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Avec ses personnages terriblement vrais, impardonnables et attachants, insupportables et hilarants, ce film "hénaurme" vous serre soudain la gorge pour une étreinte chaleureuse, un coup d'oeil complice ou l'incroyable force d'une grand-mère, frêle brindille qui affronte des géants par amour. On pense aux chansons de Jacques Brel ou aux films des frères Dardenne, mais on est ailleurs, dans un univers poisseux, dérangeant, drôle.
Toutes les critiques de La merditude des choses
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) La merditude des choses pourrait bien être le film d'éducation vibrant et idéal qui, dans le sillage de Moscow, Belgiium de Christophe Va Rompaey, sonnerait l'éveil international du cinéma flamand.
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Plongée ahurissante dans un quotidien trash, ce film provocateur et déstabilisant rappelle que l'on peut raconter la misère sans sinistrose, mais avec une énergie et un humour salvateurs.
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Bienvenue en enfer ? Oui et non, car ce petit film flamand, en passe de devenir un phénomène (triomphe monstre en Belgique, début de carrière en Amérique), est réjouissant au possible. Une alchimie parfaite entre lose totale, avec décors grisâtres assortis, et énergie dévorante, comme en témoigne la course de vélo à poil de l'affiche. Construit en allers et retours entre l'enfance de Gunther et sa vie d'adulte cynique (tu m'étonnes !), ce portrait de famille en chaos constant ose tous les excès, toutes les grossièretés sans jamais sombrer dans la vulgarité. Dans sa manière d'éructer, si émouvante, ce film pourrait être une chanson de Jacques Brel. Revigorant dans sa désespérance même.
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La structure en allers-retours du film est faite pour montrer comment un garçon façonné par ces circonstances misérables mais parfois épiques peut passer à l'âge d'homme. Ce versant du film, qui montre les tribulations d'un écrivain contraint de livrer des pizzas, est bien en retrait du reste de La Merditude. Nécessaire à la structure du récit, il le ralentit, le banalise. Cette faiblesse épisodique est rachetée par l'ultime séquence du film qui réussit enfin à renouer ces deux fils et à livrer le secret qui se cache au coeur de la merditude des choses.
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Malgré le caractère profondément sordide de la situation, le cinéaste dresse un portrait nuancé de cette fratrie pour le moins iconoclaste. Certes, il ne passe pas sous silence les brimades et les coups durs, mais il préserve toujours des moments de joie et de bonne humeur afin de montrer que l’on peut aussi trouver une part de bonheur dans un environnement aussi rude. Progressivement, une certaine tendresse se fait jour, même si elle est contre-balancée par des ressentiments justifiés de la part de ce gamin envers un père faible sous ses dehors de brute épaisse. Le grand mérite du cinéaste est donc d’avoir su créer une certaine empathie envers des personnages faillibles, et même parfois méprisables dans leurs comportements. On regrettera donc qu’il cède parfois à la facilité en adoptant une réalisation faussement réaliste, à coup de grain accentué, de filtres et de passages en noir et blanc qui ne se justifient à aucun moment sur le plan narratif. Malgré ces menus défauts, cette espèce de version belge de Groland se regarde avec un réel plaisir grâce à un côté trashy bienvenu.
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(...) film, faussement trash et souvent consensuel, qui ne convainc que rarement, lorsqu’il se resserre sur l’ado ou sa cousine.