Titre original The Hobbit: The Battle of the Five Armies
Date de sortie 1 décembre 2015
Durée 144 mn
Réalisé par Peter Jackson
Avec Ian McKellen , Martin Freeman , Richard Armitage
Scénariste(s) Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro
Distributeur Warner Bros Pictures France
Année de production 2014
Pays de production Nouvelle-Zélande, Etats-Unis
Genre Film fantastique
Couleur Couleur

Synopsis

Le Hobbit : la bataille des 5 armées conclut les aventures de Bilbon Sacquet, Thorïn Écu-de-Chêne, et la Compagnie des Nains. Les Nains d'Erebor ont reconquis leur vaste terre, mais doivent désormais en payer le prix fort : affronter la colère du terrifiant Dragon Smaug qui s'en prend aux hommes, femmes et enfants sans défense d'Esgaroth.Tandis qu'il est frappé par la maladie du Dragon, le Roi sous la Montagne, Thorïn Écu- de-Chêne, va jusqu'à sacrifier l'amitié et l'honneur dans sa quête du légendaire Arkenstone. Incapable de faire entendre raison à Thorïn, Bilbon se retrouve contraint à un choix terrible, ne se doutant pas que des dangers bien plus grands guettent nos héros. Un vieil ennemi est de retour en Terre du Milieu : Sauron, le Seigneur des Ténèbres, a envoyé ses légions d'Orques vers le Mont Solitaire pour attaquer ses habitants.Alors que les forces des ténèbres menacent de triompher, les Nains, les Elfes et les Hommes doivent faire un choix crucial : unir leurs forces ou périr. Bilbon doit se battre pour avoir la vie sauve et venir en aide à ses amis, tandis que les Cinq Armées entrent en guerre.Dernier volet de la trilogie Le Hobbit de Peter Jackson précédé des films Le Hobbit : Un voyage inattendu et Le hobbit : La desolation de Smaug Cette trilogie est un préquel à la trilogie du Seigneur des anneaux.

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Critiques de Le Hobbit : la bataille des cinq armées

  1. Première
    par François Grelet

    Comme c’est le cas depuis le début de la saga, la Warner a fait le choix (délibéré ?) de montrer à la presse française ce troisième volet du "Hobbit" dans sa version 24 images/seconde et non en HFR - c’est à dire en 48 images/secondes, tel qu’il a été véritablement conçu par son auteur. Résultat : certains se plaignent déjà de la “rapidité des mouvements (de caméra) qui défient parfois la perception humaine”. Et ils auront (presque) raison.

    Ceux qui ont goûté aux deux précédents "Hobbit" au format HFR, savent que ce format là permet d’offrir une netteté absolument délirante au moindre mouvement de caméra, zappant l’effet "rollercoaster qui fout le tournis" pour procurer un confort et un effet de sidération visuel inoubliable. Plus qu’aucun autre opus de la saga, cette "Bataille des Cinq Armées", multipliant dans sa dernière heure les travellings qui filent comme des balles traçantes, se doit d’être vu en HFR. Résultat, compliqué de considérer cette projection en 24 images/seconde autrement que comme un appetizer de luxe, un plaisir réel mais pas vraiment roboratif. Un sentiment accentué par la durée relativement modeste du film (140 minutes, quand même) dont les coupes narratives se voient à l’oeil nu (Jackson a déjà annoncé que la version longue durerait une bonne demie heure de plus). C’est la grande limite du système expérimental mis en place par son réalisateur, qui à force de multiplier les formats et les versions et obligé de se dépatouiller comme il pouvait de son découpage étrange en trois parties, n’aura offert au final qu’un gros lot de frustrations à ses spectateurs.

    Reste qu’une grande partie du charme infinie de cette saga réside précisément dans ce caractère prototypique, cette manière de nous présenter des objets pas toujours très bien fignolés mais d’une singularité extrêmement stimulante. C’est encore le cas avec cette "Bataille des Cinq Armées" dont le storytelling cabossé finit par s’évanouir derrière la toute puissance des morceaux de bravoure stylistique, la sensation continue de jamais-vu et l’émotion qui noue la gorge (enfin !) au moment du photo finish. Débarrassé de la solennité propre à la saga du "Seigneur des Anneaux", Jackson aura emballé son "Hobbit" comme un môme déballe ses cadeaux, la tête en désordre et les mains chauffées à blanc par l’adrénaline. Le chaos stupéfiant qui régit la dernière heure de ce volet final restera comme l’expression la plus vivace de ce sentiment là, passant frénétiquement d’une échelle de plan à l’autre, imaginant chaque recoin de décor comme une zone de jeu à inspecter de fond en comble et zigzaguant entre batailles rangées obstruées par les particules de poussières et duels à l’arme lourde organisés sur des patinoires géantes. Lorsqu'il touche du doigt ce genre de maestria, pleine de grâce et de brutalité, "La Bataille des Cinq Armées" réveille un petit frisson qu’on croyait éteint depuis la découverte des grands Tsui Hark (d’ailleurs accentué par des effets de post prods parfois, hum, hésitants).

    Reste néanmoins un drôle de manque : celui du film, le vrai, en version longue et HFR 3D, cet objet encore camouflé derrière les montées d’euphorie, les zones de brouillard du framerate et la table de montage du gros barbu. Peut être qu’on ne le verra jamais, peut être qu’il faudra simplement se contenter de l’imaginer. Et peut être même qu'au fond c’est encore mieux comme ça.

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