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Sur un sujet tout simple, Laurent Perreau et Juliette Soubrier, sa coscénariste tissent une fable insolite aux mailles larges et distendues. Temps suspendu, ellipses, bonds en avant : on n'est jamais tout à fait là où on croit être. Plein de rugosités, ce premier long-métrage a de la grâce, tout comme Piccoli et la jeune Pauline Etienne.
Toutes les critiques de Le bel âge
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Deux êtres, deux âges, deux âmes pourtant semblables qui peinent à se connecter. Laurent Perreau film avec intelligence cette lente réconciliation (...)
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Loin du jeu de piste ou de la traque, la caméra inquiétante de Laurent Perreau explore avec lenteur les sensations. De la belle ouvrage.
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Parcours parallèles que Laurent Perreau (premier long métrage) filme en lumières et en rythmes différents : plans sombres, comme épuisés, pour le vieil homme (Michel Piccoli, égal à lui-même). Caméra aux mouvements désordonnés pour l'adolescente, à qui Pauline Etienne (remarquée dans Qu'un seul tienne et les autres suivront, de Léa Fehner) prête son visage mobile et son emportement. Elle sait, en même temps, être intense et fragile, elle a déjà appris à refléter toutes les ambiguïtés d'un personnage : c'est une vraie révélation...
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Ce que réussit encore très bien Le Bel âge est dans ces scènes fugitives où les deux protagonistes se rencontrent, et où naît une inquiétude surplombant le reste du film : la violence du rejet.
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Emaillé de symboles prémonitoires (la mort du chien, la balle de fusil dans le torse de Maurice, l’enterrement d’un compagnon de combat, le pied nu de Claire foulant des yeux brouillés ou entaillé par un éclat de verre), le film déroule avec sensibilité son concept. Avec pudeur aussi. A la piscine, le professeur de Claire lui conseille de contrôler ses émotions. Laurent Perreau contrôle bien les siennes. Un cinéaste plein de promesses.
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Ce premier film est au carrefour de plusieurs mouvances. En premier lieu, l’héritage d’un certain cinéma post Nouvelle vague se fait sentir par le recours à plusieurs séquences improvisées. Ensuite, la filiation avec un certain classicisme psychologique, celui d’un Sautet ou d’un Miller, est mise en exergue par les passages conflictuels qui opposent Claire à son grand-père, puis à son petit ami. Laurent Perreau excelle à alterner les séquences muettes ou elliptiques et les affrontements verbaux qui voient les personnages s’opposer cartes sur table. On regrettera certaines maladresses mais le cinéaste s’avère être bon conteur, bon filmeur et bon directeur d’acteurs, ce qui n’est pas si mal pour une première œuvre de fiction. Aux côtés de la lumineuse Pauline Etienne, déjà remarquée chez Léa Fehner, Michel Piccoli compose un personnage de vieil ours cynique et misanthrope qui est peut-être son meilleur rôle depuis La belle noiseuse de Jacques Rivette, sorti il y a près de deux décennies. Eric Caravaca, Clément Roussier ou Aurore Clément complètent avec talent un casting de qualité.
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Un premier film sensible qui laisse aux personnages le temps d’exister. Belle composition de la révélation, Pauline Etienne, face à Michel Piccoli.