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C’est avec émotion que l’on voit apparaître sur l’écran le nom de Theo Angelopoulos, géant du cinéma disparu l’an passé (deux chefs-d’oeuvre à son actif : Le Voyage des comédiens et Le Regard d’Ulysse). Mille fois hélas, son dernier film restera aussi le plus lourdement didactique de sa carrière. Malgré la splendeur calculée des images, cette quête sentimentalo-familiale sur fond d’immigration grecque et de communisme réduit le chant du cygne à un roman-photo exténuant de sérieux et de naïveté.
Toutes les critiques de La Poussière du temps
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le dernier film du réalisateur grec Theo Angelopoulos est un superbe voyage historique et sentimental en compagnie d'Irène Jacob, Michel Piccoli, Willem Dafoe et Bruno Ganz.
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Dernière oeuvre de Théo Angelopoulos (...) ce film a attendu cinq ans avant d'être distribué en France.Traitement cavalier d'un auteur majeur du cinéma européen. Et d'autant plus absurde que le mode de narration, plus classique que d'ordinaire, et que le talent des acteurs rendent l'oeuvre aussi accessible qu'impressionnante.
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par Laurent Pécha
Un beau et convaincant casting pour le nouveau Angelopoulos. Une œuvre forte, histoire d’amour tragique, que le cinéaste filme avec une poésie communicative.
Fidèle à sa mise en scène envoûtante, Angelopoulos fait de chaque plan un défi au temps qui passe. Il en résulte un tourbillon de la vie dans lequel les destins se croisent et se décroisent ad nauseam. Beau et long à la fois !
Dernier film, émouvant et d’une légèreté de trait inaccoutumée, du cinéaste grec disparu l’an dernier.
Ce long-métrage de deux heures, aux multiples degrés de lecture, est aussi baigné de nombreuses références mythologiques. Si le milieu du récit se fait moins porteur que le mystère de son début et la magie de sa fin, l’œuvre est par moments envoûtante.
Carnaval métaphorique et méditation sur l’évanescence du temps, ce testament d’Angelopoulos s’infuse ainsi, lentement mais sûrement, dans la conscience du spectateur, jusqu’à lui donner le tournis et lui communiquer sa mélancolie sourde, digne, crépusculaire, sans regret ni amertume. Le temps fuit, la mémoire s’évanouit, les êtres passent. Et la poussière, paradoxalement, en devient brutalement vivante.
Le film posthume de Theo Angelopoulos mêle avec grâce les grands sentiments aux crises de l'histoire. Inégal mais poignant.
Racontant une quête intime dans un embrouillamini de flash-backs, "La poussière du temps" remonte le temps, dynamite la bienséance chronologique, étire les séquences. A l'arrivée, une compilation de tout ce que Angelopoulos a déjà fait auparavant (ça ressemble beaucoup au "Regard d'Ulysse" avec Willem Dafoe à la place d'Harvey Keitel), mais en moins stimulant.
Hélas tout est ici lourd de sens, et l'artifice le plus grand vient d'ailleurs : que le film s'évertie à faire croire à la véritéde personnages quand le propos, malgré toutes les circonvolutions du scénario, demeure confit dans le ciel des Idées, paré des grands mots d'Histoire, de Poussières ou de Temps.
« la Poussière du temps » mêle les exactions du stalinisme à l’immigration grecque ; le poids du temps aux tumultes de l’Histoire ; l’amour à l’exil, à travers l’itinéraire d’un réalisateur (Willem Dafoe) et de sa mère prise entre deux hommes (interprétée sur près de cinquante ans par Irène Jacob). Si la partie « 1953 », d’une poignante et majestueuse beauté, en impose parfois, il n’en va pas de même pour le récit plus actuel, figé dans un esthétisme terriblement solennel.
Cette oeuvre d’une beauté intense demande un véritable effort de la part du spectateur pour se faire aimer. Quiconque sera prêt à le fournir sortira de la salle avec des images sublimes plein la tête.
La Poussière du Temps, il n'est quà voir le magnifiquement mouvement de caméra qui clôt le film, scellait bien à ce titre les adieux de Théo Angelopoulos à une époque qu'il ne comprenait plus.
Dans ce film, réalisé par Theo Angelopoulos trois ans avant sa mort, rien n'émeut. (...) Comble de la déception : on voit Angelopoulos, maître de la stylisation, obéir aux règles d'un réalisme qu'il méprisait tant. (...) Un vrai faux pas.