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Un ogre qui se casse les dents la veille de la grande fête des ogres, un magicien qui rate son tour de la femme coupée en deux avec son assistante, un vieux monsieur qui tombe amoureux de la paire de jambes de cette femme coupée en deux, un randonneur suréquipé qui reste coincé plusieurs jours dans un ascenseur avec son chien… Voici quelques- uns des dix personnages tous plus allumés les uns que les autres, habitant le même immeuble dont ce film d’animation raconte les destins entremêlés. Les Voisins de mes voisins… marque les débuts dans le long métrage d’un duo bien connu dans le monde du court, Anne- Laure Daffis et Léo Marchand, couverts de prix dans les festivals, dont celui de Clermont. Et le résultat se révèle tout bonnement époustouflant. 90 minutes trépidantes où leur art du burlesque poétique se déploie sans temps mort au fil d’un récit qui réussit à ne jamais perdre un personnage en route tout en multipliant, façon feu d’artifice permanent, les techniques d’animation (papier découpé, dessin, images d’archives…) pour les adapter à chaque personnage et aux situations qu’ils rencontrent. Le tout avec une fluidité jamais prise en défaut. Les ombres de Fellini, de Monsieur Hulot, de La Belle et la bête de Cocteau planent sur Les Voisins… sans jamais écraser un récit qui convoque même l’accident tragique de Lady Di sous le pont de l’Alma, le temps d’une séquence symbolisant l’ambition d’un film qui fait fi de toute contrainte, de tout cadre, de toute cible potentielle de spectateurs pour un geste artistique d’une puissance ludique renversante.
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- Les voisins de mes voisins sont mes voisins
Les voisins de mes voisins sont mes voisins
Première
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