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S’inspirant de ses souvenirs d’adolescence, Myriam Aziza n’évite pas la caricature : dialogues trop osés pour sonner juste, tenues de la prof (interprétée par Lio) trop branchées pour être crédibles, personnage du principal déjà vu mille fois... C’est d’autant plus dommage que la réalisatrice trouve, ici ou là, des pistes qui auraient pu conduire son (premier) film dans une autre direction. Au final, on retient la composition d’Alba Gaïa Kraghede Bellugi, déjà repérée dans Je m’appelle Élisabeth de Jean-Pierre Améris, qui imprime à son personnage une infinie tristesse d’exister.
Toutes les critiques de La Robe Du Soir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pour son premier film, Myriam Aziza tisse, sans froufrous, le portrait original d'une ado à la dérive, sans contourner les thèmes-écueils que sont la pédophilie ou le suicide des jeunes. Si Lio s'en sort avec brio, Alba Gaia Bellugi, elle, se taille dans cette robe du soir, un joli costume d'actrice.
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Tout en retenue, le premier long-métrage de fiction de Myriam Aziza (à qui l’on doit déjà un très beau documentaire sur l’adoption, "Nos traces silencieuses") procède par petites touches naturalistes. Et décrypte, mine de rien, des préoccupations bien dans l’air du temps. Avec son air buté, Alba Gaia Bellugi donne au personnage de Juliette une gravité douloureuse. Lio, en enseignante libertaire, est ambiguë à souhait.
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La première moitié de La robe du soir installe en douceur tous les éléments du drame, de nombreux personnages sont exposés (mais peu sont développés, à l’instar de la fratrie de l’héroïne), la fascination de Juliette - et celle du spectateur par la même occasion - s’amplifie. Le doute plane quant à l’orientation que le scénario va prendre. Les situations éloquentes se succèdent mais ne dépassent pas réellement la précision documentaire. La seconde partie sort le long-métrage de sa torpeur en se concentrant uniquement sur les tourments émotionnels de l’héroïne - interprétée par la plus que convaincante Alba Gaïa Bellugi. La robe du soir devient alors une œuvre sur la difficulté à s’accepter et à se comprendre à l’adolescence ; les adultes ne jouant finalement qu’un rôle secondaire - l’essentiel étant la prise de conscience de son individualité.
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Myriam Aziza réussit un récit singulier sur la construction de l'identité, attachant, malgré quelques longueurs. Comme les histoires d'amour finissent mal, en général, l'image de la prof (Lio, fragile, étrangement décalée) s'écaille, révélant ses ombres. Quant à la collégienne, elle se débat, confuse, éperdue, avec un sentiment qu'elle ne sait pas - et que la réalisatrice ne veut pas - nommer. Aduler, rêver, désirer, haïr... La délicate mosaïque de cette passion juvénile est dominée par la grâce boudeuse de la jeune Alba Gaia Bellugi. Ses errances silencieuses, ses coups de tête et de folie constituent la plus jolie part du film.
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Au moment où la fascination vire à l'obsession, on regrettera qu'elle esquive la jalousie comme véritable moteur des agissements de Juliette. Son film n'en aurait été que plus abouti.
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Tout est commenté, surligné par des dialogues souvent lourds et une mise en scène figée, peut-être bien frileuse, qui ne laissent aucune chance aux personnages d’exister pleinement. Seul élément notable : la justesse d’interprétation de la jeune actrice Alba Gaia Bellugi.
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Rarement traité au cinéma, le sujet du film aurait gagné à être abordé de manière moins timide, et plus libéré de la trame très écrite et linéaire de son scénario, faisant une part plus belle au rêve, à la divagation.
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Illuminé par la présence d’une jeune actrice remarquée chez Ozon (Le temps qui reste) et Améris (Je m’appelle Elisabeth), ce conte scolaire touche par ses bonnes intentions à confronter la violence du langage des jeunes aux maladresses d’adultes croyant tout bien faire. Mais le récit paraît trop lisse, balisé, perméable aux clichés et gentiment dévoré par une Lio fort sympathique mais pas si crédible avec sa diction appliquée façon Bardot. Tout cela finit par lasser et bâcler le vrai sujet, la dépression d’un adolescent, un peu comme dans un téléfilm démonstratif, genre L’Instit.