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Le titre français est un peu trompeur, avec son côté conte de fées de proximité, type L’Incroyable destin d’Harold Crick. En version originale, c’est plus frontal : Sometimes I think about dying – parfois je pense mourir. La Fran du titre (Daisy Ridley, excellente, en pleine réinvention indé post-Star Wars) est une employée de bureau menant une vie sans éclat, dans une petite ville américaine côtière sans histoire. Elle travaille dans une entreprise ordinaire, une sorte de The Office « en vrai », avec de gentils collègues qui ont tous leurs petites manies et apportent des donuts le matin. Mais plutôt que de converser avec eux à la machine à café, notre héroïne est paralysée par ses phobies sociales, enfermée dans ses pensées morbides. Celles-ci prennent la forme de compositions immobiles, où Fran se voit gisante dans des décors hyperréalistes, teintés de surréalisme, qui évoquent les photos très cinématographiques du génial Gregory Crewdson. Une intrigue, minimaliste, se met en branle quand débarque un nouveau collègue (le comique Dave Merheje, mélange étonnant de banalité, de charme et d’étrangeté), qui va peu à peu aider Fran à sortir de sa coquille, en lui faisant découvrir les plaisirs des différents dérivatifs que les humains ont trouvé à leur angoisse de mort. Aller au cinéma, par exemple… Le film joue brillamment la carte du trois fois rien, de la petite touche, des sensations en sourdine, comme une étoffe très fine, qui manque de se déchirer à tout moment, mais tissée de façon si singulière et subtile qu’on se perd très facilement dans sa contemplation.
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- La vie rêvée de Miss Fran
La vie rêvée de Miss Fran
Première
(1 critique)