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Liverpool se passe dans ce coin d’Amérique latine appelé « Terre de feu ». Alonso prend le temps de la congeler en détaillant
par le menu le voyage d’un homme taciturne se perdant dans des paysages aussi arides que lui. Ce sont eux, les véritables personnages de Liverpool. Farrel et les autres n’ont pas vraiment d’importance, tout juste permettent-ils au film d’avancer. À
vitesse réduite. On peut comprendre la démarche quand il s’agit de montrer des êtres qui ont perdu tout sens du contact
humain. Tout comme on peut trouver fascinante la manière dont Alonso en fait des fourmis égarées dans l’immensité de la nature. Mais un peu de chaleur, voire d’épaisseur, procurée à des personnages limités à de simples fonctions (Farrel boit, mange, marche tandis que sa mère est carrément poussée hors champ) aurait été bienvenue pour qu’on ne se sente pas rejetés à l’extérieur d’un film d’une absolue beauté plastique, certes, mais tellement froide.
Toutes les critiques de Liverpool
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Porté par une foi ascétique dans les puissances primitives de son art, Lisandro Alonso, 34 ans, qui s'est fait connaître en 2001 avec le très aride La Libertad, continue de creuser, sans concession, la même veine minérale. Par le soin qu'il apporte au cadre, au son, il insuffle à ses décors une vitalité crépitante, en anime jusqu'à l'élément le plus trivial.
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Naufragé volontaire, explorateur des confins, on ne sait trop comment qualifier ce grand solitaire taciturne qu'est Lisandro Alonso, frère d'âme de Pedro Costa et de Sharunas Bartas. Une sorte de poète de l'ascèse, dont les films sonnent comme les échos d'un monde en voie d'extinction.