-
En quelques films, Alain Guiraudie est passé maître dans l’art de choisir ses acteurs et d’installer les situations. Pour poser les questions de la quarantaine, le réalisateur a concocté un début fabuleux au plein sens du terme : une histoire à la fois ancrée dans la réalité d’un terroir qu’il affectionne – nous sommes loin des bobos des villes, quel soulagement ! – et dans un second degré dont il ne peut se passer. Mais cela posé, plus rien n’avance. Une sarabande de poursuivants vient alors à la rescousse du scénario perdu. Rigolo mais mince.
Toutes les critiques de Le roi de l'évasion
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Parti d'un tableau authentique et désopilant de l'homosexualité à la campagne, Alain Guiraudie signe une comédie rurale loufoque inclassable, semée de situations provocantes savoureusement interprétées. Cet art de décalage ouvre la porte à une réjouissante échappée cinématographique, sorte de conte bucolique entaché d'inénarrables rebondissements et d'imprévisibles désirs. (...) Une comédie libre, assurément originale.
-
Guiraudie retrouve ici son souffle épique en replantant ses deux pieds dans le réel. La force, la beauté du film, reposent sur l'alliance des corps de Ludovic Berthillot et Hafsia Herzi, un quadragénaire adipeux et une jeune fille débordante de sensualité, échappant chacun à leur manière aux canons de la beauté standardisée.
Qu'importe qu'on soit gros, vieux, ou chauve, le désir n'a pas d'âge et n'obéit qu'à sa propre loi, assène le cinéaste, qui envisage celle-ci comme étant soumise à une puissance hyperinflationniste. -
Dans cette comédie hédoniste et très (dé)cul...ottée, les paysans sont des "village people" qui s'adonnent aux plaisirs de la chair - plus ou moins fraîche, les vieux prouvant ici qu'ils sont encore des homo erectus. [...] Alain Guiraudie se dirige à la voile et à la vapeur dans les eaux territoriales du plaisir existentiel.
-
Le bonheur est-il dans le pré ? Il est en tous cas dans ce film, une vraie cure de jouvence, une balade champêtre crue et rigolote, qui parle de sexe sans complexe et donne au héros, à travers son intermède hétérosexuel, une jolie leçon de savoir vivre et de savoir aimer.
-
Ici ce n'est pas l'improbable histoire d'amour qui séduit le plus : d'ailleurs, Guiraudie a toujours du mal avec ses scénarios qui, souvent, s'essoufflent. En revanche, il a le sens des dialogues (jolis, gouailleurs, imagés) et de seconds rôles qu'on croirait sortis d'un Mocky de la grande époque.