-réfléchit pas-de-crainte-de-faire-fuir-son-public ». Seulement de quoi agacer les fans de l'auteur de Science-Fiction, frustrés d'un film conséquent qui aurait mérité d'allier fond et forme, action et réflexion, biscotos et cerveau. Next
De Lee Tamahori
Avec Nicolas Cage, Julianne Moore, Jessica Biel
Sortie en salles le 25 avril 2007Illus. © TFM Distribution
- Exprimez-vous sur le forum Next
- Lire les chroniques de A Scanner Darkly, Paycheck
- Lire le dossier Philip K. Dick
- Lire le fil adaptation sur le blog cinéma