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Renforcée par le choix d’un sujet voisin, la présence répétée de Sareh Bayat au générique et le distributeur français commun, la proximité du premier long métrage d’Ida Panahandeh avec Une Séparation d’Asghar Farhadi n’est pas qu’une vue de l’esprit. Elle saute tellement aux yeux qu’il faut prendre du recul pour mesurer les différences entre les deux films qui forment une sorte de dyptique sur la condition de la femme iranienne – de l’épouse, plus précisément. Nahid pourrait ainsi être la suite directe d’Une Séparation : l’enfant a choisi de vivre avec sa mère (un rôle que ne jouait cependant pas Sareh Bayat dans le chef-d’œuvre de Farhadi), une nouvelle vie commence pour ces deux êtres fragilisés par les événements. Un garçon, plus jeune et ingérable, remplace la pré-adolescente sensible, et à l’ex-mari relativement sensé se substitue un être électrique, ancien drogué en phase balbutiante de réhabilitation. Mais contrairement à Une Séparation, qui recouvrait tout le spectre social, religieux et politique de l’Iran avec son intrigue à multiples tiroirs et ses nombreux personnages, chacun porteur d’une parole et d’une conviction, Nahid est entièrement focalisé sur l’héroïne dont le comportement et la dérive intime sont dictés par ses rapports tronqués aux autres. Elle se fâche avec son fils qui lui en veut de ne pas chercher à le comprendre ; elle attise la vengeance de son ex-mari par son mépris ; elle met en danger sa nouvelle histoire d’amour parce qu’elle finit par douter d’elle-même et des hommes. Nahid n’a de prise sur rien et c’est là que repose sa tragédie. Son sort étant dans les mains du patriarcat, elle s’enfonce dans une forme de déni, motivée par l’orgueil et une surestimation de sa capacité à maîtriser son destin. Au final, comme Farhadi, Ida Panahandeh ne condamne personne et clôt son beau film sur un plan d’ensemble énigmatique, shooté par une caméra de surveillance. Tout un symbole.
Toutes les critiques de Nahid
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Encore une pépite venue d'Iran. (...) Un superbe film aussi politique que romanesque, servi par une écriture précise et jamais manichéenne des différents personnages.
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Un film courageux, à la fois engagé et féministe, mais qui possède en même temps une étrangeté suffisante pour transfigurer le dossier de société attendu en véritable œuvre de fiction.
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L’intelligence et la sensibilité du premier film d’Ida Panahandeh sont à la mesure de sa pudeur: Nahid révèle (...) le décalage entre la réalité d’une société en mutation et les lois figées qui la régissent.
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Plus que dans la relative discrétion de sa mise en scène, la cinéaste s’affirme dans l’écriture de ce scénario mûri durant deux ans, et pour lequel elle dit s’être inspirée de ses souvenirs d’enfance.
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C'est subtil, intense. A découvrir.
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Quel film magnifique que ce portrait d'une louve qui se débat dans un monde où les maris, les frères et les fils font la loi !
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Il faut du courage pour faire un film si juste, et presque aussi difficile à aimer que sa protagoniste.
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Une petite ville iranienne au bord de la mer Caspienne filmée en pleine grisaille sert d’écrin à ce film sensible confirmant à quel point il est difficile d’être une femme dans l’Iran d’aujourd’hui.
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Sans verser dans le film démonstratif, mais avec beaucoup d'élégance et d'intelligence dramatique, Nahid explore la condition féminine dans la société iranienne.
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Portrait de femme et peinture de moeurs, Nahid impressionne par la façon dont Ida Panahandeh mène son récit: justesse du propos, réalisme nourri, acuité du regard, mariage du romanesque et du quotidien...
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Une réussite magnifique, sublimée par la composition vibrante de Sareh Bayat.
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Le sujet est traité avec beaucoup de sobriété et de simplicité, il aborde à travers ce personnage central la question de la condition féminine, sans pour autant tomber dans un militantisme forcené.
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Malgré de louables intentions et une mise en scène soignée, Nahid manque de singularité et de mordant pour véritablement intéresser : la poésie du film ne saurait compenser l’absence de tension d’un script trop engoncé dans son programme.
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Drame féministe et social soutenu par une jolie mise en scène, Nahid est une œuvre fort louable, malgré un sujet et des thématiques communs à beaucoup d’autres films du Moyen-Orient.
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Sans faux pas - ni fulgurance -, le récit arpente de la sorte la piste du drame intime s’employant à démont(r)er l’hypocrisie et la pesanteur d’une hiérarchie sociale où des valeurs familiales fondées sur le patriarcat finiraient d’office par primer sur le bonheur individuel et, a fortiori, féminin.
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Si la situation est bien sûr propre a la société iranienne, le propos est tristement universel.
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Instructive et surprenante, mise en scène avec sensibilité dans une atmosphère grise et nuageuse, cette histoire révèle, aussi, le point de vue d’une jeune réalisatrice à suivre.