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Vous êtes bien assis ? OK. Tout, ou presque, dans l’histoire complètement dingue des Chèvres du Pentagone, est vrai. Les scènes où l’on assiste à l’entraînement des soldats, qui tentent de traverser les murs ou de devenir invisibles (on insiste sur « tentent »), sont les plus drôles de cette satire décalée qui séduit par sa loufoquerie et sa brochette d’illuminés attachants. Premier long de Grant Heslov, ami de longue date et associé de Clooney, le film souffre d’une baisse de régime à mi parcours qui entame un peu son
capital sympathie. N’empêche, cette « histoire plus vraie que vous ne pourriez le croire », comme l’annonce le générique de début, reste édifiante jusqu’au bouc, brandissant son humour surréaliste avec une fierté souvent irrésistible.
Toutes les critiques de Les chèvres du pentagone
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Grant Heslov, plus connu comme producteur et scénariste (des Coen, mais surtout de Clooney), ne vise pas, et on lui en sait gré, à figurer dans la prochaine édition de 100 ans du cinéma américain des éternels et boulimiques Tavernier et Coursodon : sa réalisation est invisible, la mise en scène consistant manifestement pour lui à mettre en scène des acteurs. Et de ce côté-là – depuis ses débuts, dans les années 80, dans un épisode de Happy Days, Heslov mène également une carrière de seconds rôles –, eh bien il s’y connaît. Les Chèvres du Pentagone est une pochade antimilitariste entre amis, conduite avec ce doigté qui fait qu’une réplique, quand elle tombe, est drôle ou ne l’est pas. Et il se trouve que dans Heslsov, il y a “laugh”.
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(...) ces aventures de militaires médiums prennent une loufoquerie grandiose. Quelque part entre MASH et Docteur Folamour.
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Film vaguement concept, misant sur l'itération parfois forcée de situations absurdes qui sont du pain béni pour Clooney, Les chèvres du Pentagone vaut surtout pour une idée : la rencontre impossible entre l'armée américaine et l'utopie hippie new age (généralement accusée d'être à l'origine de la décadence morale du pays). Soit le syncrétisme de deux visions opposées, de deux idéologies antithétiques et irréconciliables, afin d'imaginer non plus des soldats partant pour faire la guerre mais la paix. Pas con, finalement, que ce point de départ (plus intéressant dans ses inévitables scènes d'entraînement où l'on apprend aux soldats à ouvrir leurs chakras que dans son road movie irakien) ; surtout lorsque le film commence, un peu tard hélas, à prendre au sérieux sa révolution militaire. Il bascule alors vers une véritable conversion, naïve, peut-être idiote (au fond), mais transformant en réalité ce qui tient de la pure fiction. Limité, oui, délirant, aussi, Les chèvres du Pentagone attire une certaine sympathie rien que pour cette synthèse improbable entre deux camps ennemis. Le monde a besoin de chevalier Jedi ? Après tout pourquoi pas ?
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Si cette comédie patine et ne se hisse jamais au niveau d'une satire telle que M.A.S.H. (1972), les acteurs cabotinent assez pour rendre le tout plaisant.
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Une pure « déconnade » ? Sauf qu'à quelques détails près tout, dans cette farce militaro-beatnik, est rigoureusement... vrai ! En adaptant le livre d'entretiens, à la fois bidonnants et terrifiants, de Jon Ronson sur les expériences parapsychologiques menées par l'armée américaine, Grant Heslov joue sur du velours. Sa mise en scène est un peu impersonnelle, certes, mais l'histoire, poilante, donne l'occasion à Clooney et à Bridges de peaufiner leurs numéros d'autodérision respectifs : George en grand benêt et Jeff en super baba cool. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : le film n'est pas qu'une parodie désopilante de la confondante bêtise de l'Amérique en guerre.
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Depuis La grande vadrouille, les rares tentatives pour déclencher la rigolade en traitant de la guerre au cinéma n'avaient pas été très convaincantes. Il fallait donc déployer une force de frappe irrésistible.
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Malheureusement, le film ne pousse pas l'ironie assez loin, à l'image d'un M.A.S.H., dont il pourrait être le lointain cousin. Grant Heslov, donc c'est le premier film, perd aussi son originalité dans la rivalité entre le bon et le mauvais soldat. Dommage.
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Basée sur des faits incroyables mais vrais, cette comédie (...) bénéficie d'une irrésistible dream team de charlots, emmenée par un Clooney décidément à l'aise dans le délire. Au bout d'une heure de douce folie, cette belle mécanique tourne, hélas, à vide.
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Bien que sympathique, cette comédie se contente d’aligner une suite de saynètes loufoques. Mais les acteurs s’en donnent à cœur joie : George Clooney, en soldat illuminé, et Ewan McGregor qui, cinq ans après avoir joué dans Star Wars, retrouve le Jedi qui est en lui.
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Tout serait donc bel et bon si Grant Heslov, le réalisateur de ce juteux projet, ne l'avait transformé en une lamentable pochade, alliant le laisser-aller au n'importe quoi.
Outre les conséquences d'un possible et intempestif usage des drogues douces sur le plateau de tournage, une explication plus sérieuse de ce ratage doit exister, mais on l'ignore.