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S'il s'agit de définir le dernier film de Canet en un seul mot sans doute faut-il choisir "efficace". La mise en scène est nerveuse et malgré l'histoire d'Harlan Coben particulièrement alambiquée on parvient à ne pas perdre le fil de l’intrigue. Ajoutons à cela que transposer un roman qui se déroule aux Etats-Unis à Paris est une performance qui a elle seule mérite que le réalisateur reçoive un César. Bref, sans crier au chef-d’œuvre, ce nouveau long de Canet fonctionne, et on n’en demandait pas plus.
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« Pas mal », c'est ce qui vient spontanément à l'esprit devant Ne le dis à personne, le second film de Guillaume Canet, adapté d'Harlan Coben. Ou « ni fort ni faible », juste assez sympathique pour qu'on y croit un peu, à ce thriller relativement bien bricolé où François Cluzet culmine en compensant la candeur de son réalisateur.
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- vos impressions ? discutez du film Ne le dis à personne sur le forum cinémaAujourd'hui tout le monde veut faire du cinéma. Qu'on soit du métier ou non, chacun a sa petite idée, ses envies et sa DV en bandoulière. On veut ainsi faire croire qu'en chacun de nous sommeille un apprenti cinéaste ne demandant qu'à éclore. Pourtant les films ont rarement été aussi mauvais et la production française aussi désastreuse et corrompue. Les festivals de courts métrages où convergent massivement nos apprentis sont ainsi devenus de grandes foires aux illusions où l'espoir est autant bradé que les films sacrifiés sur l'autel de la médiocrité. Quel rapport, me direz-vous, avec Ne le dis à personne, le second film plutôt sympathique de Guillaume Canet ? Un lien peut-être dans cette volonté de faire du cinéma sans avoir réellement conscience de ce qu'il est, juste parce qu'on a envie de faire du cinéma, et que ça ne se discute pas.En adaptant un roman d'Harlan Coben, auteur « best seller » du polar, Canet s'est certainement fait plaisir, un peu comme un gosse à qui l'on confie une responsabilité d'adulte. Il avait réussi à en convaincre quelques-uns avec Mon idole, plutôt passable. Avec Ne le dis à personne il arrivera sans peine à rassembler le public et qui sait, peut-être même une partie de la critique. A quoi tient donc son adaptation ? Comment se fait-il que, pendant plus de deux heures, on perde toute conscience du temps, voire qu'on y prenne même du plaisir ? D'abord à pas grand-chose, ou plutôt par une sorte de candeur qui gomme les partis pris impersonnels du film. Car Ne le dis à personne n'a aucun style à soi, aucune originalité. Un peu comme son auteur. C'est un gros patchwork d'intuitions et de conventions, d'effets piqués ici et là, soit un vague mais habile camouflage de son absence de mise en scène, largement compensé par son intrigue et son montage.L'histoire justement. Une classique enquête avec la vérité en point de mire, dérivant en course-poursuite et menée avec force par François Cluzet qui pilote aisément le film en se donnant à fond (on l'a rarement vu aussi bon, aussi physique). Dans le détail, ça raconte l'histoire d'un homme recevant un e-mail de sa femme qu'il croyait morte, assassinée par un tueur en série huit ans plus tôt. Surveillé, pris dans un complot, un engrenage et une série de meurtres dont on l'accuse, il est obligé de fuir la police et de mystérieux hommes de main pour retrouver sa belle et résoudre l'énigme. Un récit plutôt malin donc, très conscient de ses effets, avec de multiples personnages qui s'entrecroisent, tout en ménageant un suspens plutôt efficace à défaut d'avoir une vraie profondeur. Transférant l'intrigue de New York (dans le roman) à Paris, Guillaume Canet se sort bien de cette migration du récit. Il joue avec les lieux et les ambiances, lumineuses et estivales, leur donne une réalité, une authenticité. Il attribue ainsi des enjeux aux mouvements dans lesquels sont lancés les personnages.En compensant son absence de regard par un catéchisme de l'acteur qui n'échappe pas toutefois au sur-casting (le moindre rôle est un guest), Canet s'en sort par ce qui l'excède (les autres comédiens) et sa naïveté. De fait, il séduit aussi par sa volonté de donner une musicalité et un rythme soutenu, une certaine enveloppe lyrique au film, malgré une playlist mainstream (B.O en grande partie composée par M). À force de contrepoint juvénile, il finit même par justifier l'allure de son projet jusque dans son récit, qui prend un amour d'enfance comme objet central. Guillaume Canet arrive donc à faire oublier son côté teenager béat et lisse en misant malgré lui sur ses défauts pour faire vivre son histoire. C'est par cette simplicité du débutant, ce désir et cette volonté de faire que l'apprenti-réalisateur arrive finalement à nous mener en bateau jusqu'au bout. On l'oubliera probablement plus vite que les producteurs, qui ont trouvé là un film presque trop facile à vendre. Mais après tout, ce n'est pas un problème, et au moins on n'aura pas trop perdu notre temps.Ne le dis à personne
Réalisé par Guillaume Canet
Avec François Cluzet, André Dussollier, Marie-Josée Croze
France, 2006 - 125 mn
Sortie en France : 18 octobre 2006
[Illustrations : © EuropaCorp]
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