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Ils furent accueillis dans la capitale par plus de cent mille personnes, mobilisation aussi colossale qu’inattendue qui poussa notamment François Mitterrand à prolonger jusqu’à dix ans la durée de validité des cartes de séjour délivrées aux résidents étrangers sur le sol français. On frémit à l’idée des tombereaux de démagogie, de lieux communs et de banalités esthétiques qu’un sujet aussi exemplaire et fédérateur aurait pu susciter s’il avait été traité par des mains moins expertes. Heureusement, ici, un vrai cinéaste est aux commandes. Déjà auteur du formidable Barons en 2010, le Belge Nabil Ben Yadir met à profit toute sa science des histoires de groupes, du découpage à contretemps, de l’envolée épique et de l’inventivité narrative pour traduire la noblesse de cet événement fondateur. Une réussite.
Toutes les critiques de La marche
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Emaillé d’épisodes poignants et de scènes de comédie portées par Jamel Debbouze, génial dans un rôle secondaire, la Marche touche son but, non seulement parce que le contexte est bon à rappeler et à méditer, mais parce que cette fiction très documentée est une vraie épopée humaine.
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Aucun bon sentiment ne poisse le film de Nabil Ben Yadir. Ni manichéisme ni angélisme, pas de dame patronnesse en embuscade. L'histoire d'une colère maîtrisée et d'une dignité féroce.
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Signé d’un réalisateur belge, Nabil Ben Yadir, qui avait 4 ans au moment des faits, « la Marche » reconstitue les étapes de ce road-movie pas comme les autres produit par une société indépendante, Chi-Fou-Mi Productions et distribué sous le label EuropaCorp de Luc Besson. Jamel Debbouze incarne un empêcheur de marcher en rond. Olivier Gourmet tient le rôle du curé. Avec Hafsia Herzi ou Charlotte Le Bon, ils sont les figures de proue fédératrices d’un casting qui n’a pas été simple à construire.
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Drôle, émouvant, sincère et bien rythmé, on emboîte avec plaisir le pas de ces Marcheurs. Ne frôlant jamais le misérabilisme ni le moralisme, Nabil Ben Yadir réalise un film sur la tolérance sans en avoir l'air, et c'est tant mieux.
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«La Marche» n’est pas un film complaisant qui montrerait le pacifisme avec angélisme. Il montre, au contraire, que derrière toute forme de protestation se nichent contradictions et conflits. La forme didactique du récit n’est pas ennuyeuse, mais presque nécessaire. Et, trente ans après, il fait bon voir le chemin parcouru… et celui qu’il reste à parcourir.
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Tiré de faits réels, ce beau film plein d’énergie et d’espoir tombe à point nommé après les propos racistes tenus contre la ministre Christiane Taubira.
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Soyons honnêtes : ce n’est pas la mise en scène assez plate ni le jeu des acteurs – au service de l’ensemble – qui fait l’intérêt de ce film, mais son sujet même, élan collectif ponctué de rejets, méfiances, menaces, mésententes parfois, mais aussi de rencontres magnifiques, de solidarités inattendues et de vraies prises de conscience.
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Tant de bons sentiments pourraient faire redouter l'angélisme. Le film surprend par sa franchise, ses éclairs de violence. Et les images d'archives, parfaitement intégrées, rappellent une époque où les crimes racistes faisaient l'ouverture des journaux télévisés.
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Voici un joli film, émouvant, rondement mené, profondément sympathique. Il nous rappelle utilement que les années 80 n'avaient rien d'idyllique de ce point de vue (le racisme). Mais le café du commerce tient désormais table ouverte et nous inflige ses odeurs rances d’arrière cuisine.
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Si l’on met de côté son aspect moralisateur façon instruction civique, La marche se suit avec un réel plaisir dans une bonne humeur jamais démentie.
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un sujet sensible, dont la puissance de l'émotion suscitée leste le film d'un manque de sobriété. La faute aussi à un grand nombre de personnages survolés, qui auraient mérité plus de temps (comme celui de Malik Zidi). Heureusement, la distribution chaleureuse remet le film sur le chemin de Paris. Olivier Gourmet et Tewfik Jallab fédèrent, avec générosité, ce petit groupe, sans jamais idéaliser les figures plurielles de cette page d'histoire contemporaine.
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Au-delà de la description des faits racontés dans le long métrage, "La Marche" met cruellement en perspective l'état de notre société. Le film touche juste là où il faut, met son spectateur face à sa conscience et provoque sa réflexion. Il pose aussi la question de savoir ce qu'il reste, trente ans après, du combat mené par ces jeunes désireux de combattre le racisme et l'intolérance sous toutes leurs formes.
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La Marche de Nabil Ben Yadir nous fait avancer contre le racisme et l’injustice. Si on n’y va pas en courant, on accepte volontiers de prendre la route avec cette bande de jeunes inspirés de vrais personnages, courageux et combatifs comme on aimerait qu’il en existe bien plus au cinéma, comme dans la vie réelle.
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L’engagement sincère du réalisateur et de son équipe transpire dans ce film, où les bonnes idées de réalisation sont contrebalancées par une tendance fort pesante au mélodrame.
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Trente ans après la longue marche pacifiste, la "marche des beurs" telle qu'elle a été un peu rapidement baptisée, qui répondait à une montée de tensions racistes dans le pays, Nabil Ben Yadir consacre un film à ce grand mouvement d'affirmation de soi d'une génération de jeunes issus de l'immigration maghrébine, qui fut aussi un grand mouvement de solidarité nationale. Le casting est costaud mais le film laisse un peu sur sa faim.
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La fiction de reconstitution présente toujours le risque d’un devoir mémoriel scrupuleux et militant. Travers que le cinéaste frôle parfois mais avec lucidité, évitant au maximum de se laisser happer par un manichéisme partisan, mais scrutant avec distance (il n’avait que 5 ans à l’époque des faits) la force rétrospective de ce mouvement spontané et apolitique. La réussite du projet repose sur sa manière de faire exister le groupe et les fortes individualités qui le composent, sans angélisme et en mettant en avant les rivalités, doutes et ambiguïtés idéologiques de ses héros de l’ombre.
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Le film, d'abord humble et plein d'entrain, sombre malheureusement dans le pathos et la mièvrerie.
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Une diversité que l’on retrouve au casting, mais que la mise en scène s’évertue curieusement à surligner à force de personnages limite caricaturaux. Quand Jamel Debbouze s’invite dans la troupe en toxico d’avance rigolo, on n’y croit vraiment plus. À l’opposé, la militante très années 1970 campée avec fermeté par Lubna Azabal, cigarette au bec, se révèle en décalage avec la plupart des autres
comparses, tous bien mais artificiels dès que l’humour potache prend le dessus sur des enjeux plus graves. Ce tumulte mal accordé rend cette marche tout juste sympathique. -
Une marche pour faire changer les choses qui, cinématographiquement parlant, manque parfois de subtilité et a tendance à rabâcher son discours, mais qui reste d’actualité trente ans après.