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Un beau sujet qui, hélas, s’emmêle les pieds dans la pelote type sitcom tricotée autour du coming out et vire au vaudeville
entre mère possessive et fils refoulé. Dialogues accouchés aux forceps, surlignage de situations déjà suffisamment éloquentes, psychologie simpliste… On jurerait un épisode délocalisé de Sous le soleil, avec un happy end tarabiscoté et presque autant de personnages. Seules nuances, le temps de quelques flash-back, le regard sur les rapports entre les
classes dans la société tunisienne actuelle ou sur les valeurs patriarcales qui s’effritent.
Toutes les critiques de Le Fil
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le Fil est une histoire de coming out qui commence mal et qui se finit bien. Le soir de son arrivée, Malik échoue, comme il en avait d'abord formulé le projet, à s'ouvrir à sa mère. En présence de cette femme aimante, mais exubérante et tétanisée par la peur du qu'en dira-t-on, il cultive malgré lui le mensonge qui le ronge depuis l'enfance, et ce jusqu'à ce qu'il tombe amoureux du jeune jardinier de la maison. Cette relation lui donne la force de ruer dans les brancards, une émancipation qui produira des effets libérateurs en cascade.
Autour de cette trame, avec une brochette de personnages secondaires sympathiques, Mehdi Ben Attia fait un tableau, plutôt joyeux au bout du compte, de la scène homosexuelle tunisienne.
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Au final Le Fil est un long métrage courageux qui aura sûrement bien du mal à se frayer un chemin dans les salles de son pays, tant il regorge de sensualité masculine, entre baisers non simulés et étreintes corporelles explicites. Toutefois, si la couleur locale donne un cachet séduisant à cette première œuvre aux réminiscences du cinéma de Téchiné et de Gaël Morel (l’un des comédiens, Salim Kechiouche, a d’ailleurs été révélé par ce dernier), le film n’est pas sans défaut. On ne peut que regretter certaines maladresses comme l’insistance sur le corps, notamment lorsque le jeune homme découvre le servant de sa mère. Cette manœuvre illustre moins le désir et les feux ardents de la passion, que certains codes systématiques du cinéma gay et lesbien (et ils sont ici nombreux). De même, les intentions psychologiques de l’auteur, surlignées par l’insistance métaphorique (encore et toujours le fil), génèrent autant de lourdeur que de finesse dans le traitement du personnage principal, brouillant nos sentiments vis-à-vis de ce film intéressant, mais non-abouti.