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On reste coi devant cette tentative de capturer le monde intérieur d’une gamine en perte de réalité. Le deuxième long de Jean- Claude Janer après Superlove (la rencontre, dans un pavillon de banlieue, entre la Vierge Marie et un garçon coiffeur) se veut une « comédie féerique » traitée sur le mode carton-pâte et bouts de ficelle. Revendiquer un certain archaïsme et des effets « à la Méliès » est tout à fait louable. Encore faut-il réussir son coup. Ici, entre flammèches de papier orange et jeu outrancier, le style adopté devient vite embarrassant, décourageant la bonne volonté du spectateur.
Toutes les critiques de Les Nuits de sister Welsh
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le scénario tombe dans la facilité, la mise en scène est sans gourmandise. Les comédiennes, pleines d’entrain et d’implication, semblent y croire jusqu’au bout. Elles sont les seules.
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On retrouve trace des préoccupations d'Hélène Angel, ici co-scénariste et auteur de Peau d'homme, cœur de bête, de Rencontre avec le dragon : l'enfance éternelle, l'absence du père, le goût du conte et la volonté de s'échapper du réalisme quotidien.
Malheureusement, la direction d'acteurs de Jean-Claude Janer est trop approximative, et sa réalisation trop inscrite dans le premier degré pour nous embarquer, en dépit des clins d'œil à l'univers romantique des Hauts de Hurlevent et des sœurs Brontë, au Narcisse Noir de Michael Powell. -
Parfois les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film. C’est d’autant plus regrettable qu’il n’est jamais agréable de dire du mal de ces ratages pourtant empreints d’une grande sincérité. C’est le cas des Nuits de Sister Welsh de Jean-Claude Janer, œuvre bancale que l’on nous vend de manière ostentatoire, voire suspecte, comme étant une « comédie féérique ». Las, les admirateurs de contes cinématographiques resteront sans doute sur leur faim tandis que les plus jeunes spectateurs s’en moqueront sans scrupule. La faute à une volonté, encore une fois trop appuyée, de réaliser un conte moderne avec des recettes éprouvées : naïveté du propos à la fois touchante et exaspérante, caricatures des personnages entraînant des dialogues bien fades et effets spéciaux surannés. Sur ce dernier point, que les choses soient claires : en aucun cas nous ne reprochons à Jean-Claude Janer de vouloir rendre hommage à Jean-Christophe Averty, simplement nous pensons que ces effets, qui possèdent par ailleurs un charme certain, sont toutefois trop associés au support télévisuel pour pouvoir revendiquer une quelconque pertinence cinématographique. Utiliser des bouts de ficelle peut avoir un vrai pouvoir enchanteur, encore faut-il savoir les sublimer par une approche résolument originale, à l’instar d’un Michel Gondry par exemple. Ce n’est malheureusement pas le cas ici.