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Après 300 et ses Watchmen, Zack Snyder passe au film d'animation et adapte un best-seller pour kids, le Royaume de Ga’hoole. Au programme, des gentilles chouettes guerrières qui doivent livrer combat contre des méchantes chouettes avides et sauver le monde. Si le scénario est assez basique, Snyder y infuse son sens impressionnant de la mise en scène dans des scènes de combats ahurissantes, des ralentis monstrueux et un une gamme de couleurs étincelantes. Le début laisse présager un film clairement destiné aux plus jeunes, mais la scène finale - extrêmement violente - remet les pendules à l'heure. Snyder n'a rien perdu de sa fureur et il risque d’en effrayer plus d’un. Même avec un film d’animation Snyder confirme qu’il reste un cinéaste surdoué de la démesure et de la violence.
Toutes les critiques de Le royaume de Ga'Hoole : la légende des gardiens
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Teintée d'héroic fantasy, parfois un brin effrayante pour les plus petits, cette fable se distingue par la fluidité de son animation, la beauté de ses séquences aériennes et sa fabuleuse animation 3D.
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par Jérôme Dittmar
Dès l'ouverture le film séduit par sa puissance formelle. La caméra s'envole derrière ses hiboux, les suivant d'un élan harmonieux et souple générant une belle sensation d'apesanteur à la fois planante et vertigineuse. Que ce soit en traversant son solide univers pictural ou durant les batailles, Snyder trouve dans l'animation digitale les moyens de libérer au maximum sa mise en scène. Les ralentis à particules en suspension (eau, neige, feu) pullulent, plus que jamais, mais cette désormais quasi signature poussée ici à l'extrême témoigne d'un beau travail d'ensemble sur le mouvement et la matière. Les images se cristallisent en frôlant l'arrêt pour sublimer la dynamique d'une figure ou la tension en apnée d'une action ; elles suivent dans un même geste différentes trajectoires, partant d'un plan d'ensemble pour glisser sur un détail - sans rupture, creusant ainsi l'espace et les textures par des lignes continues ou des courbes sensuelles. Soutenu par l'effort impressionnant de ses ingénieurs informaticiens, le film en devient même haptique quand il multiplie les gros plans sur ces visages plumés au réalisme onirique ébouriffant. Par cette dimension tactile et turgescente où la soie cohabite avec l'acier, Ga'Hoole devient fascinant. On pourra reprocher, encore, à Snyder de ne pas se situer idéologiquement dans son récit (toutefois acceptable), sa maîtrise visuelle des éléments n'a peut-être jamais atteint un tel degré de perfection et de virtuosité.
Snyder n'a pas renoncé à filmer des combats virtuoses pour se mettre à hauteur d'enfant. Les amoureux de son style se sentiront en terrain connu au moment de prendre leur envol dans cette fable d'heroic fantasy.
La 3D est à couper le souffle dans ce film d'animation ébouriffant, sorte de 300 avec des plumes. Les ralentis chers au réalisateur et sa parfaite maîtrise des effets spéciaux font décoller ses aventures en fusée, donnant la sensation d'évoluer au milieu des protagonistes.
Parvenir à nous faire prendre fait et cause pour des chouettes parlantes était une gageure que le réalisateur relève brillamment. Snyder communique son sens de l'épique à ces animaux dont le succès américain laisse présager de nouvelles envolées.
Snyder n'a pas renoncé à filmer des combats virtuoses pour se mettre à hauteur d'enfant. Les amoureux de son style se sentiront en terrain connu au moment de prendre leur envol dans cette fable d'heroic fantasy.
La 3D est à couper le souffle dans ce film d'animation ébouriffant, sorte de 300 avec des plumes. Les ralentis chers au réalisateur et sa parfaite maîtrise des effets spéciaux font décoller ses aventures en fusée, donnant la sensation d'évoluer au milieu des protagonistes.
Parvenir à nous faire prendre fait et cause pour des chouettes parlantes était une gageure que le réalisateur relève brillamment. Snyder communique son sens de l'épique à ces animaux dont le succès américain laisse présager de nouvelles envolées.
L’histoire ? Conventionnelle : la rivalité de deux frères dont l’un tombe du côté de la face obscure, les compagnons excentriques, et, comme dans « Star wars », un vieux et sage guerrier tendance Yoda et son ennemi, Bec d’acier, dont un masque recouvre les cicatrices et très Dark Vador. Mais au plan de l’animation, pardon ! La beauté des oiseaux, la texture de leur plumage, la majesté des vols en 3D (qui, ici, se justifie pleinement) par beau temps ou en pleine tempête sont bluffants, tout comme les décors.
L’histoire ? Conventionnelle : la rivalité de deux frères dont l’un tombe du côté de la face obscure, les compagnons excentriques, et, comme dans « Star wars », un vieux et sage guerrier tendance Yoda et son ennemi, Bec d’acier, dont un masque recouvre les cicatrices et très Dark Vador. Mais au plan de l’animation, pardon ! La beauté des oiseaux, la texture de leur plumage, la majesté des vols en 3D (qui, ici, se justifie pleinement) par beau temps ou en pleine tempête sont bluffants, tout comme les décors.
Si l’orientation idéologique est désormais conforme aux exigences du politiquement correct, le goût de cet ancien pubard spécialisé dans les spots de bière et de voiture pour le pompiérisme, les ornements heroic fantasy et les ralentis extrêmes demeure intact.
Il trouve même dans la 3D matière à outrer ses effets, parfois pour le meilleur (beauté des textures, vertige de certains mouvements), souvent pour le pire (scènes d’action illisibles, grandiloquence harassante).
Etrange metteur en scène, en tout cas, incapable de chercher la grâce ailleurs que dans l’immobilisme et la pesanteur.
Ce film d’animation en 3D de Snyder conte l’histoire de Soren, une jeune chouette enlevée par une caste de rapaces maléfiques dans le but d’en faire un guerrier, et qui parvient à s’échapper et à organiser la révolte des « bons » volatiles. Soren et ses amis entament alors un combat acharné contre ces ténébreuses créatures qui se font appeler les Purs. L’enjeu est de protéger leur propre existence et, plus encore, celle des mystérieux « gardiens de Ga’Hoole », qui peuvent protéger les faibles, vaincre le mal et guérir ceux que la vie a blessé. Si Zack Snyder aborde ses thèmes de prédilection dans ce film, celui-ci reste toutefois conçu pour un public familial, sans violences inutiles, mais avec des effets spéciaux spectaculaires et des scènes de bataille ultra-réalistes. Quant aux chouettes, qui le sont vraiment, elles se montrent très impressionnantes dans les combats livrés toutes griffes dehors.
Ce film d’animation en 3D de Snyder conte l’histoire de Soren, une jeune chouette enlevée par une caste de rapaces maléfiques dans le but d’en faire un guerrier, et qui parvient à s’échapper et à organiser la révolte des « bons » volatiles. Soren et ses amis entament alors un combat acharné contre ces ténébreuses créatures qui se font appeler les Purs. L’enjeu est de protéger leur propre existence et, plus encore, celle des mystérieux « gardiens de Ga’Hoole », qui peuvent protéger les faibles, vaincre le mal et guérir ceux que la vie a blessé. Si Zack Snyder aborde ses thèmes de prédilection dans ce film, celui-ci reste toutefois conçu pour un public familial, sans violences inutiles, mais avec des effets spéciaux spectaculaires et des scènes de bataille ultra-réalistes. Quant aux chouettes, qui le sont vraiment, elles se montrent très impressionnantes dans les combats livrés toutes griffes dehors.
Fondé sur une vision du monde clairement national-socialiste, ce clan forme les forts à la guerre et réduit les faibles en esclavage. Tandis que Kludd intègre le clan des guerriers, son frère, réticent à l'idéologie locale, parvient à s'échapper pour rejoindre le camp des Gardiens de Ga'hoole, une tribu noble et démocratique qui aura pour mission de briser l'expansion du troisième Reich des hiboux, quitte à faire se rencontrer en un pathétique et mortel combat les deux frères.
Voilà. On pourrait affiner la description mais l'essentiel est là, dans son plus cruel simplisme. Le tout, qui s'acquitte sans surprise ni beauté de son programme spectaculaire, est rehaussé d'une touche mythologique pseudo-celte à la Narnia, pour accuser si besoin était le conformisme sans état d'âme de l'entreprise.
Gageons que le prochain film de Zack Snyder vaudra beaucoup mieux, lui qui est en passe de devenir le champion de l'alternance proprement hollywoodienne entre galvaudage industriel (300) et création inspirée (Watchmen).
Fondé sur une vision du monde clairement national-socialiste, ce clan forme les forts à la guerre et réduit les faibles en esclavage. Tandis que Kludd intègre le clan des guerriers, son frère, réticent à l'idéologie locale, parvient à s'échapper pour rejoindre le camp des Gardiens de Ga'hoole, une tribu noble et démocratique qui aura pour mission de briser l'expansion du troisième Reich des hiboux, quitte à faire se rencontrer en un pathétique et mortel combat les deux frères.
Voilà. On pourrait affiner la description mais l'essentiel est là, dans son plus cruel simplisme. Le tout, qui s'acquitte sans surprise ni beauté de son programme spectaculaire, est rehaussé d'une touche mythologique pseudo-celte à la Narnia, pour accuser si besoin était le conformisme sans état d'âme de l'entreprise.
Gageons que le prochain film de Zack Snyder vaudra beaucoup mieux, lui qui est en passe de devenir le champion de l'alternance proprement hollywoodienne entre galvaudage industriel (300) et création inspirée (Watchmen).
Ga’Hoole est effectivement un pur délire esthétique d’heroic fantasy, réalisé avec le savoir-faire et les technologies de la société Animal Logic, responsable de la merveilleuse réussite artitisque de Happy Feet. C’est aussi la dernière démesure visuelle de Zack Snyder, le réalisateur de L’armée des morts (pour les bisseux), 300 (pour les bourrins) et Watchmen (pour les geeks). Evidemment le récit n’a pas grand intérêt pour peu que l’on ait plus de 14 ans et que l’on ne soit pas passionné par les créatures huhulantes et les combats d’héroïsme à la vie à la mort. On notera toutefois une réflexion sur la guerre et l’image galvaudée du héros des champs de bataille, ainsi que quelques remarques pertinentes sur les horreurs engendrées, qu’elles soient physiques ou mentales, même si le discours peut être perçu à double tranchant. Entre la condamnation de la violence et l’hymne poétique aux combats, chez Snyder on ne sait jamais où vraiment nous situer !
Ga’Hoole est effectivement un pur délire esthétique d’heroic fantasy, réalisé avec le savoir-faire et les technologies de la société Animal Logic, responsable de la merveilleuse réussite artitisque de Happy Feet. C’est aussi la dernière démesure visuelle de Zack Snyder, le réalisateur de L’armée des morts (pour les bisseux), 300 (pour les bourrins) et Watchmen (pour les geeks). Evidemment le récit n’a pas grand intérêt pour peu que l’on ait plus de 14 ans et que l’on ne soit pas passionné par les créatures huhulantes et les combats d’héroïsme à la vie à la mort. On notera toutefois une réflexion sur la guerre et l’image galvaudée du héros des champs de bataille, ainsi que quelques remarques pertinentes sur les horreurs engendrées, qu’elles soient physiques ou mentales, même si le discours peut être perçu à double tranchant. Entre la condamnation de la violence et l’hymne poétique aux combats, chez Snyder on ne sait jamais où vraiment nous situer !
Une guerre de chouettes dans un clair-obscur continu : on peine à croire qu'un décideur hollywoodien ait misé des millions de dollars sur une telle entreprise. D'autant que rien n'est fait pour faciliter la tâche. D'abord, on a bien du mal à les différencier, ces chouettes, qu'elles portent ou non leur masque de fer. Ensuite, l'histoire, opposant les Gardiens de Ga'Hoole (en gros, les gentilles chouettes défendant les faibles) et les Sangs Purs (des chouettes nazies ?), est compliquée par l'initiation d'une jeune chouette, en phase d'émancipation, qui doit affronter son frère aîné, un traître !...
Zack Snyder (L'Armée des morts, Watchmen, les gardiens), inclassable décidément, orchestre une 3D au design singulier (mi-symboliste mi-pompier avec ses tons fauves), mais rarement spectaculaire - l'action paraissant comprimée à l'intérieur d'un théâtre de poche. Drôle de film, jamais mièvre, plutôt austère. Pour enfants ténébreux, si l'on veut.
Une guerre de chouettes dans un clair-obscur continu : on peine à croire qu'un décideur hollywoodien ait misé des millions de dollars sur une telle entreprise. D'autant que rien n'est fait pour faciliter la tâche. D'abord, on a bien du mal à les différencier, ces chouettes, qu'elles portent ou non leur masque de fer. Ensuite, l'histoire, opposant les Gardiens de Ga'Hoole (en gros, les gentilles chouettes défendant les faibles) et les Sangs Purs (des chouettes nazies ?), est compliquée par l'initiation d'une jeune chouette, en phase d'émancipation, qui doit affronter son frère aîné, un traître !...
Zack Snyder (L'Armée des morts, Watchmen, les gardiens), inclassable décidément, orchestre une 3D au design singulier (mi-symboliste mi-pompier avec ses tons fauves), mais rarement spectaculaire - l'action paraissant comprimée à l'intérieur d'un théâtre de poche. Drôle de film, jamais mièvre, plutôt austère. Pour enfants ténébreux, si l'on veut.
Si le scénario peine à captiver, la facture esthétique de l’ensemble (qui culmine lors d’un final assez grandiose) et, surtout, la meilleure utilisation du relief qu’on ait vue depuis « Avatar », peuvent justifier la torture infligée par les pénibles lunettes 3D dont on est prié de se chausser.
Après trois films en prises de vues réelles (L’Armée des morts, 300, Watchmen), Zack Snyder s’essaie à l’animation en relief avec cette épopée qui reprend la plupart de ses thèmes de prédilection. Adapté d’une série de romans pour enfants, ce récit initiatique raconte l’éternel affrontement du bien et du mal. Côté animation, rien à dire, le rendu du plumage des oiseaux nocturnes est impressionnant. Les influences se bousculent (Le Seigneur des anneaux, Star Wars) dans ce scénario cousu de fil blanc, qui reste violent pour les plus jeunes.
Après trois films en prises de vues réelles (L’Armée des morts, 300, Watchmen), Zack Snyder s’essaie à l’animation en relief avec cette épopée qui reprend la plupart de ses thèmes de prédilection. Adapté d’une série de romans pour enfants, ce récit initiatique raconte l’éternel affrontement du bien et du mal. Côté animation, rien à dire, le rendu du plumage des oiseaux nocturnes est impressionnant. Les influences se bousculent (Le Seigneur des anneaux, Star Wars) dans ce scénario cousu de fil blanc, qui reste violent pour les plus jeunes.