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Ce n’est pas tous les jours qu’un film donne le sentiment de faire absolument ce qu’il veut, aussi bien dans ses partis pris de mise en scène que dans la conduite de son récit. Quitte à déconcerter, "Les Nuits d’été" prend ainsi le temps d’imposer le comportement énigmatique de ses personnages (le notaire, son épouse, un jeune soldat déboussolé), le contexte historique de son intrigue (la guerre d’Algérie, omniprésente), ses rituels de travestissement fiévreux ou encore l’élégance apparemment gratuite de certains cadrages. Puis, insensiblement, les planètes s’alignent, la musique se met à infuser subtilement l’oppressant silence qui régnait jusque-là, la lumière se déploie comme sur un tableau de Renoir, les corps s’humanisent… Prélude à une éclosion romanesque de toute beauté, qui culmine lors d’une longue séquence campagnarde au cours de laquelle le cinéaste tombe le masque de l’expérimentation et de la retenue pour soulever des houles de frissons dont la noblesse et la gravité égalent celles de leurs enjeux.
Toutes les critiques de Les Nuits d'été
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Guillaume de Tonquédec incarne ce rôle délicat dans un film que se révèle être, avant tout, une belle histoire d’amour…
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Un film étrange, un film dont la facture revêt la même double identité que Michel. En surface, un cinéma de qualité française à l’ancienne, confit dans un univers provincial désuet… Mais sous cette apparence rétro nostalgique palpitent un cœur fassbindérien, un mystère rivettien.
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Le réalisateur qui livre là son premier long-métrage pour le cinéma a miraculeusement évité le scabreux. (...) Plein de tact et de délicatesse, il révèle toute la sensibilité d'un cinéaste singulier.
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Dans cette trame ambitieuse il y a d'un côté la pulsion traitée avec une certaine tendresse, de l'autre l'actualité politique dramatique. Mais c'est d'abord de révolte dont il est question.
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Un joli premier film, plein de promesses. Fanfani révèle un talent de conteur qu’on espère voir transfigurer à l’avenir par une vraie inspiration esthétique.
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Un beau film d'atmosphère (...) Mais Mario Fanfani est plus inspiré quand il revient à l'intimité, conflictuelle, de ses deux personnages principaux : sortant de l'ombre, Jeanne Balibar, en épouse, vole presque la vedette à son partenaire.
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Alliant douceur d’expression et radicalité politique, maladresse de la gestation et fermeté inébranlable de la conviction, les transgressions des travestis et celles d’Hélène se rejoignent. Et cette ferme fragilité irrigue le film, dont la retenue se trouve comme chavirée, par moments, par la vague de plaisir et de liberté qui déferle sur ses personnages.
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Ce qui est assez beau dans le fil du récit, c’est l’affranchissement asymptotique du mari et de l’épouse, découvrant l’un en l’autre des réserves de liberté d’action et de pensée dont tout conspirait à les priver.