-
Tel un ragoût, Le Capital mélange des ingrédients variés pour remettre au goût du jour la vieille recette de l’indignation vertueuse. Sur le thème consensuel du capitaliste, le script, qui adapte le roman d’un ancien haut fonctionnaire de l’économie, dénonce le système bancaire contemporain. Pour éviter d’entrer dans les détails techniques comme le faisait très bien le récent Margin Call, Costa-Gavras réduit la finance à un grand jeu de Monopoly qui voit s’affronter Gad Elmaleh (très bien) et ceux qui pensaient le piéger. Il en résulte un certain suspense, renforcé par un ton épisodiquement satirique, mais ces efforts sont torpillés par les interventions embarrassantes de personnages qui rappellent que « l’argent pourrit tout » ou que « le milieu de la finance, c’est comme la Mafia ». Jusqu’au bouquet final, au cours duquel Gad Elmaleh annonce à des banquiers ravis qu’ils vont pouvoir continuer à « prendre aux pauvres pour donner aux riches ». Sans rire...
Toutes les critiques de Le capital
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
On se perd un peu parfois dans les méandres de ce scénario très complexe, mais le film se dévore comme un bon polar. Une grande réussite !
-
Certes le résultat global ne rendra pas la finance plus digeste pour le néophyte. Mais Costa-Gavras installe un climat et une tension assez délétères pour faire de cette ascension foudroyante un bon moment de cinéma.
-
Le personnage de Rastignac de la finance qu'incarne Gad Elmaleh a été créé à quatre mains par l'acteur et Costa-Gavras. « De discussion en discussion, ce troisième homme est apparu », raconte Gavras. Elmaleh a fréquentédes banquiers pour étudier leur gestuelle et leur phraséafin de se fondre dans ce Wall Street à la française.
-
Portrait au vitriol du monde de la finance et des excès du capitalisme sauvage, le nouveau brûlot de Costa-Gavras divisera une fois de plus, mais ne laissera personne indifférent.
-
Costa-Gavras signe un film virulent sur l’ascension d’un banquier français converti par cupidité au capitalisme à l’américaine.
-
Ambitieuse, la narration souffre parfois de son manichéisme et se disperse un peu (...) mais reste efficace et prenante.
-
Avec ce « Capital » selon Costa-Gavras et Jean-Claude Grumberg, coscénariste, l’acteur trouve son plus beau rôle au cinéma depuis « Chouchou », de Merzak Allouache. Il est entouré de Bernard Le Coq, Gabriel Byrne et Hippolyte Girardot, tous remarquables. « Continuons à prendre aux pauvres pour donner aux riches », dit Marc Tourneuil lors d’un conseil d’administration aux actionnaires de sa banque, tout en semblant se souvenir de la dernière phrase du film « La haine » : « Jusqu’ici tout va bien… »
-
Un thriller financier qui, à travers l’ascension de ce banquier ambitieux, décrit avec cynisme la perversion du système. Une plongée sans concession dans les arcanes de la finance vérolée qui donne un film trop distancié, mais parfaitement captivant.
-
Un pamphlet sur les dérive du capitalisme. Un rôle à contre-emploi pour Gad Elmaleh, pas très à l'aise en patron insensible.
-
Le retour du cinéaste Costa-Gavras, toujours sincère et militant dans l'âme, même s'il est aujourd'hui moins percutant à l'écran... L'argent, le cynisme et la férocité du monde de la finance sont traités de façon bien plus fine et moins caricaturale que dans Margin Call et Gad Elmaleh, qui dans son costard-cravate de jeune loup sans scruple, se défend honnêtement.
-
Si cette adaptation du Capital de Stéphane Osmont vaut pour sa description réaliste des milieux financiers, sa charge politique est tellement lourde qu’elle fait rapidement plouf, dans le puits sans fond de la “fiction de gauche”.
-
Engagé comme pantin à la tête d’une institution bancaire, notre homme va apprendre la ruse, le cynisme, l’amoralité. Comme « Z », « l’Aveu » ou « Missing », le film est né de la réalité, et Costa s’amuse à reprendre le titre de Marx : « le Capital » est, ici, une fable effrayante. Conclusion : nous sommes tous des pigeons.
-
Emprunté au romancier Stéphane Osmont plutôt qu'à Karl Marx, ce titre, qu'on ne peut tout à fait recommander aux investisseurs en billets de cinéma, en raison de son intérêt insuffisant, recouvre les aventures d'un méchant banquier d'affaires.
-
Le réalisateur confie à Gad Elmaleh le rôle d'un banquier sans scrupule. Très bien filmé, mais trop démonstratif.
-
A la fois captivant ... et terrifiant. On appréciera la sobriété glaciale de Gad Elmaleh.
-
par Gwénola Trouillard
Gad Elmaleh manque d'ambiguïté dans le costard de ce requin de la finance qui "prend aux pauvres pour donner aux riches". La dénonciation du système bancaire fait froid dans le dos mais ne se hisse pas au niveau de Margin Call.
Le Capital refait certaines erreurs de La Conquête sans en avoir la terrible inconsistance, bien loin toutefois de l’âpreté de L’Exercice de l’État, avec lequel il partage pourtant la volonté d’illustrer la faillite du politique. (...) le film, certes avec plus de morale que de virtuosité sibylline, s’inscrit surtout à la suite de l’adaptation de Cosmopolis par Cronenberg, ou du Margin Call de J.C. Chandor. Plus rageur que tendu, dépourvu de l’admirable finesse de ces derniers, (...) Le Capital souffre de la comparaison ; disons juste qu’il se rend lisible sans être pour autant une fable insipide ou lénifiante sur un monde dont on sent que l’esprit à défaut de la lettre a été capté. Et puis il y a cette fin, après un ou deux rebondissements faciles de trop. Costa-Gavras tombe dans le piège qu’il s’était tendu, et n’échappe à l’enlisement que parce qu’ayant du métier, il sait introduire le mouvement dans une démonstration. Sans le brio et l’éloquence d’autrefois.
Le Capital se contente d''enfoncer des portes ouvertes et d'alignés des clichés sur cette "mafia légale" destinée "à prendre aux pauvres pour donner aux riches".
Que le très engagé Costa-Gavras, icône du cinéma militant (Z, Amen...), mette dans sa ligne de mire le monde de la finance était plus qu’alléchant. Las, il se contente d’un constat pessimiste rebattu autour d’une intrigue compliquée. Dommage, Gad Elmaleh avait l’étoffe de ce Rastignac du CAC 40
Adapté d'un roman éponyme de Stéphane Osmont parue en 2004, Gavras père met en scène paresseusement un film qui pêche d'entrée de jeu sur la représentation du monde de la banque complètement dépassée. En ce sens que ce que l'on voit à l'écran on l'a déjà vu ailleurs et en mieux. Une vision peu ou pas outrancière alors que le propos joue justement le registre du rejet par un public forcément choqué par ce qui peut se tramer dans les coulisses de la finance mondiale. (...) Le moins que l'on puisse dire c'est que cela manque d'inspiration à tous les étages. La mise en scène est d'un plan plan à faire peur (peu ou pas de mouvements de caméra, une photo qui ressemble à une pute ayant travaillé toute la nuit, des points de vue inexistants...), c'est caricatural jusqu'à la moelle et nanti d'une moralité qui ne fera même pas relever un sourcil réprobateur. C'est qu'à part voir Gad Elmaleh se prendre au sérieux dans son costume cravate (...) il n'y a pas vraiment grand-chose à sauver de ce capital là.
Le cinéaste s’attaque à l’argent fou dans Le Capital où un banquier se comporte en requin, sacrifiant sa famille, détruisant des emplois, insatiable de pouvoir. Vision un rien naïve peut-être mais généreuse sur les dégâts provoqués par le capitalisme sauvage. Dommage qu’il n’ait pas su contourner le didactisme souvent inhérent à ce genre de démonstration, s’encombrant de surcroît d’une fumeuse histoire de poule de luxe.
La faillite du système ou son absence inhérente de morale, ses bienfaits et ses travers, le film fait l’impasse sur tout et se contente d’être d’une charge sans finesse qui flatte dans le sens du poil la haine aveugle de ces capitalistes qui nous ont plongés dans la crise. Quand on a un message aussi fin que « tous pourris ! », autant l’écrire sur une pancarte et défiler dans la rue, ça coûte moins cher et c’est plus convivial.
Difficile de ne pas cacher s déception face à ce scénario si tortueux, où les digressions invraisemblables perdent le spectateur. (...) Gad Elmaleh est l'atout principal de ce film, au sujet forcément intéressant mais à la facture bien clasique.
Il ne suffit pas de dépeindre un banquier pour faire la critique du capitalisme et de la finance. A l'image de son héros, Le Capital s'en tient aux affaires courantes et botte en touche dès qu'il s'agit de donner son avis sur la question.
Un PDG par défaut, perçu comme malléable, se transforme en fin stratège pour asseoir sa position. Une critique qui se veut à la fois distanciée et féroce du capitalisme moderne mais qui ne trouve jamais tout à fait le ton juste.
Pas déplaisante à suivre, cette charge contre le capitalisme perd son impact en se maintenant tout du long dans un non-choix entre la caricature et l'analyse.
Louable combat s'il en est, mais les bonnes intentions épicées de colère militante se diluent ici dans un sous-"Wall Street" qui se rêve en tragédie shakespearienne.
Costa-Gavras ne nous apprend rien sur la crise financière. Il ne fait qu’illustrer le sujet sans véritablement le critiquer. « Capital » a les ingrédients d’un bon petit thriller du dimanche soir — le pouvoir, l’argent, le sexe. Il se laisse regarder mais manque d’un vrai suspense.