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Après De Palma, John Woo et J.J. Abrams, Tom Cruise épingle donc un nouveau Pygmalion de luxe au tableau de chasse de la franchise Mission : Impossible, en la personne de Brad Bird, l’homme derrière Les Indestructibles et Ratatouille, génie réputé pour son sens de l’action bouillonnant, virtuose, et sa compréhension intime des grandes mythologies pop. Aux commandes de ce quatrième opus, Bird livre donc un film d’action… euh… bouillonnant, virtuose, et innervé par une compréhension intime des grandes mythologies pop. Logique. Soit le meilleur épisode de la saga depuis le chef-d’œuvre inaugural de De Palma, un actionner dingo bourré de scènes d’anthologie qui remplirait à elles seules un Top 5 2011 (l’évasion-cartoon de la prison, la poursuite à l’aveugle dans la tempête de sable, l’ascension de la Burj Khalifa… faites votre choix), auquel il ne manque qu’un poil de hauteur de vue théorique – et un McGuffin moins moisi – pour prétendre à la première marche du podium. Mais le plus beau dans l’affaire, c’est Tom Cruise himself, déchaîné, magnétique et iconique comme il ne l’avait plus été depuis les années Spielberg/Michael Mann, très conscient (et manifestement ravi) d’opérer ici un come-back triomphal. « L’échec n’est qu’une répétition pour le succès », philosophe l’agent Ethan Hunt entre deux séquences de haute voltige vertigineuse. Aucun doute qu’à ce moment-là, c’est d’abord de lui dont parle Tom Cruise. De lui, et de son statut de movie-star la plus inoxydable de la planète.
Toutes les critiques de Mission : Impossible, protocole fantôme
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le but de PROTOCOLE FANTÔME n’est jamais de lorgner vers des sagas modernes (c’est toi qu’on regarde BOURNE) comme a pu le faire la franchise James Bond. Mais bien de délivrer un spectacle old school à la manière des films d’aventure ou d’action d’antan. Un rollercoaster imparable, qui déjoue par le fun son manque total de crédibilité (ben oui…) ou d’enjeu sur l’issue du récit (ben oui, ils gagnent à la fin, pardi). Et cette gageure, Brad Bird la remplit de la plus belle des façons : le scénario développe avec simplicité mais efficacité les émotions des héros, les moments de bravoure sont d’une intensité ahurissante – la scène sur la Burj Khalifa étant sans doute la cascade la plus impressionnante jamais vue sur grand écran –, la mise en scène est d’une fluidité rare même dans les bastons et poursuites les plus effrénés, et le ton adopté glisse avec joie vers une ironie des plus délicieuses. Les personnages n’hésitent ainsi jamais à brocarder gentiment l’énormité des situations qu’ils vivent, voire à souligner les éventuelles facilités de scénario, en une sorte de connivence faisant s’effondrer le Quatrième Mur. Cette complicité avec le public rend PROTOCOLE FANTÔME attachant comme peu de grosses machines hollywoodiennes actuelles, et avec ses atours assumés de cartoon, rappelle finalement plus l’euphorisante série ALIAS que ne le faisait MI3. Un vrai blockbuster au sens noble du terme, qui ne se prend jamais au sérieux, sans pour autant tenir son rôle de spectacle grand public avec désinvolture. Résultat : en 2h15 haut de gamme, Brad Bird réussit non seulement son passage au live action, mais signe aussi le meilleur film de la franchise depuis le premier volet. Chapeau bas.
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(...) Un scénario qui fourmille d'idées et d'humour, une mise en scène ébouriffante et pas de temps mort : Brad Bird donne un nouveau souffle à la saga mythique.
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par Gael Golhen
Oubliez l'épisode 2 et 3 (ça tombe bien le titre invite expressément au reboot) et revenons au premier Mission Impossible. Le film de De Palma était un chef d’oeuvre précisément parce que le cinéaste avait été cadré. A l’aise dans le mainstream où ses thèmes sont en sourdine et où son génie visuel prend une dimension classique, le remake de la série 60's était son meilleur film parce qu’il s’agissait d’un projet écrit par une armée de scénaristes et dirigé par la star (Tom Cruise). Classicisme brillant, intrigue délirante et star power à tous les étages. Tout le contraire de Mission Impossible Protocole Fantôme qui est pourtant un autre miracle. Un miracle parce qu’il tient constamment en équilibre entre les différentes puissances créatrices. A la fois film de (et sur) Tom Cruise et chef d’oeuvre de Brad Bird (c'est aussi un foirage de JJ Abrams, mais ce n'est pas si grave), la quatrième aventure de l’agent Ethan Hunt remet donc les pendules à l’heure. C’est sans doute trop facile, mais MI4 peut d’abord être vu comme une version live des Indestructibles : le sentiment de flottement et de suspension, de vertige et de vitesse qui fondait le meilleur Pixar est là, intact. La fantaisie visuelle, les idées de mise en scène doivent autant au cartoon (la séquence d’intro avec le claquement de portes digne d’un Tom et Jerry) qu’à la matrice du cinéma des pionniers (Bird cite Chaplin, mais on pense aussi à Schoedsack et aux aventuriers du muet pour la tempête de sable). Et pour son premier film live Bird réussit à mêler challenge technique et logique échevelée de l’aventure comme dans ses meilleures animations.
Pourtant, malgré la volonté de puissance de la réalisation (qui s’échappe même dans des embardées théoriques - la séquence de la mallette), MI4 est aussi le meilleur film de Cruise depuis au moins six ans. Pour Tom Cruise qui a fini par se manger le mur du box office en pleine gueule, MI4 devait être la rédemption. C’est le cas. La dialectique du film (Ethan Hunt est littéralement lâché par tout le monde et doit disparaître pour mieux renaître) est une métaphore à peine déguisé de sa carrière. Mais c’est surtout la manière dont Brad Bird le filme qui (d)étonne. Icône usée (la scène de la benne à ordure), vieillie (l’IMAX montre toutes ses rides), la dernière star Hollywoodienne est de tous les plans et s’offre un comeback tonitruant. Il n'a jamais été aussi félin, aussi balèze et... aussi humain.
On reconnaitra que les personnages sont un peu délaissés sur l'autel de la vitesse et de la performance visuelle, et que, dès que JJ Abrams reprend le contrôle de l'entreprise (en gros les 10 dernières minutes), le film frôle la catastrophe. Mais il suffit à chaque fois d'une idée de mise en scène ou d'un plan (amoureux) sur Cruise pour que le projet se hisse de nouveau au sommet. En clair ? Le meilleur blockbuster de l'année, le meilleur Cruise depuis un lustre et le meilleur Bird depuis Ratatouille. Ca fait beaucoup.
On rit, on tremble, on vibre. Bref, on se régale.
Surprise ! Ce quatrième film est clairement le meilleur de tous. Non seulement il bénéficie d'une intrigue solide, mais il a été réalisé par un as du film d'animation : Brad Bird
Tout cela pourrait être ennuyeux mais c'est passionnant, tant le plaisir que Bird prend à manipuler ses jouets est communicatif (...) .
Retour au bercail pour Mission : impossible, qui avec ce Protocole fantôme renoue avec la double tradition de sa série télé et cinéma. Un film professionnel, séduisant mais un peu sans âme et hanté par son passé.
Notre cadeau de Noël, cette année, c’est le quatrième volet d’une saga qui a démarré il y a quinze ans déjà. Au rendez-vous, tout ce qui a fait le plaisir de cette franchise : des sensations fortes, de l’humour pince-sans-rire, des gadgets improbables et des sports plus qu’extrêmes.
Si le scénario est d'une banale efficacité, la réalisation en a été confiée à un candidat inattendu (...). Sans subvertir tout à fait les règles du genre, il les tord assez vigoureusement pour qu'elles produisent des situations comiques, pour que M : I 4 devienne une espèce de dessin animé interprété par des acteurs.