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A l’heure où tout le monde déteste les milliardaires, il y a quelque chose d’étonnant à relancer la saga Largo Winch. Recommencer à suivre les aventures du golden routard, alors que certains préfèrent désormais voir les têtes des patrons sur des piques plutôt qu’en couverture de BD ou sur des affiches, c’est audacieux. Mais cette troisième aventure de Largo a eu l’intelligence de prendre en compte les évolutions de la société. Le héros n’est plus un super riche indolent et une tête brûlée. C’est un père, renvoyé constamment à ses failles et à ses incapacités par son fils. C’est un patron qui perd rapidement le contrôle de son entreprise. C’est un boomer qui veut laisser une trace un peu clean. C’est un puissant qui va être mis plus bas que terre. Quand le film commence, son gamin est enlevé par un salaud dont on ne connaît pas les motivations (James Franco très bien dans le rôle). Largo entend utiliser son fric et son réseau pour retrouver sa progéniture, mais victime d’un coup monté, il va se faire éjecter de sa holding. A partir de là, il va devoir se débrouiller seul, accompagné d’une jeune influenceuse à l’accent québécois (fantastique Elise Tilolloy). Bien mince pour sauver ce qui peut encore l’être… L’intrigue ne révolutionnera pas le cinéma d’action, mais, mi James Bond mi Bourne, ce nouveau Largo Winch séduit grâce à des scènes d’action bien orchestrées et pour le traitement de son personnage usé et déconnecté qui, en dix ans, a su prendre non seulement du muscle (belle perf abdominale de Sisley), mais aussi un peu de profondeur.