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Pour son premier long métrage, Justine Triet parvient miraculeusement à organiser un bordel quasi documentaire. Entre la foule qui s’amasse de manière exponentielle rue de Solferino, l’appartement de Laetitia avec ses enfants qui braillent la couche à l’air, son baby-sitter dépassé et son ex, incarnation du chaos en T-shirt sale, la jeune réalisatrice
capte une hystérie collective pleine de dissonances à la fois drôle et anxiogène. Il faut voir Laetitia (Dosch), le visage défait puis recomposé cinq secondes après pour assurer ses directs, persécutée par la présence ahurie de Vincent (Macaigne), dont on ne saura jamais s’il est effectivement cinglé. Enfin un film qui propose une vision alternative des
trentenaires d’aujourd’hui, leur énergie foutraque, leur précarité – qu’elle soit sociale, économique ou morale. Alléluia !
Toutes les critiques de La bataille de Solférino
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’ambition du film est parfaitement réussie : son incursion dans le réel, dans la réalité de la rue, du couple et de la solitude de chacun, est complète. Et Justine Triet est une réalisatrice sur qui il faudra compter. Avec ou sans moyens.
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Il semble évident que ce premier long métrage d’une jeune cinéaste (35 ans) possède un peu le même genre de turbo que le film de Valérie Donzelli 'La guerre est déclarée'. Les deux films sont différents, certes, mais de l’un à l’autre, on reconnaît cette même impression de marmite prête à exploser, de mélange entre finesse du trait d’observation et geste rageur de la mise en scène, un même sentiment de modernité frondeuse.
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L’ambition du film est parfaitement réussie : son incursion dans le réel, dans la réalité de la rue, du couple et de la solitude de chacun, est complète. Et Justine Triet est une réalisatrice sur qui il faudra compter. Avec ou sans moyens.
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Distinct du docu-fiction, cette fiction qui laisse le réel à sa place pour mieux s'en nourrir témoigne d'un renouveau original dans le jeune cinéma français.
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Comédie flippée, proche parfois d’"After Hours" de Scorsese, sur une journée tournant au cauchemar, "La Bataille de Solférino" est également un film épique mêlant amour et politique.
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La grande force de cette "Guerre des Rose" parisienne est de provoquer autant le rire que l’ire. La finesse d’observation de la réalisatrice est une arme de dérision massive.
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"La Bataille de Solférino" pourrait très bien être un drame conjugal de plus (...). Mais Justine Triet (...) frotte son couple au réel (...). En émane une esthétique de la mise en péril, de la crise totalisée, infiltrant la grande histoire et les histoires de chambre à coucher.
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Véritable Red Bull cinématographique, ce premier long-métrage déploie une énergie folle faite de tension permanente et d’hystérie collective pour dresser un portrait sociétal inquiétant. Ebouriffant.
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Véritable Red Bull cinématographique, ce premier long-métrage déploie une énergie folle faite de tension permanente et d’hystérie collective pour dresser un portrait sociétal inquiétant. Ebouriffant.
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Avec La Bataille de Solférino, la sélection 2013 de l’ACID comptait dans ses rangs un premier film fulgurant d’ambivalence qui achève de révéler au grand public la jeune cinéaste Justine Triet, remarquée l’an dernier à Brive avec son moyen métrage Vilaine fille mauvais garçon. En plein cœur du dénouement électoral que fut le 6 mai 2012, une journaliste de télévision et son ex-compagnon s’embrouillent sur la garde de leurs enfants. S’engouffrant dans le tumulte de l’événement public, elle le saisit dans toute sa vacuité en un pur tourbillon émotionnel au sein duquel s’accordent et se désaccordent les individus.
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Justine Triet signe ici un premier long qui confronte la petite et la grande histoire, et montre une génération perdue. Le couple a explosé, la famille aussi. Le travail est dur, précaire et la politique n'est plus un espoir. Le constat est amer, mais le film porte l'espérance d'une possible entente et révèle deux nouvelles têtes du cinéma français : Laetitia Dosch et Vincent Macaigne.
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Un film euphorisant, entre fiction et documentaire, au cœur de la journée cruciale de l’élection présidentielle du 6 mai 2012. A la fin de la bataille, c’est le cinéma qui l’emporte.
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Justine Triet n’essaie pas d’imposer un message quelconque sur le rituel démocratique, sur le genre d’individus que nos sociétés fabriquent dans l’espèce de yo-yo bipolaire de la compétitivité-crise organisant au quotidien la panique et le lessivage de citoyens privés d’utopie. Elle expose une histoire très simple, elle en montre les accidents comiques, le jusqu’au-boutisme épuisant. Elle dessine aussi un horizon asilaire collectif qui fait rire ou inquiète.
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Il y a quelque chose de bordélique, de juste et d'inédit dans cette peinture de trentenaires parisiens dépourvue de complaisance. Les personnages ont beau être immatures, égoïstes et inconscients, ils deviennent les réceptacles d'une société sous tension. Malgré leurs défauts, on ne peut s'empêcher de les trouver attachants, parce que paumés et pas si loin de nous. En tous cas, ils parlent, gueulent, s'engueulent, pleurent, baisent, s'embrassent, s'aiment. Ils vivent, longtemps, pendant et après la projection.
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Résolument ancré dans le présent, ce diamant brut allie maestria furieuse, énergie pure, finesse du trait et révèle une formidable actrice : Laetitia Dosch.
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La caméra jongle habilement entre les démêlés familiaux d’une journaliste télé et l’événement public. Les acteurs sont convaincants. Mais on leur laisse un peu trop la bride sur le cou, et la fin s’éternise.
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Faute d'un travail scénaristique véritable, la cinéaste finit par vider son projet initial de toute singularité. (...) La partie documentaire (...) ne rélève rien de particulier sur l'ivresse populaire. (...) l'humour, grâce aux comédiens, fait mouche (...)
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Rebondissements, humour, émotion, tout participe à faire de cette « Bataille » un moment fort de la rentrée, avec en plus l’immense bienveillance dont on devine que la réalisatrice saura faire la signature de ses films à venir.
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En immergeant un conflit conjugal dans la vie de la cité (...), Justine Triet produit une réaction comique d'une efficacité et d'une justesse charmantes.
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C'est un cinéma exacerbé qui nous plonge dans un chaudron humain, où bouillonnent fiction et réalité documentaire. Frénétique et mordant.