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Il y a 6 ans, le monde a vécu à un véritable raz-de-marée : une comédie musicale digne de Broadway célébrait le girl power en animation. Depuis, les chansons de La Reine des neiges ne sont jamais sorties de la tête du public. Une suite était donc logique et espérée. Ou redoutée, c’est selon. Dans La Reine des neiges 2, on retrouve donc Elsa et Anna, les deux sœurs du royaume d’Arendelle dans une nouvelle aventure qui les emmène à la recherche de l’origine des pouvoirs d’Elsa et met à l’épreuve une nouvelle fois leur entente.
Autant le dire tout de suite, Kristina Anderson-Lopez et Robert Lopez, le duo de compositeurs derrière les tubes du premier film, n’a pas réussi à renouveler l’exploit. Etait-il possible de le faire ? Toujours est-il que les mélodies de ce film ne graveront pas éternellement vos tympans. Toutes en parler-chanter, comme sont souvent les musical de Broadway, elles offrent peu de prises à la reprise. Disney positionne "Into the Unknown" ("Dans un autre monde") comme le tube destiné à remplacer "Let it go". On verra bien.
Des princesses dans l’heroic fantasy
Ceci étant dit, le reste compense largement. Le récit est le grand gagnant de cette suite. La réalisatrice et scénariste Jennifer Lee, devenue depuis directrice créative des Studios Walt Disney, a exploré à fond la dimension magique d’Elsa. En cherchant à percer le secret de ses pouvoirs et à délivrer son peuple d’une malédiction, on suit la puissante princesse et sa soeur dans un univers aussi enchanteur que terrifiant. Il règne dans ce film un vrai souffle épique et poétique. Avec son co-réalisateur, Chris Buck, Lee offre des personnages dignes de l’héroic fantasy. Une mention spéciale aux géants de terre et au cheval d’eau.
L’animation est particulièrement soignée. Disney avait déjà marqué des points sur la représentation inédite de la glace. Ici, c’est l’eau qui vous sidérera, particulièrement dans une séquence où Elsa chevauche un cheval dans la mer.
Olaf guest star comique
Si La Reine des neiges 2 est un authentique film d’aventures, les réalisateurs ont aussi accentué la dimension humoristique par rapport au précédent. Le crédit en revient largement à Olaf, le bonhomme de neige, dont le rôle (doublé parfaitement par Dany Boon en VF) s’est étoffé. Il est au centre d’une des scènes les plus hilarantes du film où il résume "ce qui s’est passé avant". Les créateurs ne lésinent pas non plus sur l’autodérision ; on voit notamment Elsa revivant son passé et excédée par son image hurlant "Libérée, délivrée". Enfin, le personnage de Kristoff apporte aussi son lot de comédie. L’amoureux d’Anna, qui fait toujours équipe avec son renne Sven, est l’interprète d’une chanson d’amour ("Lost in the woods", "J’ai perdu le Nord" en VF), clipée façon années 1990 et à se tordre de rire.
Pari réussi donc pour les studios d’animation Disney qui parviennent à livrer un film qui célèbre le vivre-ensemble et le respect de la différence sans tomber dans la mièvrerie.