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C’est un documentaire qui ne ressemble vraiment à aucun autre. Un monologue intérieur comme jeté à la face du monde, bouillonnant et pourtant d’une maîtrise insensée. Un film éminemment personnel et pourtant foncièrement universel. Car la dépression de son auteur est une maladie qui peut ronger chacun d’entre nous. Car ce monde agressif qui l’étouffe est aussi le nôtre. En janvier 2016, six mois après la fin d’une histoire d’amour qui l’avait conduit à s’installer dans un petit village d’Alsace, Franck Beauvais se retrouve seul, au chômage, coupé de ses proches et sans perspective d’avenir. La nature luxuriante qui l’entoure pourrait être source d’apaisement. Elle ne fait que rajouter à sa noirceur, décuplée par l’écho lointain du monde extérieur : notre pays plongé en état d’urgence après les attentats de novembre. Alors, pour passer le temps, il visionne des films. Matin, midi et soir, jusqu’à plus soif. Et un beau jour, au bout d’un an, alors qu’une éclaircie apparaît dans son existence, il se décide à raconter ce mal-être par ces films qui l’ont accompagné quotidiennement. Un mash-up de courts extraits des quelque 400 œuvres de fiction vues, accompagné en voix off du journal intime de cette descente aux enfers et d’une possible remontée vers des eaux moins sombres. Le résultat se révèle d’une poésie aussi renversante qu’envoûtante, où jamais les mots ne viennent expliquer les images, pas plus que les images ne bégaient avec les mots. Un geste cinématographique d’une beauté poignante.
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- Ne croyez surtout pas que je hurle
Ne croyez surtout pas que je hurle
Première
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