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Après une série de mélos chargés (Mauvaises Fréquentations, C’est la vie, Je m’appelle Élisabeth), Jean-Pierre Améris signe une première comédie étonnamment stimulante et réussie, tirée de sa propre expérience d’hyperémotif. Tout, dans Les Émotifs anonymes, rappelle les classiques américains du genre, de l’élégance de la mise en scène (mention spéciale aux costumes et aux décors) au sens du tempo, sans oublier l’inévitable discours social. (...) Évitant tout cynisme (autre symptôme de notre époque tristouille), il signe une comédie sentimentale absolument inoffensive mais parfaitement bouleversante.
Toutes les critiques de Les Émotifs anonymes
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Qu’elles sont tendres et douces, ces quatre-vingt minutes passées en compagnie de ces deux grands « malades » de la vie et qui redoutent tant de se jeter dans ses bras. Isabelle Carré est une Angélique à la frêle petite silhouette qui s’évanouit dès qu’elle explique au groupe qui l’écoute une fois par semaine son émotivité anormale. Chaplinnienne, gauche et hésitante, pauvre jeune fille perdue, elle est la jolie flamme de cette belle histoire. Benoît Poelvoorde tient son plus beau rôle depuis bien longtemps avec ce personnage de patron droit dans ses bottes, ce vieux garçon qui bafouille. Jean-Pierre Améris signe un véritable petit chef d’œuvre de poésie et d’émotions; un magnifique objet cinématographique qu’on regarde tout en ayant peur de déranger ce duo de tourtereaux névrosés qui n’osent se dire qu’ils s’aiment. Quand Jean-René rencontre Angélique, nos cœurs fondent tout comme le chocolat, et les larmes ne sont pas loin.
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Stylisé et distancié, le film doit ce qu'il doit aux comédies américaines de l'âge d'or et bénéficie en outre des prestations emballantes d'Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde qui avaient déjà tourné dans Entre ses mains. La réussite réelle du film doit beaucoup à leur complicité, sensible au coeur de chaque scène.
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Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde - déjà couple dans Entre ses mains, d'Anne Fontaine, en 2005 - composent leurs personnages avec une connivence d'autant plus savoureuse que le scénario les oblige à avancer sur un même terrain psychologique. L'un étant en quelque sorte le miroir de l'autre. Enfin, le choix assumé de la théâtralité, avec notamment ce décor de chocolaterie tout droit sorti d'une comédie musicale désuète, donne à ce joli spectacle des sentiments une force et une modestie singulières qui tranche avec la plupart de nos comédies nationales, trop sûres d'elles.
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S’ensuit une comédie au charme fou, qui séduit à la fois par son ambition—son style rend joliment hommage à l’âge d’or hollywoodien—et sa modestie.
Face à Isabelle Carré, adorable, Benoît Poelvoorde n’en finit pas d’étonner, d’amuser, d’émouvoir. Et on ne se lasse pas de l’admirer. -
La complicité et le talent du couple Isabelle Carré - Benoît Poelvoorde font merveille pour transformer l'anodin en pur moment de comédie : impossible de ne pas ressentir une immense empathie pour leurs personnages. Et pour ce film très attachant.
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Dans cet esprit un brin naïf, le scénario semble pouvoir se résumer en 3 points : un duo d'émotifs, un ermite génie de la création chocolatière et une entreprise artisanale en faillite. Au final, on est loin de la richesse que son sujet singulier, l'hyper-émotivité, laissait présager. Le traitement même du "handicap" semble rester en surface et n'être que la source de ressorts comiques déjà vu dans les comédies sentimentales, entre rouge au joues, transpiration excessive et balbutiements.
Heureusement le duo de héros fonctionne. Le regard malicieux de Carré se conjugue parfaitement à celui de Poelvoorde dont l'ingénieux travail d'adoucissement de voix participe à la création de son personnage. C'est à eux que l'on s'attache à défaut de l'histoire elle-même qui plaira sans doute aux amateurs des Choristes et autres univers nostalgiques. A l'instar de son sujet, Les émotifs anonymes aurait donc toutes les vertus d'un chocolat de bonne facture : une douceur agréable dénuée de piquant et dont on regrette qu'il ne nous étonne pas plus. -
D’abord un montage assez léger, mais surtout deux acteurs au sommet de leur art, qui balancent leurs répliques, même attendues, avec un timing d’une extrême précision, et qui brillent surtout par une sincérité absolue.
Isabelle Carré (à croquer), Benoît Poelvoorde (à craquer), un duo comico-romantique qui marche et qui n’en fait jamais trop. Ces deux grands acteurs insufflent à leurs personnages respectifs une dose de tristesse qui n’a rien à voir avec les habituelles tentatives forcées des comiques de prouver qu’ils sont aussi de grands tragédiens : ici, Carré et Poelvoorde jouent léger, sur la faiblesse, la fragilité, la nervosité, davantage que sur le désespoir ou la méchanceté.
Le tout baigne dans une ambiance musicale (violons omniprésents) qui offre deux beaux moments : la scène chantée-dansée de Carré, la reprise des Yeux noirs (numéro 1 au box-office de la chanson tzigane) en français par Poelvoorde : ça devrait être grotesque, et c’est parfait. -
De la romance naissante entre ces deux hypersensibles, Améris tire une fable charmante, sauvée d’un excès de joliesse à la "Amélie Poulain" par sa facture modeste et de la mièvrerie qui guette par son couple d’acteurs, aussi prodigieux que bouleversants dans deux rôles casse-gueule à souhait.
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Auteur de ce sketch sentimental, Jean-Pierre Améris confesse faire un film quasi autobiographique, affligé qu'il est des mêmes maux que ses personnages. Aucune prétention dans ce divertissement volontairement campé dans des décors plutôt kitsch, surannés, aux couleurs de confiserie, avec hôtel vieillot, vestes en tweed, et qui ne peut fonctionner que sur les ressources comiques des deux acteurs concernés. Aubaine, c'est le cas avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde, elle jouant sur le charme discret de ses réactions hypersensibles, et lui sur l'éventail de ses irrésistibles mimiques.
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Honnête divertissement, cette comédie enlevée aborde de manière légère un sujet grave. Parfois maladroit, l’ensemble demeure suffisamment drôle pour emporter l’adhésion.
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Ces personnages, croqués à la manière des Caractères de La Bruyère, sont attendrissants, drôles, mais résolument univoques : la névrose, et rien d'autre. Servi dans un écrin rétro et pimpant à la Jeunet (les petits manteaux colorés de l'héroïne semblent avoir été fauchés dans la garde-robe d'Amélie Poulain), ce conte psychologique reste gentiment à la surface (rougissante) des émotions.
L'atout majeur du film, ce sont les prestations d'Isabelle Carré et de Benoît Poelvoorde, entre séances chez le psy pour l'un et thérapie de groupe pour l'autre - les fameux « émotifs anonymes » du titre. Il y a entre eux une indéniable complicité, une jubilation partagée à interpréter ce couple de violettes effarouchées.
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On déguste cette comédie, légère et réjouissante, avec le même plaisir qu’on croque dans un chocolat. Isabelle Carré campe avec beaucoup de candeur une sorte de Mary Poppins qui n’hésite pas à pousser la chansonnette et à exécuter quelques pas de danse. Benoît Poelvoorde est formidablement émouvant dans le costume étriqué d’un romantique en panique. Charmant.
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S'ils sont à croquer, ils ne parviennent pas à mettre un peu de sel dans cette comédie trop sucrée. Visiblement, Jean-Pierre Améris joues les Jacques Demy, et la mousse ne prend pas. Heureusement, quelques éclats de gags et une belle tablette de seconds rôles font que ce film se laisse voir.
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Rien de remarquable dans cette comédie poussive qui exploite son pitch sans jamais fertiliser les situations potentielles qu'il recèle.