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Le portrait d’un teckel et de ses propriétaires successifs… Le précédent film de Todd Solondz, le sinistre Dark Horse, renvoyait l’image d’un cinéaste au bout du rouleau, englué dans ses vignettes misanthropes. Si Le Teckel ne brosse pas un portrait beaucoup plus réjouissant du genre humain, il a au moins le mérite d’être rigolo. Sorte de variation canine surWinchester 73, ou de version teigneuse de Beethoven, le film est une succession de sketchs où le traditionnel petit carnaval solondzien, peuplé de losers pathétiques et de connards mesquins, est dynamité par des moments franchement hilarants. Du moins si l’idée de voir un chien baptisé "petite crotte", "la saucisse" ou "cancer" par ses différents maîtres vous amuse… La désinvolture manifeste de l’ensemble laisse à penser que l’ex-chouchou de la scène indé des 90s ne retrouvera jamais le niveau de son chef-d’œuvre Happiness. Mais on peut juger admirable son acharnement à démontrer qu’il reste le meilleur ennemi de l’homme.
Frédéric Foubert