-
Plus qu’un remake appliqué de Deux Hommes dans la ville, de José Giovanni, La Voie de l’ennemi prend une autre dimension grâce à la performance magistrale de Forest Whitaker, dans le rôle pourtant classique d’un ex-taulard qui cherche à refaire sa vie. Rachid Bouchareb a déplacé l’intrigue dans une zone à la frontière du Nouveau-Mexique (très fréquenté depuis Breaking Bad) où les trafiquants de drogue côtoient les clandestins. On peut imaginer lieu plus propice à la réinsertion que cet endroit, qui avait conduit Garnett/Whitaker derrière les barreaux et où rien n’a changé, sinon en pire. Pour entretenir le suspense autour de ce qui s’apparente à un destin inéluctable, le film tente d’éviter les clichés et d’innover là où on l’attend au tournant. De fait, la rancoeur tenace du shérif abusif joué par Harvey Keitel est tempérée par les manifestations de compassion à l’égard des migrants qu’il traque. Par ailleurs, une place importante est accordée aux personnages féminins, imprévisibles et capables d’arrondir beaucoup d’angles. Mais l’élément le plus inattendu est l’islam, que Garnett a découvert en prison et qui lui apporte un important soutien moral. Potentiellement sensible, le sujet est traité avec l’objectivité nécessaire, jusqu’à une conclusion fatale qui tend à montrer que l’humain finit toujours par l’emporter sur le religieux, pour le meilleur et pour le pire.
Toutes les critiques de La Voie de l'Ennemi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Inspiré du film "Deux hommes dans la ville", de José Giovanni, Rachid Bouchareb revisite avec bonheur le duo Alain Delon / Michel Bouquet, avec un Forest Whitaker formidable.
-
En une seule et puissante scène, l'actrice de "Requiem for a Dream" parvient à nous ébranler, preuve que le film fonctionne sur la longueur et qu'il parvient à provoquer une vraie empathie pour ce héros pourtant si loin de nous.
-
Rachid Bouchareb joue à fond la noirceur dans ce polar à l’ambiance quasi philosophique et au rythme contemplatif, magnifié par la beauté brutale des paysages désertiques de western. Duel dans la poussière et le sang entre Forest Whitaker, qui lutte pour contenir sa rage, et Harvey Keitel, prêt à tous les coups bas pour l’obliger à la libérer.
-
"La Voie de l’ennemi" est celle de l’ennemi intérieur duquel Whitaker tente de se détacher. C’est tout le cheminement du film, avec ses magnifiques plans de routes en moto, où toute la quête de liberté transparaît. "La Voie de l'ennemi" vaut le coup d’être prise.
-
Ce beau polar sur fond de pardon et de rédemption tire le meilleur parti de paysages gorgés de soleil pour opposer Forest Whitaker à Harvey Keitel. On se laisse emporter dans cette belle histoire tragique…
-
Bouchareb filme le tout comme un western dans des paysages infinis qui écrasent un peu plus les personnages. Côté casting : Forest Whitaker, Harvey Keitel et l'immense actrice anglaise, Brenda Blethyn. C'est beau et rude comme le désespoir, avec cette idée chère à Rachid Bouchareb : les différences de parcours, de religions ou d'idées ne doivent pas empêcher les hommes d'essayer de se rapprocher.
-
Rachid Bouchareb revisite ici à sa façon, mais avec talent, Deux hommes dans la ville de José Giovanni, sorti en 1973.
-
Un Excellent polar.
-
Inspiré de Deux hommes dans la ville de José Giovanni, Rachid Bouchareb (Indigènes) répond d’une manière trop classique en voulant faire son “film américain”, mais avec le talent de comédiens d’envergure.
-
Rachid Bouchareb adapte aux USA Deux hommes dans la ville, le plaidoyer contre la peine de mort de José Giovanni. Le résultat correct ne marquera pas les esprits.
-
Si Rachid Bouchareb ("Indigènes") filme icônes et paysages américains (Whitaker, égal à lui-même, transpire la classe) avec une gourmandise de fan plutôt touchante, sa mise en scène manque singulièrement de relief et surtout de légèreté pour digérer les hectolitres de pathos qui recouvrent la moindre virgule de scénario.
-
La Voie de l'ennemi reste donc un film dont on aurait peu de choses à reprocher et qui montre l'ingéniosité d'un réalisateur donnant souvent à réfléchir avec ses films.
-
Si la mise en scène traduit parfaitement l’étau qui se referme sur le héros, le film, comme harassé de chaleur, s’étire lentement, distillant un certain ennui. Heureusement, Forest Whitaker est, une fois
de plus, monumental. -
Avec ce couple d'acteurs exceptionnels et surtout cette réécriture des personnages, le réalisateur tenait déjà un vrai film. La mise en scène montre cette lucidité, épousant un style dont le découpage donne le temps à la naissance des émotions. La seule faute de goût intervient dans la bande originale, trop grandiloquente (...)
-
Un scénario un peu trop balisé (...). Mais il y a Forest Whitaker, Harvey Keitel et Brenda Blethyn. Et les décors grandioses du Nouveau-Mexique.
-
Du beau Rachid Bouchareb mais trop prévisible.
-
Un prisonnier fraîchement libéré lutte contre son passé. Desservi par un scénario qui s’éparpille, La Voie de l’ennemi - deuxième film de la trilogie américaine de Rachid Bouchareb - brasse les influences sans égaler jamais la sombre alchimie des grands films noirs.
-
Au pays du western, Rachid Bouchareb est devenu plus cowboy que polémiste. Et c’est peut-être tant mieux.
-
Les hiatus sont encore accentués par une mise en scène qui se laisser piéger par les mouvements et les lieux communs du cinéma américain (...). Rachid Bouchareb parvient pourtant à communiquer un peu de cet étonnement qui saisit tout explorateur de bonne foi.
-
Bouchareb se réapproprie les codes du genre, s’accordant quelques pas de côté réussis dont le portrait d’un shérif (Harvey Keitel, un peu fatigué) caricatural de rectitude moraliste mais submergé par un humanisme dont il ne s’imaginait pas capable.
-
Un beau film dans la chaleur et la poussière où Forest Whitaker, ex-détenu, se débat avec la fatalité sociale.
-
Remake de « Deux hommes dans la ville », le film de José Giovanni, la libre adaptation de Rachid Bouchareb se déploie dans les vastes espaces du Nouveau Mexique mais se perd dans la tendance au manichéisme de son réalisateur.